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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 18:18

La dernière semaine a été l’occasion pour les Lillois de recevoir le fameux kit pour savoir comment voter pour la primaire socialiste. Un A4 en couleurs, explicatif, sans parti pris, puisque les six candidats étaient nommés.  

Le voici :

 

Pages 1 & 2 :

 

Pages 3 & 4 :

 

 

En revanche, beaucoup plus gênant, au milieu du kit de vote, se trouvait un tract. Un seul. Et non des moindres :

 

 

 

 

Alors de deux choses l’une.

 

Soit la brochure était destinée à être pédagogique et provenait directement du PS. Auquel cas, on peut légitimement être choqué de voir s’y glisser un seul et unique tract, surtout quand il s’agit, à Lille, de celui de Martine Aubry.

 

Soit il s’agissait de propagande. Auquel cas, pourquoi l’avoir glissée dans un document généraliste sur la primaire ? Par ailleurs, est-on bien sûr qu’elle ait été comptabilisée dans les frais de campagne, sachant que le plafond est passé de 30.000 à 50.000 euros ces derniers jours, et qu’il paraît peu probable qu’en plus des meetings, cette somme suffise à couvrir le surcoût que représentent des documents assez chers à reproduire (expérience de campagne…) ?

 

D’ailleurs, pourquoi les Lillois n’ont-ils pas reçu de tracts des concurrents de l’ancienne secrétaire du PS si ce n’est pour des questions de financement de campagne et de plafond ?

 

Mais un détail nous permet de lever le voile : à y regarder de plus près, ce tract n’est pas issu d’une imprimerie, mais il est en réalité une photocopie couleur  (le bandeau bleu du haut, et rouge du bas, couleurs délavées, et la qualité du papier "bureau" le démontrent, de même que l’absence de la mention légale  "ne pas jeter sur la voie publique"…). Peu probable que ces photocopies certainement effectuées du côté du beffroi rentrent donc dans les comptes de campagne…

 

C’est amusant comme Aubry a parfois du mal à rimer avec démocratie, non ?

 

Par ailleurs, dans la série "transparence", plusieurs citoyens se sont vus refuser leur vote hier à Lille. La raison ? Ils n’avaient qu’un billet dans leur portefeuille  et les assesseurs ont refusé alors de leur rendre la monnaie prétextant une interdiction (et difficile le dimanche de trouver un commerce pour faire le change). Il faut dire que "le trésor" était scellé dans un impressionnant cube en… carton !

 

Etrange refus, d’autant que le site des primaires n’indiquait nullement cette mention. Faut-il y voir une incitation plus que suggestive à donner davantage que l’euro symbolique ou l’afflux de citoyens a-t-il fini par apeurer tout le monde dans la capitale des Flandres ? Allez savoir…

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 18:19

Monsieur Montebourg,

 

Courte lettre pour de petits propos.

Arnaud Montebourg à Paris - 02/10/2011 - REVELLI-BEAUMONT/SIPA

Arnaud Montebourg à Paris le 2 octobre 2011 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA).

 

Être légitime à la gauche de la gauche. Tel est votre crédo. Durant toute cette campagne, vous n'avez eu de cesse de faire concurrence à Monsieur Mélenchon quitte à défendre des thèses utopiques comme la démondialisation. On vous avait connu porte-parole de Ségolène Royal qui avait tout de même mis un sacré coup de volant à droite sur sa campagne. Posture ou imposture à l'heure où Martine Aubry et François Hollande caracolent en tête avec des positions assurément plus centrées ?

 

Alors que vous avez pris un malin plaisir à vous démarquer de Manuel Valls durant cette campagne, vous fîtes, hier, une sortie remarquée en affirmant que le maire d'Evry n'avait qu'un pas à faire pour rejoindre l'UMP.


En face, Manuel Valls a expliqué qu'il faudrait travailler avec toutes les forces du pays de Mélenchon et Bayrou.

 

Personnellement, il me semble complexe d'établir un arc républicain jusque Mélenchon. Je respecte l'homme, ses positions sur la laïcité et je suis convaincu de sa sincérité. Mais je suis incompatible avec le tribun et le démagogue qu'il est. Et plus encore, je ne partage pas du tout ses projets économiques qui prennent des vessies pour des lanternes.

 

Mais j'avoue que la déclaration de Manuel Valls me laisse rêveur : le PS, qui déjà peut s’enorgueillir de s'ouvrir en proposant des primaires ouvertes à tous (la Star Academy qui semblait se dessiner a fait place à un vrai débat d'idées, chapeau...), serait-il en passe de faire sa mue ? Le bipartisme archaïque qui pratique le camp contre camp, qui a l'arrogance de faire croire que l'on a toujours raison et que les autres ont toujours tort, et qui trouve son compte dans une alternance qui rétribue chacun des deux camps au gré des saisons, en laissant portion congrue à la pluralité, prétexte justifiant la démocratie, pourrait-il prendre fin ?

 

Cet espoir, vous l'avez traité avec suffisance, outrecuidance et pour ainsi dire incompétence. Seriez-vous donc prêt à assimiler MoDem et UMP, quand François Bayrou s'est inscrit sans contestation possible dans l'opposition, depuis si longtemps ? Vos propos contribuent à la décadence qui discrédite tant la politique.

 

Vous prétendez vouloir combattre Nicolas Sarkozy, mais que faites-vous d'autre que lui, si ce n'est de placer les progressistes les uns contres les autres, quand le locataire de l'Elysée met tous les Français les uns contre les autres ? Votre seule exception concerne le Peuple de Gauche de pure souche.


Et vous prétendez représenter les Français ?

 

Sectarisme. Voilà ce que vous incarnez. Je souhaite funeste issue à votre candidature aux primaires. Votre comportement ne mérite pas davantage.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 21:01

009d - BoutinD’aucuns pensaient, Christine Boutin, que vous aviez changé. Que vous n'étiez plus l'illuminée qui brandissait la Bible dans l’Assemblée Nationale, en griffant de son chapelet la laïcité dans le ventre même de la République. À l’époque, enfiévrée à l’idée que la République puisse faire appliquer un de ses trois piliers, à savoir l’égalité, au bénéfice de ceux qui, deux décennies auparavant étaient encore considérés comme des malades mentaux, relents bibliques de Sodome et Gomorrhe, vous aviez montré que vous n'étiez pas tout à fait la sainte vierge, mais davantage un Léviathan…

Puis vous vous calmâtes, presque rentrée dans l’anonymat. Presque. Votre passage au ministère du Logement et de la ville fut surtout marqué par une collocation mal vécue avec Fadela Amara… la prospérité n'en retiendra peut-être pas autant...

 Vous aviez même réussi à faire pleurer les chaumières en acceptant de travailler bénévolement après une violente polémique ou encore après vous être plainte du traitement que l'on vous réserva pour vous limoger sans égards...

 

Pour autant, vous priiez en silence, car, sous le voile, vous n'avez jamais cessé de penser à Lui. Lui qui est aux cieux. Au point de vous entourer d’un cabinet très catholique à en croire Le Monde. Mais pas de quoi nous émouvoir comme au temps du PACS… Vous aviez même refusé l’honneur d’être ambassadrice du Vatican, parce qu’à vous entendre, vous en aviez ras-le-bol d’être la catho de service… confession relevée dans un livre au titre qui revendiquait le droit de changer : "Je ne suis pas celle que vous croyez"…

Ah oui ?

Et pourtant, n’est-ce pas vous, Christine Boutin que l’on a vue camper sur des positions réactionnaires, condamnant tour à tour l’IVG et le mariage homosexuel, au prix d’un cinglant "pauvre garçon" dans une émission satirique à une heure de grande écoute ce lundi ?

 

 

N’est-ce pas vous que l’on entend évoquer les mêmes arguments que ceux que l’on entend à la Marche pour la Vie (vous ne saurez jamais s'il serait devenu le futur Einstein...), marche que vous avez inspiré avec votre appel en 1995 de l’Union pour la vie ? Des manifestations où l’on encense un professeur qui diffuse des tracts pro-vie en des films montrant des fœtus ensanglantés en cours, comme on le vit dans le reportage, Les petits soldats contre l'avortement, et où l’on ne laisse pas le choix, puisqu'on demande l’abrogation d’une loi qui le laisse lui aux femmes !

N’est-ce pas vous qui publiez sur votre blog, et dans le cadre de votre campagne présidentielle ces incroyables propagandes qui font croire que l’Education Nationale ferait un quelconque prosélytisme pour les Gender Théories, quand elle tente juste de montrer ce qu’est réellement la vie et non l’existence fantasmée dans le Jardin d’Eden ? "Tu seras une femme mon fils", dites-vous en parodiant Kipling.

 

009e - BoutinJe vous accuse Madame, de vous faire le porte-parole des chrétiens intégristes.

Je vous accuse Madame de continuer le combat que vous avez commencé en brandissant une Bible dans l’Assemblée.

Je vous accuse Madame, en tant qu’élue, de ne pas  respecter les piliers de la République que sont la liberté et l’égalité.

Et que dire de votre respect de la fraternité quand vos semblables ne sont pas les citoyens mais seulement ceux qui partagent vos idéaux ?

Et bien évidemment, je vous accuse, Madame, d'être le pire défenseur de la laïcité en France.Au point d'en être un des fossoyeurs les plus actifs à voir votre action politique gangrenée de la sorte.

 Dans le Nouvel Observateurde Novembre 1998, vous affirmiez "je suis d’abord catholique avant d’être élue". Et vous prétendiez avoir changé ?


Non, madame, vous n’avez pas changé. Et il est inconcevable que vous puissiez, avec pareil passeport, prétendre représenter l’ensemble des Français. L’élection présidentielle n’est pas pour vous. Et coupables seront ceux qui vous accorderont leur signature de soutiens. Car il n’est plus question de liberté d’expression. Mais de séparation des pouvoirs (spirituel ici), d'éthique et finalement de morale, une question qui vous est pourtant si chère.


Publié dans Le Plus Nouvel Obs, le 13 septembre 2011

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 20:35

008 - PailléIl faut se méfier de l’eau qui dort. Et si Dominique Paillé n’avait qu’une notoriété vaguement parisienne dans le microcosme politique avant 2008, sa nomination en qualité de porte-parole de l’UMP a fait de lui une star… du Petit Journal.

Dodo le gentil, qui peine à trouver une place derrière l’encombrant Frédéric Lefebvre, l’homme dont les trouvailles tant littéraires du côté de chez Zadig et Voltaire que sociologiques quand il explique sérieusement que l’augmentation du chômage en France s’explique par la hausse de la natalité, remettent en cause la recherche sur le cerveau, s’était offert une image débonnaire à peu de frais.


C’est pourtant mal connaître cet homme au CV assez surprenant. Ou au casier assez surprenant.

 Mis en cause dans les conséquences de l’affaire du scandale de le MNEF, Dominique Paillé fut relaxé mais d’aucuns estiment qu’il traîne "la réputation d'avoir laissé quelqu'un d'autre payer à sa place", si l’on en croit un article du Monde daté de 2007 et dont le titre en dit long sur le personnage : "Dominique Paillé le centriste indocile"

 

On notera aussi pêle-mêle une condamnation à une peine de dix mois de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende, pour "abus de confiance" pour une triste histoire de confusion… En effet, il a juste prélevé 40.000 euros pour ses voyages privés et des dépenses personnelles dans les comptes de l'association Appel Europe, qu'il avait créée. Une bagatelle en somme. Ajoutez à cela une nouvelle condamnation par les Prud’hommes, après les poursuites d’un de ses collaborateurs. Sanction qui ne fut pas suivie d’un appel. Comme un aveu ?

 

Non décidément, Dominique Paillé n’a rien du gendre idéal. Il serait plutôt un homme de main, qui fait feu de tout bois de tout ce qui se trouve sur son chemin. Ou de celui de ses gourous.

 

009b - PailléNon qu’il n’apprécierait pas la gloire en solitaire, mais l’homme n’est pas assez talentueux pour tenir pareil rôle. Un homme de l’ombre qui s’épanouit tant dans le soufre des coulisses qui lui sied davantage que les projecteurs. Ses maîtres ont eu pour nom Michel Rocard, François Bayrou, Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, il se prénomme Jean-Louis Borloo.

Parce qu’il faut bien avouer que Dominique Paillé c’est un peu le Eric Besson du centre… Centre de circonscriptions électoralistes, il va sans dire. Si Besson donna ses lettres de noblesse à la traîtrise en lui offrant son Ecole, l’Université Judas, il a incontestablement trouvé en Dominique Paillé le Doyen idéal, et fidèle - c’est un comble dans une telle institution - à ses idéaux.

 

Docteur es Agressivité pavlovienne, il manie si bien la rhétorique, qu’il lui suffit de changer l’ordre de ses chèques en bois, langue de bois s’entend, pour faire œuvre de nouveauté. Le disciple a un don tel, que l’on ne sait plus très bien qui des deux est le maître.

Ainsi en 2009, Nicolas Sarkozy lui confia une mission de poids pour écraser le moucheron qui l’empêchait de jouir en toute quiétude du blanc-seing qu’il estimait détenir depuis un fameux soir du 5 mai 2007.

 

Alors que François Bayrou allait sortir Abus de pouvoir,une charge aussi violente qu’argumentée sur les errances et les hérésies du premier président de notre Monarchie élective, on demanda depuis l’Elysée à Paillé d’être dans le feu de l’action et de faire feu de tout bois… Les Habits neufs des Faux-Centristes entendaitfaire la lumière sur la véritable personnalité de François Bayrou.

 

Un brûlot annoncé.  Un feu de paille au final, puisque la comparaison entre les deux livres ne tint que le temps de l’annonce médiatique de sa sortie… Dominique Paillé ne vendit qu’à peine plus de 1.000 exemplaires de son pamphlet quand François Bayrou dépassa les 64.000 exemplaires la même année…

 

009c - PailléMais l’on aurait tort de mettre à la corbeille cette prose sous le seul prétexte qu'elle se sclérose dans le manichéisme. L’ouvrage vaut le détour. Ne serait-ce que pour y savourer la subtile alliance infusée par une police de caractère faisant écho au célèbre Oui-Oui(qui laisse à penser que l’on a enfin pensé aux malvoyants en écrivant un livre !) et une pléthore de pages blanches précédant et succédant les chapitres qui transforment cet opus en excellent compagnon de plage pour y écrire son journal intime ou la liste de ses courses.

 

Mais aussi, en y prenant le recul du temps. Horloge, Dieu sinistre, effrayant impossible, dont le doigt nous menace et nous dit Souviens-toi(nécessité des temps qui courent : ceci est un emprunt à Charles Baudelaire, une intertextualité sans tentative d’appropriation…). Car si Dominique Paillé confessait au fil des pages qu’il était athée, comme pour mieux se démarquer de sa victime, il mentait. Au fil des pages. Paillé avait alors un Dieu : Nicolas Sarkozy. En Sarkidolâtrie pieuse, nul ne lui arrivait alors à la cheville.

 

Il faut dire que bon prince, le Roi avait été généreux : Paillé, rougie par la fessée reçue aux législative de 2007, avait reçu, pour sécher ses larmes, un poste de  responsable au sein de l’UMP… Un geste qui n’aurait pu rester impayé de retour…  pas de virement via son association cette fois-ci mais un livre comme monnaie de singe.

 

Et puis il y eut cette fameuse page 142 (je peux me permettre de l’indiquer avec précision car il n’y a aucun risque que l’opus ne connaisse une réédition, a fortioride poche…). Il faut relire ces mots, accusateurs, qui pointèrent de la plume celui qui avait causé sa perte aux législatives. Son nom ? Jean-Louis Borloo !

"Les résultats du premier tour de l’élection législative n’avaient pour moi rien d’inquiétant, et pourtant ! Les annonces de la TVA sociale par Jean-Louis Borloo, le soir même de ce vote (…) m’ont très rapidement préoccupé".

Et Paillé de poursuivre : "Quand Jean-Louis Borloo m’a rendu visite deux jours après, il a comme moi mesuré les dégâts de son annonce".

 

Sans doute est-il nécessaire de rappeler au lecteur, que sa défaite tient sans doute autant à la bourde de Borloo, qu’au simple fait que sa vision de la politique locale a de quoi laisser perplexe : au fil des pages, Paillé s’enorgueillit de n’avoir jamais quitté Paris ou presque depuis ses années étudiantes… L’on comprendra davantage le choix des électeurs de la 4ème circonscription… des Deux-Sèvres !

 

Mais pour Paillé, il faut un responsable. Et en qualité de porte-flingue du Président, il se devait de rappeler les choses. D’ailleurs, est-ce pour cela qu’au début de cette année il avait sagement conseillé "à son ami" Borloo de ne pas se présenter à la Présidentielle ?

 

 

 


Sans doute. D’autant qu’il réservait l’exclusivité de sa déférence à Nicolas Sarkozy à l’en croire sur parole. Paroles d’évangile ?

 

Evangile selon Judas !

 

Quelques mois plus tard, il se rapprocha de l’homme de Valenciennes, celui qui lui fit perdre son siège de député, sans doute aidé par des sondages catastrophiques pour le sortant, qui laissaient entrevoir des négociations serrées pour les législatives 2012 en cas de victoire serrée, ou mieux pour lui, en cas de débâcle Sarkozyenne… Lui qui dénonçait les "Habits neufs des faux centristes" retourna sa veste plus vite que son ombre en se revêtant des oripeaux de l’opposition.

 

009 - PailléMais faisant d’une pierre deux coups, il recycla de vieux discours sur son ancien gourou, les dépoussiérant suffisamment pour offrir une place de taille à son nouvel ennemi : Nicolas Sarkozy. Bayrou et le locataire de l’Elysée auraient donc pactisé ! Et si le chaland n’avait pas été hameçonné, porté par les temps insouciants des vacances, le voilà au repêchage.

Hérésie à la vue du parcours de Béarnais qui l’a dit et le répète ne renie en rien de ce qu’il a écrit dans Abus de Pouvoir.

 

Qu’à cela ne tienne, porte flingue un jour, porte flingue toujours, Paillé jadis l’homme de main de Sarko, devient l’homme de paille de Borloo. Et toujours le sale boulot.

Ecran de fumée pour masquer les larcins, comme les vols les plus improbables, pour détrousser celui dont il prétend débusquer les accords secrets… Il ne faudrait pas avoir la mémoire courte, car il ne fait pas bon de faire les poches du Président du MoDem.

 

A force de jouer avec le feu,Dominique devrait prendre garde de ne pas rester sur la paille.Car rien ne dit que, du côté de Borloo, on aille au bout de la bataille. Et un porte flingue sans client à protéger, c’est un peu comme une paille sans allumette. Ca fait long feu…

 

Publié dans Le Plus Nouvel Obs, le 11 septembre 2011

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 20:17

C’est incontestablement un des best-sellers de l’été. En tête de gondole de toutes les grandes librairies des grandes villes,Les Intellectuels faussairesde Pascal Boniface cartonne avec 40.000 exemplaires mis en place de son essai, quand la saison est davantage propice aux romans de Marc Lévy ou autre Guillaume Musso. Un succès populaire donc, et qui, à en croire l’auteur est un juste retour des choses :

 

 

Boycotté, Pascal Boniface ? Étonnant. Car un rapide tour sur le net nous montre que, pour un vilain petit canard, Boniface patauge avec assiduité et allégresse dans le bain médiatique : Ruquier, qui n’est pas réputé pour faire baisser les ventes de livres, BFM Business, RMC. Et même sur France Culture qui compte pourtant dans son équipe quelques unes des victimes de son pamphlet. Et encore faut-il ajouter que cette revue de presse est loin d’être exhaustive… D’ailleurs, clin d’œil, devinez qui était invité lundi soir dans le C dans l’air spécial Libye ?

 

 

Il faut dire que Pascal Boniface a organisé sa communication sur le leitmotiv de la victimisation. Dès le 19 mai sur son blog, il annonce la naissance de son livre en y dévoilant une genèse des plus épouvantables : "14 refus d'éditeurs. Oui, vous lisez bien : il y a 14 éditeurs qui ont refusé de publier le manuscrit que je leur avais envoyé sur 'les intellectuels faussaires', ceux qui mentent sciemment au public et pourtant restent les stars des médias."

 

On aurait donc voulu bâillonner celui qui voulait dire la vérité ? Toujours est-il que, c’est fort de cet hymne que Boniface a entamé sa promotion.

 

Son jour du baptême est incontestablement sa prestation, quoique tardive car relayée en fin d’émission, chez Laurent Ruquier dans On n’est pas couchés, où il a été cajolé par les deux Éric aux yeux enamourés, devant celui qui avait osé donner la fessée à ceux qu’ils auraient bien aimé torcher eux-mêmes. Et Boniface savait à qui il avait à faire : Eric Naulleau lui-même en a appelé à la liberté d’expression, dont il s’est dit triste, pour regretter son limogeage de France 2 :

 

 

On le voit, l'objectivité est de mise et le sentiment de vengeance est parfaitement étranger à tout cela... Chez les deux chroniqueurs bien entendu mais pas seulement. Car Pascal Boniface a-t-il été parfaitement honnête dans sa grande tournée des médias, même si à l’entendre, il eut aimé qu’elle soit encore plus grande, à défaut d’être triomphale ?

 

Sa cible favorite : Caroline Fourest

 

Prenons la victime qu’il a préféré torturer lors de ses pérégrinations médiatiques: Caroline Fourest. Ce fut un moyen efficace pour Pascal Boniface de faire d’une pierre deux coups.

 

Caroline Fourest bénéficie, il faut bien le dire, d’une aura et, revers de la médaille, d’une notoriété versatile. Elle suscite la fascination, qu’elle puise sa force dans l’admiration ou l’ostracisme le plus radical. Quelle meilleure locomotive Pascal Boniface aurait-il pu trouver pour partir dans le feu du starter ? D’ailleurs, ses saillies sur Caroline Fourest avaient été savamment préparées dans son livre, notamment sa fameuse comparaison avec Marion Jones qu’il étrenne, micro après micro, après l’avoir immortalisée en page 105 de son livre…

 

 


Oui mais voilà... Il eut été plus honnête de rappeler que les deux avaient un antécédent, au sujet d'un prix littéraire attribué à Fourest. Mais ce n'est pas tout.

 

Boniface et le "lobby" des Arabes et Musulmans

 

006 - BonifaceEn 2008, à Alger, Pascal Boniface est invité à s’exprimer. Voilà son discours, rapporté par un journaliste algérien : "Les Arabes et les Musulmans ne disposent pas d’un lobby en Occident, capable de corriger l’image erronée de l’Islam, alors que des célébrités médiatiques s’emploient à ternir leur image (…) ces campagnes hostiles à l’Islam sont commanditées par des intellectuels et des journalistes connus dans la sphère française, comme Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut et Philippe Val. Ce qui rend plus facile d’injurier et d’insulter les musulmans. Ceci résulte aussi de l’absence d’un lobby musulman ou arabe en Occident, capable de défendre cette image à l’instar du lobby juif."

Et le directeur d’IRIS d’ajouter, selon le journaliste algérien : "Ces gens disent qu’ils ne sont pas contre les musulmans, mais ils s’en prennent à l’Islam ! Ils entretiennent un discours contradictoire et diffusent la confusion et l’amalgame. D’ailleurs, ils ouvrent les portes à tous les musulmans qui regagnent leur rang et se trahissent comme Mohamed Sifaoui."

 

Elisabeth Lévy avait participé à rendre publique cette déclaration en France, ce à quoi Pascal Boniface avait répondu que les journalistes algériens auraient déformé ses propos…

 

Boniface, Fourest et la diffamation

 

Bref, suite à ces propos, Mohamed Sifaoui publia un article sur son blog intitulé : "Mais à quel lobby appartient Pascal Boniface ?", en référence aux propos tenus à Alger, tant sur la forme (le mot "lobby"),que sur le fond, puisqu’il a été lui-même mis en cause. On finit par déduire de la logorrhée de Boniface que ceux qui s’opposent à l’intégrisme musulman s’attaquent finalement à l’islam lui-même…

 

Boniface attaquera Sifaoui pour diffamation... Ce dernier aura donc, comme par hasard, une large part dans Les Intellectuels faussaires. Mais Sifaoui n'est pas le seul à être attaqué dans l'essai de Pascal BonifaceCaroline Fourest témoignera lors de ce procès en faveur de son ami et collègue journaliste Sifaoui. Boniface sera débouté de sa plainte pour diffamation. Et l’auteur desIntellectuels Faussairesde refaire donc le procès dans son livre à succès.

 

On pourra toujours dire que les fantômes du passé ne sauraient trahir la raison si les arguments de Boniface étaient irréfutables. Ce n’est pas faux. Mais il aurait pu, pour le moins en faire état, par pure honnêteté intellectuelle…

 

Boniface et les poils à gratter de l'islam

 

Quant à la qualité de l’argumentation de Boniface… Est-elle pertinente ?

 

J’avais déjà évoqué la théorie de l’arroseur arrosé quand Pascal Boniface accusait, à tort, Caroline Fourest de tronquer les citations, quand elle ne faisait que couper la partie à laquelle l’énonciateur ne s’identifiait pas, alors que lui-même, par une césure dont il a le secret, la faisait passer pour une anti-musulmane… 

 

Mais, comment interpréter le fait qu’il ne s’attaque qu’à ceux qui s’apparentent au poil à gratter de l’Islam ? Et encore, faudrait-il rectifier en parlant d’islamisme, mais, on l’a vu, Boniface ne voit aucune différence dans ces combats. D’aucuns lui ont fait la remarque. Lui rétorque que ce sont ses victimes sont dans un vent porteur (voir la vidéo ci-dessous)… Mainstreamqui le porte si bien en tête de gondoles…    

 

 

 Caroline Fourest est passée à l’offensivedepuis, se demandant à l’appui de la prose de Pascal Boniface qui pouvait bien financer IRIS. Pascal Boniface a réagi en l’accusant de proférer des insinuations sans preuves, notamment sur ses accointances islamistes.

 

Mais alors, pourquoi revenir à la charge suite au débat qui opposa l’auteur de Frère Tariq à Marine Le Pen, en citant un article de Politis, qui reprend des discours qui raviront l’ensemble de la blogosphère islamiste : "Caroline Fourest, qui a bâti sa gloire médiatique depuis quelques années sur la stigmatisation de l'islam au nom de la laïcité", "La rhétorique de Caroline Fourest, affirmant dénoncer tous les intégrismes mais concentrant ses attaques sur les musulmans", "Caroline Forest(sic) a trusté radios, plateaux télé, comptes rendus de presse écrite, à peu près dans les mêmes proportions dont bénéficient les livres de Bernard Henri Lévy, par ailleurs l’un de ses mentors", ("livre de Fourest, en digne émule de BHL")…

 

Pascal Boniface se défend d’être pro-islamiste. Soit. Mais pourquoi alors se complait-il à brandir leurs arguments face à Caroline Fourest, tel un toréador agite le drapeau rouge face au taureau ?

 

 

007 - BonifacePour autant, la cerise sur le gâteau est à venir. Car, non content d’être on ne peut plus trouble quant aux véritables intentions qui animent la plume de Pascal Boniface, ce dernier ne serait pas tout à fait un auteur comme les autres. Il est soupçonné d'emprunter quelques analyses à des auteurs sans qu’ils le sachent bien évidemment, pour les signer de sa main. Ce qui fait un peu désordre pour un pamphlétaire qui entendait donner des leçons aux "intellectuels faussaires"…

Le 4 juillet, l’association Acrimed, un observatoire des médias bourdieusien, donnait sa vérité sur le livre de Pascal Boniface. Ce dernier se serait appuyé sur l’ensemble des travaux de ce collectif : "Acrimed ne bénéficie que d’une note de bas de page, et seulement comme source, très vague, d’une citation. Interrogé par nos soins, Pascal Boniface nous a assuré 'ne pas nier le travail antérieur accompli notamment par Acrimed', qui est l’une de '[ses] principales sources'."


Contacté par l’association, Pascal Boniface se justifie en accablant son éditeur… le même qui, on s’en souvient, bénéficiait en public de tant de louanges de l’avoir publié quand tous s’y refusaient : "C’est l’éditeur qui a dû faire sauter des notes de bas de page", car il ne souhaitait pas faire de ce livre un "ouvrage universitaire".

 

Et Acrimed de parler de Pascal Boniface comme d’un "intellectuel collectif" en expliquant : "Ce ne sont pas des attestations d’antériorité ou de paternité que nous revendiquons ici (encore que…), mais la rupture avec ces pratiques fort répandues dans les milieux intellectuels où des notoriétés consacrées s’approprient le travail d’inconnus sans l’évoquer".

 

Le collectif a même pris la peine de relater la réaction de Monsieur Boniface quand il découvrit l’intention d’Acrimed d’éclaircir quelques peu les zones ombrageuses de la genèse de son livre à succès : "Rédiger un tel article va réjouir les personnes mises en cause dans mon livre."

 

Chacun appréciera la rigueur de cet universitaire, cet intellectuel, deux titres dont se revendique ce cher Boniface, qui pour assouvir sa soif de vengeance, préfèrerait taire ses sources - et quelles sources, quand elles deviennent vitales sans quoi sa plume serait tarie - pour mieux inonder le lecteur de torrents acrimonieux.

Savoureux éclairage qui offre la lumière sans la moindre zone d’ombre à présent sur les véritables intentions de Pascal Boniface, cet authentique intellectuel faussaire…

Publié sur Le Plus Nouvel Obs, le 29 aout 2011.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 20:11

003 - julliardVingt-neuf ans et Vingt ans. Deux périodes que l’on peut regarder aujourd’hui avec effarement, surtout quand on n’est pas né avant elles. Surtout quand on est citoyen français.


Cela fait vingt-neuf ans, seulement, que la France, par la grâce de Badinter, lui-même père de l’abolition de la peine de mort, a cessé de pénaliser l’homosexualité. Et cela fait vingt ans que l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, a cessé de la ranger parmi les maladies mentales.

Rendez-vous compte ce que représentent deux et trois décennies sur l’échelle de l’Humanité ! Ce je ne sais quoi de dérisoire qui fait pourtant toute la différence. 


De Stonewall à l’Europride parisienne de 1997 qui accueillit pas moins de 300.000 personnes, de la bataille du PACS au mariage de pacotille de Bègles, du coming out d’Ellen Degeneres aux révélations de Jean-Luc Romero, les dernières années sont allées à une vitesse… folle ! Incroyable accélération du temps qui compense les années de placard, de l’ombre et du non-dit.

La société vit avec son temps serait-on tenté de dire. La télévision en particulier et les médias en général ont participé à la normalisation. Sans éviter les clichés bien évidemment.


Pour autant, la politique, ou plutôt les politiques, ceux qui sont censés représenter les citoyens semblent étrangers à la chose. Tranchant pour les autres. Et non pas pour eux.


Combien en effet de personnalités politiques ont-elles révélées leur homosexualité officiellement ? Elles se comptent, en France, à la réalité, sur les doigts de la main. Et encore faut-il remarquer que seuls les hommes semblent concernés. Et les rares allusions saphiques sont réservées à des rumeurs à des fins obscènes. Bêtise quand tu nous tiens !

Cette semaine, le dernier numéro de Têtu s’intéresse au phénomène. Plus que la mise en lumière de ces hommes, car encore une fois, il n’est question que d’hommes, qui ont décidé de vivre leur homosexualité sans tabou, ni ostentation par ailleurs, l’article accouche de deux surprenantes informations.

004 - julliardEt pas d’où l’on pouvait l’attendre. Il ne s’agit ni d’une révélation faisant suite à celle de Meynard, de Romero ou de Karouchi. Ni même du témoignage de Roselyne Bachelot qui après l’affaire du PACS et la chasse aux sorcières dont elle fut victime après le rejet du projet de loi sur le mariage gay, annoncerait soudain qu’elle quitte l’UMP…

Mais de Benjamin Lancar ! L’initiateur du Lip Dub UMP. Le béotien dont on raille les maladresses. Le Président des Jeunes Pop si contesté lors de sa réélection.


Pour autant, le jeune homme détonne dans l’article de Têtu, dans un parti réputé pour son conservatisme diront les plus sobres, son côté "réac" oseront les pourfendeurs : "Je suis favorable au mariage à l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels". D’aucuns remarqueront la tournure choisir, un rien déviante d’une position plus affirmée "l’ouverture"… Il n’empêche : la ligne défendue est suffisamment rare à droite pour être relevée. 

Et le jeune conseiller régional d’Ile-de-France d’aller plus loin, quitte à fâcher les fâcheux qui approcheraient trop les fachos en l’esprit, et à donner des noms en pâture : "Je regrette que le courant conservateur ait prévalu et je souhaiterais que l’UMP condamne plus fermement les derniers dérapages. Vanneste n’a plus sa place chez nous. Et arrêtons de croire, à droite, que le mariage homo fera perdre des voix."


Etonnant chant discordant dans un concert dominé récemment par une Droite populaire dont les influences ont de quoi inquiéter à en croire, dans le même article Olivier Dussopt, Député-maire PS d’Annonay en Ardèche, qui évoquait les questions sur le bioéthique :

"A l’Assemblée, on sait qu’il y a les lobbys religieux qui agissent. Mais jusqu’au texte sur la bioéthique, je ne m’étais jamais confronté à eux. Tous les députés ont été inondés de leurs documents. Et ceux qui soutenaient des thèses réactionnaires ont été habiles :  ils n’utilisaient pas des arguments religieux explicites, mais, dans leurs interventions, on retrouvait exactement au mot près les argumentaires diffusés par les dignitaires religieux et des associations catholiques".

La Droite serait-elle sur le point de virer sa cuti ? L’avenir nous le dira.


005 - julliardLa gauche a, elle moins de souci avec le sujet. S’il n’avait qu’elle le mariage gay aurait été voté. Pour autant, les coming-out ne font pas plus légion à gauche qu’à droite. Et à l’exception notable de Bertrand Delanoë,  peu de personnalités politiques se sont osés à l’évoquer.


Voilà pourquoi, la révélation de Bruno Julliard fait office de coup de tonnerre. Connu après son opposition farouche au CPE, le jeune homme était devenu l’adjoint au maire de Paris et avait accepté de devenir secrétaire national du PS. Deux mandats d’exception pour un homme de trente ans qui ne s’est encore jamais risqué au suffrage universel direct (en dehors de la liste municipale qu’il a intégrée à Paris en 2008). Des postes convoités et une carrière en construction.


Autant de bonnes raisons de rester terré dans l’ombre concernant sa vie privée. Jusqu’à ce que Têtu ne le sollicite : "Je réponds à la question quand on me ma pose, donc j’y réponds : oui je suis homosexuel."

On pourra toujours se poser la question du pourquoi et surtout pourquoi maintenant. Certains défendent la thèse que la vie privée doit le rester et que les pans de l’existence doivent être cloisonnés.


Mais comme le rappelle Ian Brossat, Président du groupe communiste au Conseil de Paris, dans Têtu : "L’argument que l’on doit sanctuariser la vie privée, quand on est homo, est une forme d’échappatoire et de petite lâcheté. Généralement, un élu informe ses électeurs qu’il est marié ou qu’il a des enfants. Dans cette situation, l’hétérosexualité relèverait de la vie publique et l’homosexualité de la vie privée ? C’est absurde."


Et puis, n’est-ce pas faire un pas de plus vers la normalisation que de considérer que même les politiques n’ont plus peur à présent de se dévoiler ? Dès lors qu’ils s’épanouissent, n’ont-ils pas envie de montrer à tous ceux qui n’osent pas encore, qu’être gay en 2011 en France n’est plus une tare sur le plan social ?


C’est sans doute pour toutes ces raisons que Bruno Julliard explique : "Pour la qualité du débat politique, les questions de la vie privée doivent rester fans le cadre de la vie privée, mais là je fais une entorse à ce principe car je pense que ça peut être bien pour des jeunes d’avoir des exemples de parcours de vie positifs".


Il est d’ailleurs rassurant qu’il n’ait pas souhaité s’étendre davantage à La Rochelle sur le sujet… et toujours regrettable que certains médias n’aient toujours pas la maturité pour le comprendre au point d’en faire des titres…


La décision de Bruno Julliard est en tous les cas exemplaire. Faite de simplicité. Mais aussi de nécessité, il l’a bien compris, à une période où la société semble être prête à franchir le pas. Il faudra toujours des courageux. Pour aller au front. Et puis ce sera toujours mieux que de laisser vivre, dans les bas-fonds, des rumeurs.

Jusqu’au jour où chacun, naturellement, répondra spontanément à un nouveau coming-out : la belle affaire !

Publié dans le Plus Nouvel Obs, le 28 aout 2011.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 20:08

001 sénatD’ici la fin du mois de septembre, les sénatoriales vont rendre leur verdict : le Sénat va-t-il enfin pour la première fois de son histoire basculer à gauche ?


Entre la relaxe pénale de DSK autour duquel reste le suspense, l’affaire Irène - non pas une nouvelle plaignante, mais un cyclone qui menace son retour imminent en Europe malgré la restitution de son passeport -, les Primaires socialistes qui promettent de ne surtout pas faire de vague, ou encore le vent de révolte qui semble aboutir en Libye, les Français ne semblent pas préoccupés par l’équinoxe du Palais du Luxembourg…

 

Pour autant, j’en serai. Cela m’a été confirmé par courrier. Puis par les nombreuses lettres intéressées des têtes de listes avides de voix : je serai grand électeur ce dimanche 25 septembre. Je vais pourvoir peser sur le renouvellement d’une partie du Sénat. Privilège d’appartenir à une minorité, orange, de la majorité municipale d’une grande ville.

 

Mais difficile d’en tirer fierté. D’une part, aucune liste ne se présente pour le MoDem, la faute à un bipartisme qui stérilise notre vie politique française.

 

D’autre part, cette révélation n’émeut guère et pour cause.

"Ah oui il y a des élections en septembre ?", me lancent l’air dubitatifs certains. D’autres un rien amusés, un rien condescendants aussi, tentent de me raisonner : "Mais non tu confonds : c’est en 2012 les élections…".

 

Enfin les rares éclairés de notre République semblent circonspects : "En même temps ça sert à quoi les sénatoriales ?"… A cela, ma verve habituellement intarissable s’assèche…

 

002 sénatAlors je me confesse et vous le confesse : il est vrai que je ne suis pas bicamériste. De quoi en rester coi.

 "Ah mais tu sais c’est ta vie privée…". "Tu sais je ne suis pas cinéphile". "Ah bon tu filmes ça toi"…

 On le voit : dès que l’on touche le Sénat… on ne touche pas les Français…

 

 Alors je reste seul, bien seul devant un amas de propositions, de discours, de listes d’anonymes, anonymes pour le commun des Français. Des promesses, et des certitudes. Une élection comme une autre. Enfin presque. Il n’y aura que moi qui me rendrai aux urnes dans le quartier…

 

En tous cas je me fais une promesse. Je ne voterai pas Verts. Non par idéologie politique. Mais parce que je ne voudrais pas qu’un enfant soit privé d’un accès à un internat par une réélection qui empêcherait son inscription. La dure loi des minimas sociaux...

 

Ah ? Les votes sont organisés par département ? Qu’à cela ne tienne. Je serai solidaire de la région parisienne !

Publié sur Le Plus du Nouvel obs, le 27 aout 2011

 

PS : Madame Bouledienne Thiéry a dépuis perdu son siège. Très bonne nouvelle elle pourra donc scolariser son bambin !

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 18:19

Le troisième débat des primaires socialistes aura été l’occasion d’une exégèse très attendue sur l’école, surtout depuis la promesse de François Hollande de créer 60.000 postes sur cinq ans, ce qui revient à remettre tous ceux que l’incurie sarkozyenne avait massacrés sur le bûcher de la rigueur.

 

Les six candidats à la primaire socialiste lors du 3e débat télévisé avant le premier tour, Paris, le 5 octobre 2011 (F. DUFOUR / AFP)

Les six candidats à la primaire lors du 3e débat télévisé, 5 octobre 2011 (F. DUFOUR / AFP)

 

Celui qui justifia finalement le mieux cette mesure ne fut pas le favori des sondages, loin s’en faut, lui qui fut apathique et assez terne sur la question. Non. Le meilleur avocat de Hollande fut Jean-Michel Baylet qui rappela non sans raison que les suppressions de postes qui ont fait tant de mal à notre école n’ont pas eu les effets bénéfiques escomptés, à savoir la diminution des dépenses publiques puisqu’elles ne représentèrent que… 0,4% de notre déficit annuel.

 

Non seulement Sarkozy est devenu le fossoyeur de l’école, mais ses sacrifices n’ont été qu’une goutte d’eau dans l’abîme qu’il creusa à grandes pelletés. François Bayrou n’avait pas dit autre chose dans 2012, État d’urgence.

 

Malheureusement, c’est bien la seule chose que François Hollande avait à offrir : des postes.Comme si la question de l’échec scolaire et du malaise enseignant pouvait se résumer à une affaire du moyens.

 

Hollande tenta bien de pallier la faiblesse de son offre par une posture hugolienne, en rappelant que les 2,5 milliards d’euros que coûteraient ces postes seraient toujours moins que les 3,5 milliards que Nicolas Sarkozy comptaient investir pour 30.000 places en prison, laissant planer l’ombre de l’auteur de "La Légende des siècles" : "Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison."

 

Mais le cliché paraît quelque peu éculé et surtout un peu faible pour soutenir une éducation en crise. Rappelons d’ailleurs l’éternel écueil des socialistes sur la question, Jack Lang en tête, qui nourrissent notre système de postes sans remettre en question une pédagogie hérétique. Comme à un enfant que l’on délaisse faute de temps et que l’on pourrit pour compenser le manque affectif.

 

Ce que ne manqua pas de souligner avec acuité une Martine Aubry parfaitement préparée par Bruno Julliard, secrétaire à l’Éducation du parti et soutien zélé de la maire de Lille :

 

PS l'école pas des moyens par snoopyves1


Tremblement de terre en zone socialiste : le PS aurait-il enfin compris que l’éducation ne serait pas qu’une question de moyens, ce que seul Valls acquiesce dans son intervention, Montebourg, Royal, Hollande et Baylet se répandant en promesses dispendieuses ?

 

Las, l’ancienne première secrétaire du parti fixe la règle, mais l’oublie sitôt pour scander sa propre liste du Père Noël : retour de la formation pour les stagiaires nouvellement auréolés du concours, revalorisation du salaire des enseignants (20 % sous la moyenne européenne rappelle Aubry), embauche de psychologues, assistantes sociales, et autres médecins scolaires, remettre des enseignants là où on en a besoin… Un "pacte éducatif" comme elle l’appelle, qui semble surtout fonctionner au refrain du "plus de moyens". À s’y méprendre.

 

Martine Aubry serait-elle atteinte d’anosognosie elle aussi pour oublier le principe qu’elle vient à peine d’annoncer ? Pas tout à fait. Car elle précise alors qu’elle ne pourra pas tout faire ! Il faudra établir des priorités. Car cela coûte cher ! Oui très cher même. Nous voilà donc rassurés.

 

D’autant que la proposition de Hollande est en fait mal estimée. Et pas un journaliste pour le souligner. Leur rôle alors ? Passons. Fort heureusement Ségolène Royal rectifie, dans l’indifférence quasi générale, mais avec pertinence : 12.000 postes supplémentaires, c’est 500 millions d’euros par an et donc… plus de 7 milliards sur un quinquennat !

 

Sacré Hollande, pour qui 12.000 postes de plus par an correspondent à 5 x 500 millions, quand il oublie que chaque année il faut rajouter les 12.000 qui ont été crées douze mois auparavant… et qui continuent à être payés, cela va sans dire.

 

Le calcul est simple : 500 millions la première année, 500 + 500 la seconde, 1000 + 500 la troisième et ainsi de suite. Soit 7,5 milliards sur cinq ans… Erreur de calcul ou poudre aux yeux ?

 

Ségo voit juste par snoopyves1

 

En revanche, le sens de la priorité de Martine Aubry a de quoi inquiéter les enseignants : qu’en sera-t-il de la revalorisation salariale, quand, en état de crise, le futur gouvernement n’aura pas d’autres choix que de viser les priorités ? Pas sûr qu’une augmentation d’une partie de la fonction publique à l’heure où ses homologues européens se serrent la ceinture soit la piste envisagée… Paroles, paroles, paroles.

 

Mais revenons à Arnaud Montebourg que nous avions laissé trop brutalement dans ses dépenses surréalistes. Car le député et président du conseil général de Saône-et-Loire (pas de cumul, a voté le PS…) a tenu à préciser sa condition : "Pas d’embauche à système constant."

 

Alors, à quel système Arnaud Montebourg compte-t-il confier l’Éducation nationale ? Un dédoublement systématique des classes pour un quart du temps scolaire. Mais, bien évidemment, dans ces conditions plus confortables pour les élèves et pour les professeurs, qui devront tout de même individualiser leur enseignement (autant de préparations supplémentaires pour adapter sa pédagogie). Et ces derniers devront consentir à augmenter leur temps de présence dans les établissements scolaires. Ah !!! Le fameux temps de travail des enseignants !

 

Et sur cette question, à l’exception de Hollande qui n’en a pas pipé mot (mais a-t-il véritablement exploré le thème de l’éducation si ce n’est pour dire qu’il comptait faire des économies en faisant fi du redoublement avec une candeur édifiante qui fit réagir avec sagesse Martine Aubry), tout le monde fut à l’unisson.

 

Valls proposa même l’éternel modèle finlandais avec 48 jours de vacances en moins, après négociations avec les syndicats enseignants… On ne saurait trop conseiller au maire d’Evry de faire preuve de davantage de pragmatisme sur la question et d’en discuter avec les professionnels du tourisme… Une récession dans le secteur où la France est encore en tête des bilans mondiaux ne paraît sans doute pas le meilleur argument pour faire sortir le pays de la crise.

 

Rajoutez à cela l’autonomie accordée aux chefs d’établissements, préconisée par Aubry, comme dans le système anglo-saxon, faisant triompher la pédagogie sur la transmission des savoirs, et vous comprendrez que le PS fait l’école buissonnière sur la question éducative.

 

Les six candidats à la primaire socialiste lors du 3e débat télévisé avant le premier tour, Paris, le 5 octobre 2011 (F. DUFOUR / AFP)

Les six candidats à la primaire lors du 3e débat télévisé, 5 octobre 2011 (F. DUFOUR / AFP)

 

Manuel Valls tenta bien, en conclusion de prôner la rupture, et quelle rupture ( !) en proclamant qu’il fallait "remettre l’enseignant au cœur du système scolaire" (Mérieu et Jospin durent en avoir une crise cardiaque, eux qui imposèrent à notre système, sans en prévoir les funestes conséquence, que l’élève était "au centre"), le PS n’aura guère convaincu sur la question éducative.

 

Qu’en retenir ? Des moyens, toujours des moyens, tout juste raisonnés par la nécessité des priorités (ce qui revient à donner raison à Pasqua qui affirmait que les promesses n'engagent que pour ceux qui y croient), des enseignants qui ne travaillent pas suffisamment et qui pourront toujours reporter leur espoir de revalorisation sur la providence d’une croissance à venir, et une réforme pédagogique qui ne vise nullement à la transmission des savoirs et à l’autonomie des élèves…

 

Non décidément, si le PS avait connu une histoire d’amour avec l’école et notamment les enseignants, nul doute que le point de rupture est proche. C’est bien connu les histoires d’amour finissent mal… en général.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 18:19

C’est fait. Enfin, Jean-Louis Borloo a fait une annonce officielle. Le voile est levé sur ses intentions. Il faut dire que cette semaine, tout son entourage y était allé de son petit coup de pression. Rama Yade dans le Grand Journal avait même affirmé que Borloo lui avait personnellement confié son désir d’y aller. Dominique Paillé, son porte-flingue, avait lui aussi montré la voie, notamment sur son compte twitter.

 

 

Invité chez Claire Chazal ce dimanche soir, nous en étions sûrs, Jean-Louis Borloo allait annoncer sa candidature. Après des mois de débats sur celui qui incarnait le mieux le centre, d’enquêtes en émission spéciale, certains n’hésitant pas à mettre Dominique de Villepin, le chiraquien chez les Centristes, les Français allaient savoir. Intriguant.

 

Et puis…

 

 


 

Que dire ?

 

Certains vont jouer les étonnés. Pourtant, il serait bon d’emblée de rappeler qu’un seul homme, UN SEUL, n’a jamais cru en la candidature de Jean-Louis Borloo : François Bayrou. Et le béarnais de le répéter à l’envi, même quand il voulait parler programme, orientation et perspectives pour la France, comme ce fameux 9 juillet au Conseil National du MoDem, à l’issue duquel sous mes yeux, les journalistes n’avaient que l’ancien maire de Valenciennes dans la bouche.

 

Irritant spectacle de voir le Président du MoDem, venu proposer un projet et des idées, alors que son livre projet 2012 Etat d’urgence allait sortir, se voir, impuissant, imposer la danse macabre des vautours venus sentir le sang et les déclarations funestes (en vain), rôder, et tourner en rond avec les sempiternelles questions qui restèrent sans réponses. Cynisme.

 

Je me souviens aussi des Universités d’Eté du MoDem le week-end du 17 septembre à Giens. Et de cet article du "Point" dont le titre seyait si mal au contenu. Le samedi soir, la journaliste était dans tous ses états. Terriblement confuse, elle confia à quelques témoins qu’elle n’avait jamais voulu ce titre faussement accrocheur, mais que Paris avait estimé que c’était plus vendeur d’évoquer Borloo… Bulle médiatique.

 

Je me souviens aussi des Sénatoriales, dimanche dernier, à Hellemmes, dans la périphérie proche de Lille. Vers les midis, j’allais voter quand je fus nez à nez avec Jean-Louis Borloo, qui gesticulait beaucoup, en alignant cigarettes sur cigarettes. L’homme était agité et manipulait avec frénésie son portable. Tempête sous un crâne.

 

Penser à l'avenir

 

Dimanche 2 octobre, le sort en est jeté. Il est alors temps de penser à l’avenir. Comment interpréter cet abandon ? Dimanche soir, sur BFM, Nadine Morano l’interprétait comme un ralliement à Nicolas Sarkozy, en multipliant les arguments. Comme si elle tentait de se convaincre elle-même. Et pour cause : Jean-Louis Borloo n’a jamais laissé transparaitre pareille certitude hier soir, au moment où, pourtant, le Président parait plus affaibli que jamais.

 

D’autant que cet abandon survient alors que l’opportunité de faire un gros score, voire d’incarner la Droite Républicaine, face à la Droite Sarkozyste, paraissait plus crédible que jamais.  Le soir où l’ancien maire de Valenciennes, dans une lettre ouverte au Parti Radical dit clairement : "Je vais me continuer à me battre pour que l’on cesse d’opposer les Français aux uns et autres", quand, de son côté, cinq jours plus tôt, Nicolas Sarkozy s’était évertué à diviser pour mieux régner…  

 

Dominique Paillé avait lâché d’ailleurs trois tweets assez surprenants ces deux derniers jours :

 

 

Autrement dit, rien ne dit que le retrait de la candidature de Jean-Louis Borloo ne soit, d’un point de vue purement arithmétique, une bonne nouvelle pour le Président sortant. Rien ne dit non plus, d’ailleurs, qu’elle en sera une pour François Bayrou, sachant que celui qui faillit devenir premier ministre, à un cheveu près, n’a jamais complètement coupé les ponts avec l’Elysée. Assurant même de sa fidélité au maître des lieux à en croire Rama Yade la semaine dernière sur Canal+.

 

Les dés sont jetés ?

 

Pourtant, samedi dernier, au Sénat, on a vu se constituer une Union centriste, qui selon Jean Arthuis ne se veut pas devenir une "écurie présidentielle". Une indépendance. Même si ce groupe parlementaire ne parlera pas comme un seul homme, les députés MoDem ayant tenu à rappeler qu’ils entendaient bien être indépendants… dans cette indépendance (sous entendu pour les amateurs de complots ou autres gauchistes suspicieux, que si l’Union Centriste venait à trop se complaire dans un camp, elle pourrait choisir une autre voie comme le montre d’ailleurs l’élection pour la présidence de Sénat pour laquelle M. Bel a obtenu des voix inattendues…)  Mais on le voit, la volonté du centre-droit de se démarquer de la marque, voire de l’héritage sarkozyen est fort.

 

D’aucuns penseront que Borloo, en voyant la situation empirer pour Nicolas Sarkozy, n’allait plus rien avoir à négocier pour les législatives. Sauve qui peut et chacun sauve sa peau ?

 

Toujours est-il qu’aujourd’hui les dés sont jetés. Hervé Morin voudra-t-il à lui seul incarner le centre-droit comme il l’avait laissé entendre début septembre Lui y croit plus que jamais. Mais comment ne pas incarner alors la candidature de "témoignage" qu’évoquait et refusait justement Jean-Louis Borloo hier soir sur TF1 ? L’avenir nous le dira.

 

Alors la saison Borloo est terminée, mais la série des présidentielles continue. Le meilleur en somme. A présent, place aux programmes, place aux projets, place aux candidats. Aux vrais candidats.

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 19:36

Se présenter à la présidentielle n’est pas qu’une formalité. Si on se bat au PS pour choisir qui représentera le parti, qui, avec l’UMP joue au jeu de la chaise musicale hégémonique, Mélenchon, Bayrou, éventuellement Borloo (mais rien n’est fait en fonction des projections législatives… ), Joly ou encore Boutin n’auront aucun problème à trouver leurs 500 parrainages parmi les 45.000 élus qui peuvent le faire, grâce à une implantation locale et historique.

D’autres candidatures plus ubuesques n’auront aucun espoir. Ce sera notamment le cas de Kenza Drider, qui persiste à porter sa burqa malgré une loi qui l’interdit. Madame Drider diffuse et tente de légitimer une vision de l’émancipation de la femme contraire aux valeurs de République française. Candidature sous la forme d’une provocation à nos institutions, comme un énième coup de boutoir dans les portes de la laïcité, comme jadis les collégiennes voilées de Creil. La condition des 500 signatures trouve donc ici toute sa pertinence et son obligation.

On se souvient que Nicolas Dupont-Aignan et Corinne Lepage avaient jeté l’éponge en 2007 dans leur quête. La seconde, qui prétendait malgré tout pouvoir réunir les 500 parrainages, soutint d’ailleurs François Bayrou, alliance rentable puisqu’elle lui valut un poste de députée européenne (ce que son micro parti CAP21 ne lui aurait jamais permis) avant de claquer la porte au Mouvement qui l’a nourrie. Même pas la reconnaissance du ventre.

Mais qui dit 500 signatures, dit Front National. Plus qu’un épisode, une série à succès qui a permis à chaque élection au chef historique de jouer l’air de la victimisation. Comment cela ? Celui qui réunit 15% des voix, entre 3 et 4 millions d’entre elles, ne pourrait pas se représenter dans une démocratie ? Et le Breton de radoter sa crainte de ne pas réunir les parrainages avant d’y parvenir in extremis et de faire le plein de voix…

Sauf que Marine Le Pen ne pourra plus nous jouer le même air de pipeau. Et pour cause : les Sénatoriales ont rendu leur verdict dimanche dernier et ont montré que si ce parti n’a pu remporter aucun siège (et comment le pourrait-il avec si peu d’implantation locale), il a augmenté de 144% son score par rapport à l’élection précédente. Plus 1252 voix contre moins de 500. Et encore. Seulement sur 50 départements !

Alors certes, le cortège des grands électeurs comprend des délégués qui ne pourront pas donner leur parrainage pour la présidentielle. Mais l'augmentation des conseillers locaux, et des maires sans étiquettes, compatibles avec le discours de Marine Le Pen, et surtout déçus du Sarkozysme, est telle, que cette fois-ci il n’y aura aucun suspense.

Vous me direz, quand on est accrédité de 18% d’intentions de vote c’est bien normal. Mais il faudra que Marine Le Pen lance un couplet différent pour cette nouvelle présidentielle. Histoire de faire la rupture définitive avec le père. Et ce ne sera pas évident de trouver aussi efficace rythmique.

 

Publié sur Le Plus du Nouvel Obs le 1er octobre 2011

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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