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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 16:20

Conférence de presse du lundi 14 avril 2008, 16 heures.


En condamnant formellement les lamentables maoeuvres Elyzéenne autour de sa personne, et en rappelant point par point tout ce fait notre différence avec le gouvernement en place, François Bayrou a excellé là où l’attendait : sa force d’opposition.


Quand il ironise sur le PS, qui loin de condamner les dépenses démesurées de l’Etat, estime qu’il faut encore dépenser, il montre clairement l’indépendance et la nécessité d’une troisième voie.

Mais lorsqu’il propose aux adhérents de trancher sur cette ligne d’indépendance, quand il rappelle aux déserteurs que non seulement leur tentative de dépouillement est vaine car promise à un échec lamentable mais qu’à l’avenir il ne supportera plus ce genre de désordre, François Bayrou fait ce que les adhérents attendaient de lui : être président d’un parti politique c’est taper du poing sur la table, prendre des décisions, et mettre les contestataires devant leurs responsabilités.

La « grande clarification » a déjà eu lieu : indépendance et ordre dans les rangs.

La récré est terminée. Le conseil de discipline sera sans pitié.

La citation : "Pour moi les choses sont claires : je n'accepterai plus ni manoeuvre interne, ni déstabilisation externe, ni le bazar".
FB, au siège du Mouvement Démocrate devant la presse, 14 avril 2008.

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 12:38

La stratégie du MoDem est « illisible » avait souligné dans le Joural du Dimanche Jean Arthuis dans l’édition du 7 avril. Mais illisible pour qui ?

 

Choisir le candidat le plus efficace est il moins lisible que choisir un « candidat de droite » ou un « candidat de gauche ». Que veut dire en 2008 être de droite ou de gauche ? Melenchon, De Villiers, Frêche, Vaneste… De gauche ou de droite  en étiquette mais en pratique ? En idées ? En valeurs ?

Quand le Mouvement Démocrate choisit le pragmatisme (un futur maire efficace ou bien nocif), Arthuis préfère la loi des 2 bords, celle qui permet de se resservir du gateau une fois sur deux.

La statégie du MoDem est donc illisible pour ceux qui ne croient qu’en une grille de lecture Droite/Gauche. Et les journalistes participent à cette méthode globale de la lecture politique.

Ce n’est pas qu’ils ne savent pas lire cette stratégie : ils ne le veulent pas. On ne parle pas le même langage mais on ne le dit pas aux électeurs.

Alors quand Arthuis dit que la stratégie du Mouvement Démocrate est illisible, c’est comme si un anglais venant de trouver un livre en tchèque disait ne pas comprendre le roman. Et encore : l’anglais est de bonne foi lui. C’est davantage comme le catalan qui prétend ne pas parler le castillan.

A nous d’éduquer les Français à parler notre « langue ». Et entre le pragmatisme (bonne idée / mauvaise idée) qui propose un débat d’idées et l’artifice de l’étiquette (idée de droite / idée de gauche) qui propose un débat de personnes, le choix sera vite fait.

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 09:26

Que va bien pouvoir annoncer à la presse François Bayrou, aujourd’hui au siège du Mouvement Démocrate à 16h00 ? « Une déclaration importante » : que se cache-t-il derrière cet épais nuage de fumée blanche qui peut faire trembler après quinze jours durant lesquels les déçus et les traîtres se sont agités, menaçant de recréer une UDF moribonde, pour hanter les locaux et les infrastructures du MoDem ?


Liens : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/321047.FR.php

                 http://fr.news.yahoo.com/afp/20080413/tpl-partis-modem-ee974b3_1.html

D’autant plus que mercredi, François Bayrou rencontrera les membres de l’UDF. Juridiquement, il serait vain de contester le vote des adhérents de Villepinte.

LA QUESTION EST DONC BIEN DE SAVOIR SI BAYROU VA TENIR BON MALGRE LA TEMPETE QUI SOUFFLE.

Le capitaine est de plus en plus esseulé et déserté par ses cadres. Mais il doit bien voir que les petits matelots sont derrière lui. Derrière ses valeurs. Celles qui l’ont poussé à frôler le 2ème tour de la Présidentielle, à créer un élan populaire de 50.000 adhérents, à créer le Mouvement Démocrate.

Ce que nous attendons de François Bayrou à 16h00, c’est un rappel strict et clair à l’attention des déçus qui tentent un putsch avec une armée sans hommes, si ce n’est quelques fantoches agités par la peur de perdre la présidence de la commission des Finances du Sénat pour Arthuis ou encore parce qu’ils n’ont pas compris que sans les votes de gauche, ils n’auraient jamais été députés, comme Thierry Benoît en Ile-et-Vilaine.

Si « déclaration importante » il doit y avoir c’est la ferme intention de ne pas arrêter cet élan poussé par les valeurs et non par les calculs électoraux. Ce sont les valeurs qui font la politique et non pas la course effrénée vers les mandats.  

François, la balle est dans ton camp. Ne nous déçois pas… Rendez-vous à 16h00.

 

 

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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 18:15

Mardi dernier, Marielle de Sarnez était l’invitée politique de l’émission de Marc-Olivier Fogiel T’empêches tout le monde de dormir. Patiente. Il a fallu l’être. Breteau et l’affaire des réfugiés du Darfour, Liane Foly, Ingrid Betancourt puis Alexandre Jardin vont passer l’un après l’autre. Marielle est assise sagement, souriante, intervenant pour l’affaire Breteau. Il est une heure du matin quand elle prend enfin la parole… Une heure où, comme chacun le sait, tout le monde est prêt à entre la complexité d’un discours politique…
L’entretien commence après un portrait qui s’appesantit sur les médisances entendues durant le départ des traîtres. Puis on lui donne ENFIN la parole. Pour dire quoi au juste ? Car la question est posée : les émissions de divertissement sont-elles légitimes pour parler de politique ?

Durant la campagne Présidentielle, François Bayrou avait réduit au strict minimum ses apparitions dans les émissions de divertissement : une seule en tout et pour tout, Le Grand Journal de Michel Denizot, ce dernier ayant laissé à chaque candidat à l’élection le soin d’être le rédacteur en chef d’une édition. Il s’agit du même plateau sur lequel Arnaud Montebourg se singularisa par sa célèbre réplique : « Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon » (émission 17 janvier 2007). N’était-ce pourtant pas ce même Montebourg qui avait solennellement annoncé dans Arrêt sur Images qu’il n’irait plus sur les plateaux de télé-divertissement après avoir été piégé, selon ses propres termes, dans l’émission de… Canal +, à l’époque animée par Stéphane Bern (émission du 12 avril 2006) ? 

 

Lien : http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=290

 

Le serpent se mord la queue et pour cause : la politique a besoin de la télévision pour convaincre les électeurs, et la télévision utilise la politique pour faire de l’audience. Le sursaut démocratique qui a vu plus de 85% des électeurs se déplacer vers les urnes lors de la dernière présidentielle ne doit duper personne : C’est l’opposition entre la rhétorique bien huilée et séductrice de Sarkozy face à la plastique et au produit marketing de Ségolène Royal qui a crée un enthousiasme qui ne s’est jamais démenti tout au long de la campagne.

Aujourd’hui encore les émissions de divertissements continuent de faire de l’audience en prenant systématiquement le point de vue du glamour ou encore de la polémique : Cécilia et Carla, Ségo et Hollande, le coup de gueule de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, les déboires des frères de Rachida Dati,  les lycéens dans la rue…

Politique et divertissement font un mariage d’intérêt, nauséabond et contre-productif. Marielle de Sarnez a pu s’en rendre compte puisque Fogiel a longtemps et lourdement insisté sur sa personnalité, ce qui chez elle expliquer la raison du départ des proches de Bayrou, se justifier sur les accusions de secte… De la haute voltige ! Dès que cela sent le fumier, on remet de l’huile sur le feu.

Et le vrai débat d’idées ? L’évocation des valeurs ? Impossible ou presque. Tout juste a-t-elle pu glisser que la vision de François Bayrou était complexe à comprendre de par sa subtilité. Pour autant, jamais Fogiel ne lui aura donné l’occasion de l’expliquer clairement, avec la pédagogie nécessaire à l’exercice, Marielle étant systématiquement interrompue pour être recadrée vers ce qui intéressait l’animateur : les intrigues, les secrets, l’intimité… Qu’en retiendront les téléspectateurs ?

 Alors, Monsieur Montebourg ayant eu une intuition sans en respecter l’éthique (quelle surprise), prenons son appel comme un principe : Boycottons les émissions de divertissement. Elles n’apportent rien au débat démocratique et pire elles pervertissent l’image de la politique. Il y a bien assez d’émissions politiques durant lesquelles il est déjà bien difficile d’exposer clairement un point de vue. On peut être visible et se faire entendre sans devoir subir les blagues d’un comique raté, assis entre une actrice de porno reconvertie dans l’écriture autobiographique, une ancienne candidate de la télé-réalité qui avoue avoir pensé au suicide et une chanteuse à texte qui dit que « la guerre c’est pas bien et l’amour c’est beau » ! 

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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 20:27
J’exhume un discours prononcé au mois de Juillet, lors du barbecue de Juillet dernier… Plus je le relis et plus je me dis qu’il est plus que jamais d‘actualité….

 

L’élan qui a poussé près de 7 millions d’électeurs à soutenir François Bayrou lors du premier tour des Présidentielles a montré un déficit en terme de voix qu’il convient de combler : si les cadres supérieurs, les professeurs et en général tous les diplômés Bac+3 et plus constituent la majeure partie des électeurs du Modem, les études qualitatives des différents instituts montrent clairement que les couches populaires et peu diplômées de la population ont été bien moins sensibles au discours de François Bayrou.

Il semblerait que l’orientation subtile que représente le Centre leur ait partiellement échappé. Et il n’y a rien d’étonnant à cela, quand l’on voit comment depuis 20 ans les politiques successives sur l’éducation s’enchaînent en privilégiant les chiffres obtenus par des dés pipés au véritable savoir et à la culture. Faire croire que 80% d’une même classe d’age peuvent obtenir le bac, qu’aller à l’université c’est montrer que l’égalité des chances existe, alors que près de la moitié des néo-étudiants repartiront de fac sans diplôme, c’est croire en une politique d’ « abêtisation » progressive de la population qui arrange parfaitement la classe politique. Et ce ne sont pas les mirifiques audiences de TF1, à la ligne éditoriale si « impartiale », et dont le but, je le rappelle, et de vendre du temps de cerveau disponible, qui me contrediront. Aussi au moment de choisir un bulletin dans l’urne, il n’est pas étonnant que bon nombre d’électeurs se soient réfugiés dans la réconfortante rhétorique bien huilée d’un orateur ou de la sainte Madone, plutôt que le discours honnête et subtil d’un homme qui n’a pas cédé à la démagogie des promesses.

Mais alors comment faire pour apporter la pédagogie dont a besoin le citoyen ?

Tout d’abord, l’occupation des médias parait inévitable. Dans une société dominée par le pouvoir de l’image, le Modem a le devoir d’occuper la scène médiatique, y compris à travers le vecteur de la publicité. Diffuser par exemple une photo d’une assemblée aux ¾ vides, scène quotidienne de la vie politique française a certainement plus d’impact que de l’exprimer avec des mots, quand bien même cela fait mal de l’avouer…



Ensuite en continuant à rester vigilant quant à la qualité de l’information en France et quant à la pluralité des lignes éditoriales. Il est tout de même inquiétant de voir une émission telle que Arrêt sur Images puisse disparaître du PAF parce qu’elle incommode quelques puissants…


Enfin, le Modem ne pourrait supporter à terme le jeu de massacre des traîtres, qui ont tenté de tuer dans l’œuf le nouveau parti dont François Bayrou peut s’enorgueillir. Ce nouvel élan se doit de réunir une équipe fidèle, avec en son sein de nouvelles têtes, pour inspirer la confiance des futurs électeurs. N’en a-t-on pas assez de la danse macabre de ces saltimbanques poudrés et usés qui resservent sempiternellement les mêmes tours de passe-passe ? le Modem, fort d’une équipe jeune et dynamique autour de son chef de file, imposera une dans e à trois temps, parce qu’il n’est pas écrit dans le marbre que la politique française doive se circonscrire au bipolarisme. N’en déplaise aux puissants.

Rien d’étonnant à cela, quand l’on voit comment depuis 20 ans les politiques successives sur l’éducation s’enchaînent en privilégiant les chiffres obtenus par des dés pipés au véritable savoir et à la culture. Faire croire que 80% d’une même classe d’age peuvent obtenir le bac, qu’aller à l’université c’est montrer que l’égalité des chances existe, alors que près de la moitié des néo-étudiants repartiront de fac sans diplôme, c’est croire en une politique d’ « abêtisation » progressive de la population qui arrange parfaitement la classe politique. Et ce ne sont pas les mirifiques audiences de TF1, à la ligne éditoriale si « impartiale », et dont le but, je le rappelle, et de vendre du temps de cerveau disponible, qui me contrediront. Aussi au moment de choisir un bulletin dans l’urne, il n’e st pas étonnant que bon nombre d’électeurs se soient réfugiés dans la réconfortante rhétorique bien huilée d’un orateur ou de la sainte Madone, plutôt que le discours honnête et subtil d’un homme qui n’a pas cédé à la démagogie des promesses.

Mais alors comment faire pour apporter la pédagogie dont a besoin le citoyen ?

Tout d’abord, l’occupation des médias parait inévitable. Dans une société dominée par le pouvoir de l’image, le Modem a le devoir d’occuper la scène médiatique, y compris à travers le vecteur de la publicité. Diffuser par exemple une photo d’une assemblée aux ¾ vides, scène quotidienne de la vie politique française a certainement plus d’impact que de l’exprimer avec des mots, quand bien même cela fait mal de l’avouer…

Ensuite en continuant à rester vigilant quant à la qualité de l’information en France et quant à la pluralité des lignes éditoriales. Il est tout de même inquiétant de voir une émission telle que Arrêt sur Images puisse disparaître du PAF parce qu’elle incommode quelques puissants…

 

Enfin, le Modem ne pourrait supporter à terme le jeu de massacre des traîtres, qui ont tenté de tuer dans l’œuf le nouveau parti dont François Bayrou peut s’enorgueillir. Ce nouvel élan se doit de réunir une équipe fidèle, avec en son sein de nouvelles têtes, pour inspirer la confiance des futurs électeurs. N’en a-t-on pas assez de la danse macabre de ces saltimbanques poudrés et usés qui resservent sempiternellement les mêmes tours de passe-passe ? le Modem, fort d’une équipe jeune et dynamique autour de son chef de file, imposera une dans e à trois temps, parce qu’il n’est pas écrit dans le marbre que la politique française doive se circonscrire au bipolarisme. N’en déplaise aux puissants.
Yves Delahaie, Saint-André lez-Lille le 30.07.07

 

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 10:24
On s'en souvient, à cinq demaines sur scrutin, Michel Mercier avait déjà fait exploser le MoDem de Lyon, en démissionnant notamment de son poste de la Présidence du Rhône.
Lien :
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/02/04/01002-20080204ARTFIG00060-lyon-le-modem-rallie-perben-et-mercier-claque-la-porte.php

Et alors que des rumeurs d'entrée au gouvernement avaient été entendues ici ou là, voilà qu'une note publiée hier par le Monde.fr (voir post ci-dessous) confirme la nouvelle, et la complète en annonçant son rapprochement avec Arthuis pour faire revivre l'UDF afin de mettre le Président du Mouvement Démocrate accompagné de Marielle De Sarnez à la porte de leur propre siège.
Dépouiller le MoDem de tous ses financements pour l’asphixier.
Un coup d'Etat en somme.

Le 18 Brumaire des (anciens) Centristes ne doit pas passer. La Révolution Orange doit continuer.

Pour commencer, François Bayrou DOIT prendre une décision, douloureuse pour lui, tant on le sait attaché à l'"homme" Mercier, ami de longue date : il doit pousser Judas en dehors du Mouvement Démocrate. Soit Mercier annonce son départ, soit il est viré. Monsieur Mercier a démontré qu'il ne respectait pas la charte des valeurs et de l'éthique adoptée à Villepinte.

Quant à la fronde des sénateurs, elle était prévisible. Excluons ceux qui nous trahissent ou qui nous trahiront. Ne soyons pas dupes. Certains se taisent car ils sont assurés de récupérer "leur" siège.
Un mandat n'est pas une PROFESSION. C'est une vocation. Celle de vouloir être au service du Peuple, des Français, et non être au service de son ego et de son porte-monnaie.
Quant à Monsieur Arthuis, qu'il garde la présidence de la commission des finances. Car à défaut d'avoir une éthique et des valeurs, reconnaissons-lui au moins la compétence dans certains domaines. Car au Mouvement Démocrate, nous ne somme pas manichéens au point de ne pas reconnaître les qualités là où elles se trouvent.
  

PS : Anecdote à propos de Monsieur Arthuis. Invité à défendre ses principes économiques (TVA uniquement sur le produit fini et non sur chaque étape de sa conception...) face à un représentant PS, ITélé avait eu l'ingénieuse idée de le présenter dans l'incrustation à l'écran "Sénateur UMP"... Et son contradicteur de parler de "votre bilan" pour évoquer celui de Sarkozy sans recevoir la moindre contestation de celui qui était tout de même encore membre du Mouvement Démocrate. Il est des détails qui ont leur importance. 

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 18:54
Journée fructueuse (vacances obligent...) voici un aperçu des posts du jour

 1er post
: Tartuffe chez les Centristes (à propos de Cavada)


2ème post
: La preuve par l'image (j'ai retrouvé Henno au MoDem !!)


3ème post
: Quand la cigale arrive masquée en fourmi (grève lycéenne et vraie/fausse économie de l'Education Nationale)

4ème post : Sarko veut notre peau...

Bonne lecture, YD.

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 18:50
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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 14:24

Les lycées ont-ils raison de manifester contre la suppression de postes d’enseignants dans l’Education Nationale ? Xavier Darcos explique qu’elle est la conséquence d’une baisse démographique sur la classe d’âge 15 – 20 ans. Les lycées ripostent en arguant du fait que l’on ne peut plus travailler avec 35 élèves par classe. Passons en revue les arguments de chacun.

 

 
La « suppression de postes »
Tout d’abord, commençons par les chiffres : 8500 postes d’enseignants supprimés pour la rentrée 2008 et 50000 depuis 5 ans. Cela fait 6% de postes en moins sur le dernier lustre. On est loin du 1% évoqué par Xavier Darcos il y a quelques semaines.

Mais il ne faudrait pas travestir le sens du mot « suppression ». Contrairement au monde de l’entreprise privée pour qui suppression signifie licenciement, l’Education Nationale entend par ce vocable la diminution du nombre de postes global.

Comment opère-t-il cela sans licencier ? Tout simplement en ne remplaçant pas l’ensemble des départs en retraite qui vont s’accumuler d’ici quelques années. Les enseignants voyant leur poste disparaître, auront un autre poste à la rentrée dans un autre établissement, une protection tenant compte de la carte scolaire leur assurant de ne jamais se retrouver bien loin de l’affectation précédente.

D’un point de vue humain, le problème reste que ceux qui veulent muter ne le peuvent plus, le mouvement proposant très peu de postes vacants auxquels seuls ceux qui ont vu leur poste supprimé peuvent prétendre. Le risque à long terme est de voir des équipes pédagogiques se scléroser, ou pire des enseignants craquer lorsqu’il se retrouve depuis 8, 10 ou 15 ans dans des établissements sensibles et qui voient leur espoir de mutation fondre comme neige au soleil.


Les classes surchargées ?

Mais la question principale reste celle des classes surchargées que dénoncent haut et fort les lycéens. Qu’en est-il exactement ?

D’une part, il faut rappeler que l’argument de la baisse démographique sur la tranche d’âge du lycée est réelle et démontrée par les chiffres. Le collège a souffert de la même crise depuis 4 ans, le primaire il y a une dizaine d’année. Elle correspond à une baisse des natalités dans les années 90. Un petit « baby boom » à partir de 1999 endiguera cette érosion des naissances et laisse augurer des lendemains qui chantent comme dans le primaire où des postes sont à nouveau créés.

Pour autant, les lycées brandissent le chiffre de 35 élèves par classe. Il n’est pas faux mais il n’est qu’un reflet déformant de la réalité. S’il est vrai que certains établissements comptent jusqu’à 40 élèves par classe, ce qui soit dit entre nous était déjà le cas il y a 15 ans, d’autres sont à 28. Au collège, les variations sont du même type. Pour donner un exemple précis, l’établissement dans lequel je travaille dans l’Avesois est classé en ZEP et est garanti d’avoir des classes avec des effectifs maximums de 25 élèves par classe. Or cette année nous disposons de 4 troisièmes avec respectivement 18, 17, 16 et 17 élèves. Finalement, la moyenne par classe est dans cet établissement précis est de 18,5 élèves par classes, bien loin de la limite des 25. Ces variations en fonction des bassins a plusieurs origines : boom économique à certains endroits, récession et paupérisation dans d’autres qui engendrent le déplacement massif des populations, natalité en berne due à un vieillissement…

En d’autres termes, il n’y a rien d’illogique à supprimer des postes. Tout le problème étant de parler de chiffre global, là où il faudrait évoquer des cas précis et des situations particulières. Mais le gouvernement nous a habitués à faire fi de la pédagogie de sa politique.

 

Economie, certes, mais où ?

La véritable problématique se trouve dans la nécessité de faire des économies. 45 milliards de déficit par an, 1250 milliards cumulés depuis 30 ans : les chiffres sont accablants. Et l’Education Nationale étant le premier pôle de dépense de l’Etat (50 % de ses fonctionnaires et 27% du budget total), il est bien normal qu’elle participe aussi à l’assainissement des finances publiques. Mais pas à n’importe quel prix.

 

 

Comment peut-on justifier la suppression de postes par l’économie à faire, quand le gouvernement Fillon a débloqué des dizaines de milliers d’heures supplémentaires défiscalisées pour les études du soir pour des élèves qui même dans ce contexte refuse d’apprendre et traînent des pieds pour assister à ce qu’ils considèrent être une « énième » heure de cours ?

Et les décharges horaires attribuées à bon nombre d’enseignants pour un IUFM qui a prouvé depuis des années son inefficacité et même sa nocivité ?

Et celles attribuées à des fonctions obscures comme « la coordination REP » dont le but est d’assurer la communication entre des établissement en ZEP et de mettre en place « les activités » propres à dynamiser l’ensemble ? Rien que pour mon établissement ce sont 18 heures attribuées à un CPE qui reconnaît en privé les utiliser à des fins personnels pour préparer sa future et prochaine reconversion !

Il y a un tel gâchis comme ces fonds débloqués pour des activités culturelles pour des projets, pour des infrastrucures que l’on est « contraint » d’utiliser chaque année sous peine de les perdre l’année suivante (« ce qui serait dommage » vous explique-t-on !!). Rien que pour le changement de la sonnerie qui annonce la fin des cours, ce sont 20000 euros qui ont été engloutis ! Pourquoi autant ? Car l’établissement avait reçu cette somme à cet effet et qu’il devait l’utiliser sans quoi « il serait perdu » ! Aujourd’hui c’est la cloche de Big Ben qui retentit dans nos couloirs, une cloche en toc avec une pale imitation au bon vieux « Bontempi » pour 20000 euros ! 20000 euros c’est pourtant le salaire que touche en un an un prof en début de carrière !

Encore des preuves du gâchis ? On « banalise » régulièrement des matinée entières au nom de projets artistiques, à hauteur de 1000, 2000 ou 3000 euros la demi-journée pour voir des spectacles, les élèves étant heureux de zapper 2 heures de français et de maths, eux qui ne savent toujours pas reconnaître le verbe être au présent de l’indicati en 4ème ! Ce sont encore 2000 euros qui ont été consacrés pour un périple à Paris pour découvrir l’Assemblée Nationale. Saine activité me diriez-vous. Certes mais comme on faisait 250 Kms il fallut meubler le reste de la journée (il faut « rentabiliser » un tel déplacement !) et l’on paya le Mc Donald’s aux élèves, le budget « le permettant largement ». Depuis quand les deniers publics font-ils les affaires de la restauration rapide ?

 

Conclusion
Le problème n’est donc finalement pas véritablement dans les suppressions de postes. Le problème est que l’Education Nationale gère mal, voire très mal l’argent qu’on veut bien lui confier. La cigale arrivé masquée en fourmi mais ne dupe personne. L’Etat devrait investir davantage dans la gestion précise et personnalisées des deniers qu’elles confient plutôt que de couper dans ce qu’il y a de plus visible pour se donner bonne conscience. Et de leurs côtés les syndicats devraient davantage veiller uniquement et seulement à la gestion de leur personnel plutôt que de s’occuper de la pseudo- pédagogie, de didactique et autres subterfuges au nom desquelles on dilapide l’argent que l’on a pas. Des Economies ? Oui ! Mais de la justice, de la méthode et de l’éthique.


PS : caricature que je trouve excellente et pertinente empruntée à www.bulledair.com. Je remercie à ce titre chaleureusement Martin Vidberg pour m'autoriser l'utilisation de celle-ci.

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 11:42

Quel merveilleuse traversée pour Jean-Marie Cavada. La marche du siècle s’avère être une course à la tartufferie la plus remarquable qui soit. Un petit tour à l’UDF, un autre au MoDem, un autre chez Avenir Démocrate (« sa » progéniture qui s’averera être un embryon mort-né), une élection avec l’UMP durant laquelle soit dit en passant il réalise le plus mauvais score de l’histoire de la droite parisienne, et pour finir une alliance de fortune avec… le Nouveau Centre au conseil Paris !

 



Lien : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080408/tpl-partis-nc-conseil-paris-ee974b3_1.html

 

 

 
Faisons le point : lui qui se déclare de centre gauche quand il claque la porte du Mouvement Démocrate se trouve au sein d’un parti qui revendique être un allié de l’UMP après avoir fait lui-même un ticket largement perdant avec Madame Lagarde, elle-même Ministre de l’Economie du gouvernement Fillon, lui-même Premier Ministre de Nicolas Sarkozy. Vous avez le mal de mer ? Cela tangue trop ? C'est bien normal !
La girouette Cavada a-t-elle perdu le Nord ? Ou bien confond-il la gauche de sa droite ? A moins bien sûr qu’il ne soit qu’un simple opportuniste ?

Laissons pour l’heure Jean-Marie bouffer à tous les rateliers. L’Histoire parle pour lui. Seule la fidélité et la loyauté compte en politique. Aujourd’hui, nous sommes à l’acte V, et le peuple, c’est Orgon médusé qui découvre la supercherie sous la table. La fin de Tartuffe est proche.



PS (pas le part, hein ! Encore que Cavada n’y ait pas encore mis les pieds… le jour où son caractère centre-gauche referait surface…) : photo prise à Seignosse à l’époque où Cavada fustigeait une politique inepte, inégale, déclanchant l’affrontement du peuple, égoïste et seulement profitable aux riches, qui draguait à gauche en feignant l’ouverture alors qu’elle ne flattait que les opportunistes et les traitres… la politique de Sarkozy. Autre temps, autre mœurs…

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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