Ce n’est qu’un projet de travail, un brouillon… Magnifique cheval de Troie de la Droite pour tester l’opinion et faire croire qu’au final on recule quand en réalité on a avancé de deux cases...
Dernier projet en date, contrôle internet : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=818
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Comment cela ? un brouillon ? Un simple projet ? Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Non, je ne parle même pas du gouvernement Sarkozy…
Le ministre avait d’ores et déjà mis en œuvre sa stratégie, il y a bien longtemps…
Retour sur mes pensées de l’époque à savoir 2003…
Les brouillons de Sarko… en 2003 ! Bouillons ! Brouillons… la société française !
La peur. Quinze jours durant, avec une ferveur populaire sans précédent le peuple français s’était levé, comme un seul homme, pour lutter contre celui que l’on voyait comme l’ennemi public numéro 1, celui pour qui le tout sécuritaire, le resserrement de l’état autour des couleurs nationalistes, et le liberté totale pour le patronnât de licencier à sa guise ou encore de fixer les salaires étaient le seul mot d’ordre. Alors oui, la France a eu peur 15 jours durant. Et le 5 mai 2002, tout le monde a soufflé. Mais le danger était-il pourtant là où on le croyait ? Rien n’est moins sûr. Car il y a fort à parier qu’il avait moins à craindre de cette poussée « technique » du front national – l’extrême droite n’a pas gagné de voix entre 1995 et 2002 et seule l’abstention a gonflé son pourcentage face à une gauche qui elle a perdu bon nombre de ses électeurs – que du plan ultra sécuritaire préparé par le nouveau gouvernement. Tout simplement, parce qu’il y avait peu de chance qu’au deuxième tour, Le Pen augmente son score, malgré les rumeurs alarmistes qui circulaient (ceci dit cela ne justifie en rien l’attitude très controversée d’Arlette Laguiller car quoi qu’elle en dise, il s’agissait d’un vote républicain, et non d’un deuxième tour des présidentielles) alors que les législatives ont donné les pleins pouvoirs au nouveau gouvernement, et ce pour au moins cinq années, cinq longues années sans élections, c’est-à-dire sans offrir la possibilité aux électeurs de remettre en question le pouvoir en place, sans alimenter un débat démocratique, puisque l’UMP détient la majorité absolue à l’assemblée et au Sénat.
malentendu...
La peur à nouveau, donc car la France a ce qu’elle a demandé : une politique de droite. Là où il y a malentendu, c’est qu’en parlant de la « France d’en bas » ou encore en exhortant les Français de se réapproprier les couleurs nationales, ses valeurs et son drapeau, la droite a joué sur les mots. Et il fallait attendre « donnons un peu aux pauvres » (sous entendu donc donner beaucoup aux riches). De la même manière, les Français ne s’attendaient pas qu’en plus des couleurs nationales, l’UMP boulait s’approprier la flamme du front national… Ceux qui faisaient passer pour les défenseurs des valeurs nationales sont en train de dénaturer la république.
La démagogie des promesses
Sur la question sociale tout d’abord, force est de constater que l’Histoire ne nous apprend rien. Ou plus précisément que nous n’apprenons rien de l’histoire : la baisse des impôts n’a jamais fait baisser le chômage et doper la croissance. La baisse des impôts a un nom : l’arme de la démagogie. Si seulement les Français avaient entendu ce discours porté par la gauche au lieu de s’intéresser aux impressions tantôt sympathiques, tantôt ennuyeuses de nos hommes politiques… Le résultat est édifiant : 5% de baisse d’impôts ont profité à ceux qui gagnaient le plus d’argent ; plus on gagne, plus la baisse est importante. La logique mathématique est actuellement la meilleure alliée de la droite. Que doivent alors penser les chômeurs qui ont voté pour l droite aux deux tours… La punition pour cette bêtise sera lourde et longue, cinq ans exactement.
la pauvreté devient illégale !
Mais le gouvernement a trouvé un moyen encore plus efficace pour lutter contre la pauvreté : pour endiguer la pauvreté, rendons-la illégale ! Et c’est donc la question sécuritaire qui est alors posée. Car il s’agit là d’une dénaturation pure et simple de nos institutions : l’on craignait que Nicolas Sarkozy, l’ex fidèle compagnon de Balladur, l’homme des grands rendez-vous, l’homme aux dents longues diront certains, soit déçu de ne pas avoir été nommé premier ministre. Qu’à cela ne tienne : le ministère de l’intérieur est devenu ministère de la justice, de l’économie et du travail à la fois. Le plan sécuritaire prévoit tout : les prostituées, les gens du voyage, les mendiants, et bien évidemment le danger numéro un de la France, la jeunesse. Créer un délit de mendicité ! On croit rêver ! Et revenir des années en arrière ! Sans mendiants, les « Français seront plus en sécurité » semble penser Sarkozy, ce qui signifie : on ne verra plus les pauvres dans la rue, donc ils n’existeront plus !
L'UMP appliquant le programme du FN ?
Face à la colère qui monte, Raffarin et Sarkozy se veulent rassurants. Le Premier Ministre précise qu’il y a « simplement une réflexion gouvernementale pour préparer un texte qui sera présenté cet automne ». Sarkozy ne dit pas autre chose en dénonçant le projet évoqué par le Monde et précise qu’il ne s’agit vraisemblablement que d’un « texte dépassé », un texte de travail », ajoute-t-il. Cela change-t-il quelque chose ? Non, bien évidemment ! Ni Raffarin dans son style « paternalo-soporifique », ni le Ministre de l’intérieur, doté depuis plusieurs mois du don d’ubiquité et d’omniscience, ne démentent la pré-existence d’un tel projet, qui, même s’il n’a existé qu’en brouillon, est tout simplement « terrifiant » pour reprendre le qualificatif utilisé par La Ligue des Droits de l’homme, par la bouche de Michel Tubiana, son président, qui ajoute « A ce que je sais,Jacques Chirac n’a pas été élu pour appliquer la politique de Le Pen ». Rien que le fait d’avoir imaginé pouvoir pénaliser 2.000 euros les familles de délinquants, souvent de demandeuses d’aide et de soutien, tant psychologique, humain et financier, est une aberration, une pensée fascisante.
Jouons aussi !
Cette dérive extrémiste est présente aussi dans les nouvelles possibilités de perquisitions et d’écoutes téléphoniques ou encore sur le report de la possibilité d’entretien avec un avocat dès la première heure de garde à vue. La droite riposte et s’offusque même en proclamant qu’ils sont à des années lumière du front national et de son programme écrit à l’encre noire du Styx. Alors faisons comme la droite et jouons sur les mots : si l’UMP n’est pas l’extrême droite, disons qu’elle est simplement de droite extrême. Ne vous en déplaise, Messieurs…