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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 16:55
Nouvel exercice de décryptage des techniques de discours de nos chers politiciens. Après la rhétorique Sarkozyenne, l’esquive selon Marine Le Pen…  puis la rustine en deux temps !

Les téléspectateurs ne sont pas prêts d’oublier le baptême de la nouvelle émission politique de France 2, Des paroles et des actes ! En invitant Marine Le Pen, David Pujadas, qui avait déjà dû décaler la première initialement prévue le 19 mai à cause de l’affaire DSK, savait que le banquet allait être épicé. Personne n’a oublié le dessert royal qui conclut le service entre Laurent Joffrin, Caroline Fourest et la présidente du FN. Surtout lorsque cette dernière fut priée de répondre sur une partie du programme du Front National.

 

 

 


On le voit, Marine Le Pen sèche. Longuement. Trop longuement. Elle rechigne. Sa fourchette bat en retraite et repousse la bouchée qui lui est proposée. "Elle esquive" entend-on même. Laurent Joffrin a beau, lui-même, confirmer que cette impression écran du site du Front National est tout ce qu’il y a de plus authentique, Marine Le Pen se faufile et saute le repas en usant et abusant de la mauvaise foi : l’attaque ad hominem (Pascal Boniface et son pamphlet sur… Caroline Fourest), la digression (sur le livre qui lui est consacré, et qui n’a aucun rapport avec ce qui lui est demandé), et pour finir la condescendance la plus méprisable ("Calmez-vous Monsieur Joffrin"). Mais point de réponse.

Dix minutes plus tard, alors que l’addition approche, Pujadas ressert les plats, offrant à Marine Le Pen une ultime chance de s’exprimer, en guise de digestif. Ce qu’elle ne fera pas. Le générique part, et elle se défend… en esquivant.

 

 

 

 

 

"Y’avait juste un point entre deux phrases" assène-t-elle. Ajoutant avec délectation : "La malhonnêteté est démontrée, j'adore" puis un "Incroyable" qu’elle mastique, offusquée, de sa voix gutturale.

Seulement, pour que la malhonnêteté soit avérée, il eut fallu que la syntaxe changeât le sens des insinuations portées par le programme du Front National. Relisons le menu  :

 

"Faute de crédits, non seulement il est impossible de recruter beaucoup d’engagés, mais il devient de plus en plus difficile d’avoir un recrutement de qualité. 20 % des nouvelles recrues sont désormais issues de l’immigration originaire du monde musulman."

 MLP1

 

Le fait d’avoir dit qu’il était difficile d’avoir un recrutement de qualité et d’enchaîner d’une simple juxtaposition l’assertion que 20% des nouvelles recrues soient issue de l’immigration originaire du monde musulman implique une certaine logique. Les deux phrases sont liées par un lien causal implicite. Et nul besoin d’être un éminent linguiste pour le voir.

La manière théâtralisée utilisée pour s’offusquer d’un point de syntaxe, un grain de sel, qui, en outre, n’apporte rien au sens de la question initiale, cache mal la gêne de la présidente du FN, mais en dit long sur ses talents de chef de rang quand le repas s'avère être un fiasco. On goûte et déguste avec le sourire même quand la langue brûle et quand on piaffe pour se justifier. Quitte à maquiller un plat trop salé en dévissant la salière pour justifier ses errances... 

 

L’anecdote aurait pu rester sans suite et ne pas faire l’objet d’un article en plein mois de juillet. Sauf que, sauf que…

Nous avons eu une réponse ! Enfin, une réponse... une rustine ! 

Ô surprise ! Depuis quelques jours, il y a eu quelques modifications dans le menu "Programme du FN" sur le site officiel.

 

Dans certaines rubriques, on est aux fourneaux : 

    MLP2

 

Et dans d’autres, notamment celle qui nous intéresse, la défense, on soigne la présentation de l'assiette :

   MLP3

 

 
"Attention, il s’agit du programme de 2007. Le projet du Front National pour 2012 sera présenté dans les mois précédant l’élection présidentielle."


Une manière comme une autre de se dédouaner de ce qui est servi ?

 

L’inconvénient quand on veut dédiaboliser c’est qu’il faut laisser les citoyens voir les cuisines du restaurant afin de rassurer tout le monde… Nul doute que dans les laboratoires du FN, en cette période estivale, on nous concocte quelques adjuvants pour masquer quelques saveurs trop âcres…

Publié par Yves Delahaie, sur Le Plus – Nouvel Obs le 20 juillet 2011.

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 17:21

Suite de l'enquête sur le programme du Front National. Après l'éducation, cap sur la politique familiale.

Le projet du FN a toujours considéré la politique familiale comme une donnée essentielle. D’inspiration assez conservatrice et somme toute complaisante avec son socle traditionnaliste, qui, jusqu’au départ de Bernard Anthony en 2006, était très dominant au Bureau Nationaliste. Même si son influence est à la décrue, surtout depuis l’avènement de Marine Le Pen au détriment de Bruno Gollnisch, elle n’a pas pour autant disparu. Et force est de constater que le programme du FN en 2011 concernant la politique familiale est en tous points ressemblants à celui que proposait le fondateur du Parti en 2002. Avec trois thèmes dominants : la priorité aux familles françaises, la position face au caractère sacré de la vie, et celle par rapport aux homosexuels.

 

FNProg - natalitéPour débuter, évoquons la priorité aux familles françaises. La section « Famille et enfance » s’ouvre sur un constat alarmiste de la société française : « Depuis de très nombreuses décennies, la France n’a plus de politique familiale. La relève des générations n’est plus assurée ». Et de lancer non sans sous-entendus : « La famille comme la Nation (…), certains veulent les dissoudre. » Depuis quand la relève des générations n’est plus assurée en France ? N’est-elle pas le pays, avec l’Irlande, qui possède le taux de Fécondité le plus élevé en Europe, autour de

 2 enfants par femmes quand par exemple l’Allemagne est tombée à 1,42 ? Est-il utile de rappeler que ce taux est proche du seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1 pour les pays développés ? Et qui est caché derrière l’impersonnel « certains » ? Qui a intérêt à dissoudre la famille et la Nation en France ? Les accusations s’amoncellent sans pour autant éclaircir ces points :

« Naguère, quatre piliers supportaient l’édifice national : la famille, l’école, la religion et l’armée. » Et après avoir fait porter l’entière responsabilité de tous les maux à 1968, le FN d’en conclure : « La famille traditionnelle (…)  est en train de disparaître ». Etonnante nostalgie qui place sur le même plan, la famille, l’armée, l’école républicaine et la religion pour le parti qui se revendique de la laïcité… Par ailleurs, comment ne pas être scandalisé par ce véritable mensonge qui ressemble à s’y méprendre à une propagande malhonnête qui sonne le glas de la famille quand, outre le taux de natalité, les mariages ne cessent de croître en France ?

Tous les constats sur la famille sont alarmistes et surtout FALLACIEUX. Ils ne sont que purs mensonges fondés sur des croyances et des préjugés que le bon sens populaire aura tôt fait de corroboré autour d’un ballon de rouge au troquet. C’est aussi ça le populisme à la Marine Le Pen : du mensonge, de la caricature et de la mauvaise foi.

Mais il faut bien dire que le FN a une arme dans sa poche. Il pourra toujours contester les chiffres que je viens d’énoncer, émanant pourtant d’Instituts officiels comme l’INSEE ou l’INED, en prétextant que ces chiffres reflètent mal la réalité. Et pour cause, la réalité selon le FN de Marine Le Pen n’est pas celle de la France… mais celle des Français :

« De surcroît, la politique antifamiliale poursuivie a un objectif délibéré : substituer à la politique de démographie française, une politique de peuplement par l’immigration» Et le programme d’évoquer « l’effondrement des naissances françaises – il y a en effet environ 700 000 naissances d’enfants français sur un total de 830 000 naissances et le nombre d’enfants par femme française est plus proche de 1,70 que de 2 ».

FNProg - CAFSur quelles études sont fondées ces données ? Données qui montreraient que les femmes françaises seraient plus proches de 1,7 alors que le taux annoncé est de 2 ? Cela voudrait-il dire que des femmes non françaises, en nombre suffisant, pourraient faire augmenter ce chiffre jusque 0,3 point ? On n’ose imaginer que le FN en vienne à considérer que les femmes qui n’auraient pas d’origine française soient nécessairement non françaises… Encore une fois, on semble séparer les naissances de France et la naissance des Français. Logique pour un parti qui revendique la nationalité du sang et non la nationalité du sol.

Non seulement cette différence est douteuse et amène à se poser des questions sur la nature exacte de la différenciation qui est faite (nationalité ? origine ?) mais elle pose une question encore plus concrète concernant la source : sur quelle étude sont fondés ces chiffres alors qu’en France les études différenciant les origines, la religion ou la couleur de peau sont interdites…

Pour terminer, le FN national montre du doigt le mode d’attribution des prestations sociales qui sont fixées en fonction des conditions de ressources contrairement à ce qu’il se faisait en 1945… Toujours la nostalgie du passé qui vient parfumer le programme politique de la famille.

 

FNProg - VitrollesLes mesures du FN concernant ce domaine ressemble globalement à celles qu’il proposait depuis plus d’une dizaine d’années : la création d’un revenu parental, avec le  versement du SMIC pendant 3 ans pour le premier enfant, un renouvellement d’une durée de 3 ans pour le deuxième enfant et d’une durée de 10 ans pour le troisième enfant. Et comment financer tout cela serait-on tenté de se dire ? Car le FN annonce lui-même un coût estimé à 15 milliards d’euros.  Tout simplement avec la réduction « conséquente de certains dispositifs actuels ». Lesquels ? Une petite idée avec ce qui suit : « L’ensemble des prestations à la charge des CAF (Caisses d’allocations familiales) sera établi dorénavant sur des critères nationaux et familiaux et non plus presque exclusivement sociaux ». Cette fois-ci c’est clair. Ce que laissaient suspendre en filigrane les constats sur le ton de la désolation est écrit noir sur blanc : « des critères nationaux ». La politique de la « préférence nationale » est ici clairement exprimée. Un concept assez ancien et qui fit les beaux jours du père Jean-Marie dans les années 90 et qu’essaya même de mettre en œuvre un certain Bruno Mégret, ou plutôt sa femme Catherine, poupée gigogne de son mari rendu inéligible pour avoir « explosé » ses comptes de campagne aux Municipales de Vitrolles (ce qui ne l’avait pas empêché de perdre par ailleurs !). Renaud Dély l’évoque dans Histoires secrètes du Front National, paru en 1999 dans un chapitre intitulé « Vitrolles, laboratoire du mégrétisme »:

« Autre symbole de sa volonté de rupture, la création, au mois de janvier 1998, d’une allocation municipale de la naissance », sous la forme d’une prime de 5000 francs (NDLR : 750 euros) offerte par la mairie aux couples « français ou européens » pour « encourager la natalité ». Incarnation de la vision du monde mégrétiste, un beau bébé blond joufflu aux yeux d’un bleu étincelant annonce la bonne nouvelle aux Vitrollais sur tous les panneaux municipaux  de la ville sous le slogan « Bienvenue à Vitrolles ». Cette décision discriminatoire éphémère sera successivement cassée par le Tribunal administratif de Marseille puis par le Conseil d’Etat puisqu’elle est contraire à la Constitution dont elle bafoue le principe d’égalité ».

Le Front National est donc prêt à remettre cela 13 ans plus tard. Et on veut nous faire croire qu’il a changé ? Pour ce faire, il faudrait donc déroger aux principes de l’égalité. Comment alors passer à nouveau le cap du Conseil d’Etat ? En provoquant sa dissolution ? En changeant l’adage de notre République par Liberté et préférence Nationale en toute fraternité ? Ce n’est plus un quinquennat qui se dessine, ce serait un coup d’état…


FNProg - MarcheMais d’autres positions tombent en contradiction totale avec la législation en vigueur en France et notamment le fameux chapitre sur le caractère sacré de la vie. Cela a toujours été au cœur du FN, notamment par l’influence des traditionnalistes et autres habitués de St Nicolas du Chardonnet. Le programme du FN fait une large place à la défense de la vie : « nous nous engageons à demander aux Français, par voie référendaire à la fin du quinquennat, de promouvoir une Nation moderne soucieuse du respect de la dignité humaine par l’inscription dans les textes, qui fondent son existence et son développement, du caractère sacré de la vie et l’affirmation du droit de la personne à être protégée par la loi de sa conception à sa mort naturelle ». Cela revient donc à remettre en cause la loi Veil. Cette proposition, qui, on le voit, est allégée par la voie référendaire, s’accompagne d’autres initiatives de la part des cadres du parti : le 15 février dernier Marine Le Pen se prononçait contre le remboursement de l’IVG dans La Croix considérant qu’il existe suffisamment de moyens de contraception. Louis Aliot, lui en sa qualité de Vice-président du Front National, est allé plus loin puisqu’il a invité les militants du Front National à défiler dans la Marche pour la Vie, aux côtés, faut-il le rappeler, des intégristes traditionnalistes parmi les plus sectaires et les plus chevronnés sur la question de l’avortement.

FNProg - VeilDepuis quelques temps, on tente de nous faire croire que le Front National tentait de rompre les ponts avec les traditionnalistes, notamment depuis le départ de Bernard Anthony. Pourtant, ne faut-il pas voir sur ce point un attachement certain à leurs valeurs morales ? Pourquoi remettre en cause ce droit fondamental qu’a une femme d’avoir le choix ? Pourquoi priver les femmes françaises d’avoir ce choix ? L’argument du taux de natalité et du seuil de renouvellement des générations ne tient pas. Alors quelle autre raison peut-on invoquer concernant cette position si ce n’est de réaffirmer une appartenance à des valeurs morales ultra conservatrices, de celles qui défendent Christine Boutin ou la droite puritaine américaine ?

Toujours dans la même thématique, le FN propose « la déclaration prénatale de consentement à l’adoption (qui) permettra à tout couple ne pouvant pas avoir d’enfants d’adopter l’enfant à naître d’une autre femme qui ne désire pas le garder. » Tout ce qui en somme éviterait l’avortement.

 

Pour terminer, l’épineux problème de l’homosexualité. Il faut dire que le Front National n’a pas toujours eu la tolérance naturelle à son égard en attestent quelques déclarations fracassantes de Jean-Marie Le Pen parmi lesquelles un tonitruant « L'homosexualité n'est pas un délit, mais constitue une anomalie biologique et sociale », déclaré le 13 février 1984, dans L'heure de Vérité, sur Antenne 2 , ou encore plus récemment à propos du PACS en 2002 sur Jeunesplus.org: « La loi (...) n'a pas à légiférer au profit de lobbies organisés (moins de trente mille personnes dont un quart à Paris), prétendant imposer leurs comportements déviants en modèle social normatif » (On notera  comme d’habitude la sortie de chiffres officieux et reposant sur des études parfaitement indentifiables…). « Anomalie biologique et sociale », « comportements déviants » : difficile de faire plus sectaire. Le FN nouvelle vague est moins rédhibitoire sur la question et l’on voit même dans les cortèges des FNJ pas mal de jeunes gays rejoindre les rangs du Front National. C’est en ce sens que Marine Le Pen dans sa fameuse diatribe sur les prières de rue en décembre dernier avait ajouté cette phrase assez peu commentée par ailleurs : « J’entends de plus en plus de témoignages sur le fait que dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme, ni homosexuel, ni juif, ni même français ou blanc ». Autant la démarcation avec l’antisémitisme primaire d’une partie du FN canal historique avait déjà été amorcée, autant cet anathème lancé sur l’homophobie dans les cités est plus saugrenu de la part de la Présidente du Front National.


IEP - FN 3Un ralliement à la cause gay d’autant plus détonant qu’il avait causé quelques troubles lors de la campagne interne au parti qui avait vu certains soutiens de Gollnisch « reprocher » à la futur présidente de s’être entourée ou d’avoir été soutenue par des militants pro-gay ou pour le moins ouvertement homosexuels, comme on a pu le lire sur le site edeo qui n’est pas réputé il est vrai pour son ouverture d’esprit sur la question de mœurs… Pire Vénussia Myrtil, secrétaire départementale adjointe du FNJ des Yvelines et soutien « féroce » à Marine Le Pen (adjectif relevé par un Gollnischiste et dont je ne prétends pas expliquer les sous-entendus), révélait en octobre 2010 sur sa page Facebook une position pro-lesbianiste (Diantre !), féministe (Mon Dieu !) et… pro-avortement (Vade Retro Satanas !!!!)… Le site des Intransigeants, clairement tradi, qui entre-temps a dû fermer ses portes, ajoute même que l’accusée est « obsédée »… On le voit, la question de l’homosexualité  est loin de faire l’unanimité dans les rangs du FN…

D’ailleurs, cet intérêt soudain pour la cause homosexuelle s’organise surtout dans un front commun contre l’islam que l’on caricature en islamisme systématique. Un stratégie qui n’est pas neuve mais empruntée à deux de nos voisins européens, la Suisse et les Pays-Bas, comme l’explique un membre du Centre LGBT d’Ile-de-France :

« Ces dernières années, les mouvements populistes d’extrême droite, néerlandais en particulier, ont clairement pris la défense des gays et des lesbiennes agressés dans les banlieues par des jeunes néerlandais d’origine arabe et ont ainsi fait d’une pierre deux coups, rallier un certain nombre d’homosexuels qui se sentent abandonnés par une politique de la ville souvent indigente et allonger leur liste des victimes de la religion musulmane ».

Ce n’est donc clairement pas par esprit d’ouverture à la modernité que le FN s’intéresse donc aux Homos, mais bien pour satisfaire l’objectif prioritaire, à savoir la lutte contre l’Islam d’Europe. Raison pour laquelle le FN reste réfractaire et farouchement opposé au PACS, au mariage gay ou encore à l’homoparentalité, position qui permet aux Marinistes et aux Gollnischistes de se retrouver sans ambigüité :

FNProg - Gay« La famille doit se fonder exclusivement sur l’union d’un homme et d’une femme et accueillir des enfants nés d’un père et d’une mère. Nous nous opposerons donc à toute demande de création d’un mariage homosexuel ou d’une adoption par des couples homosexuels ».

 Un argumentaire des FNJ, rédigé par Antoine Mellies et intitulé : « LE MARIAGE HOMOSEXUEL, COMBAT DES LOBBIES, PAS DES HOMOSEXUELS », explique que les homosexuels ne sont pas même demandeurs de tels dispositifs, argument étayé brillamment par la position de deux pointures intellectuelles qui forcent le respect : Hervé Villard et Laurent Ruquier, cités comme étant « pourtant rouages éminent du Système ». Face à de tels arguments, il vaut mieux s’incliner…

 

A y regarder de plus près, il n’y a finalement guère de différence finalement entre le FN de papa et celui de 2012. Les positions restent conservatrices, portées sur les valeurs catholiques traditionnalistes, jetant l’opprobre sur les familles qui ne sont pas françaises de souche, remettant en question le droit fondamental qu’est la liberté de choix pour une femme d’avorter ou non, et remettant les gays si ce n’est à une clandestinité, pour le moins à un anonymat social, histoire de ne pas faire trop de bruit… à partir du moment où il partage l’anathème lancé sur l’islam d’Europe. Il n’est donc pas bien sûr que l’on puisse en déduire que le FN a réellement changé sur sa vision de la société…

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 13:55

Premier volet de notre série sur la dissection du programme du FN.

 

FNEduc-1L’état des lieux du FN est sans équivoque et rejoint de ce fait tous les partis : l’Education Nationale est en crise. Le FNJ explique que « son bilan est chaque année plus accablant », convoquant les classiques du genre avec raison l’illettrisme, PISA, le classement de Shanghai et évoquant même, plus rare quand on parle du sujet, du nombre de doctorants et de brevet, très en retrait par rapport à nos voisins allemands. Le site des séniors insiste quant à lui davantage sur le coût sur les finances publiques : 60 milliards d’euros par an et 1,3 millions de fonctionnaires en comptabilisant notamment les titulaires, les stagiaires et les personnels administratifs que le FN compare à la baisse de niveau, à l’illettrisme, la violence et bien évidemment… la pression des islamistes sur la vie quotidienne des enfants (difficile à dire car ça me démange mais je reviendrai sur ce point après puisqu’il est développé, vous pensez bien, dans ce « programme »).

Le programme se place, dès son état des lieux face à une ambigüité : il semble dire que le fonctionnement de l’Education Nationale pèse trop sur les finances publiques par rapport à sa piètre efficacité tout en réclamant comme le fait les FNJ « la restauration de l’école républicaine ». Cette impression est d’ailleurs renforcée sur l’argumentaire des FNJ qui dès les premières lignes évoque le « mammouth (…) tel défini par l’ancien ministre Claude Allègre ».  Une école saine et efficace serait-elle possible avec un budget moindre ou en restreignant un ministère « le plus dépensier et le plus consommateur d’emploi » ? Si l’on lit plus loin, les mesures sont agrémentées d’estimations sur le budget entre « coût estimé » et « gain estimé ». Sans pour l’instant se pencher sur la manière de chiffrer et sur le détail, notons qu’un rapide calcul donne un coût de mesures du FN à 3,229 milliards d’euros et un gain de 2,4 milliards d’euros, soit une balance des dépenses déficitaires de 800 millions d’euros… Il semble donc suspect d’insister aussi lourdement sur ce ministère « dépensier » et consommateur d’ « emplois » quand ses propres mesures n’inspirent guère à l’économie… Le FNJ renforce cette position en déclarant : « la logique actuelle de la politique éducative s’articule principalement autour des suppressions de postes de professeurs malgré que le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter » (sic). Au FN on ne lésine pas sur les moyens : on dit que l’école va mal et on n’hésite pas à passer aux cas pratiques pour le démontrer !

 

FNEduc-3En tous cas, si l’école est moribonde, le FN a trouvé son coupable. Et sur ce coup, personne ne lui en voudra : les pédagogistes issus de Mai 68 et l’ultralibéralisme anglo-saxon. Philippe Mérieu, dont il rappelé qu’il est membre de EEV, est accusé d’avoir imposé « une conception de l’éducation centrée sur l’enfant », lui-même invité « à former son propre savoir ». Rappelant que ce pédagogisme est responsable de « la suppression de la sélection, des note et d’un savoir objectif », il a, selon le FN, encouragé « une vision égalitariste et uniformisatrice » en détruisant ce que les pédagogistes « appelaient de manière péjorative la culture bourgeoise ». Le site officiel dénonce aussi les « lieux de vie » que son devenus les établissements et le dévoiement de la mission des professeurs réduits à être des « animateurs sociaux ». Qu’ajouter de plus à cela ? Pas grand-chose pour être honnête ! Il est vrai que si les pédagogistes gardent un pouvoir de nuisance et d’influence non négligeable au sein de l’Education Nationale au regard de leur impopularité en dehors, force est de constater qu’ils sont en passe de perdre la bataille et que plus personne ou presque n’ose prétendre que le niveau monte sans passer pour un illuminé peu crédible. Même Mérieu est revenu sur sa théorie du « il ne faut pas comparer » (toutefois, le Monsieur persiste et signe en disant, concernant la maîtrise de la langue française, que si les élèves sont moins bons en orthographe, ils ont un vocabulaire plus riche que leurs aînés (sic !). Pire il attribue la responsabilités de ces échecs de l’Ecole à la société de consommation et certainement pas aux centres de formations qui durant des années ont empêché les professeurs d’enseigner la grammaire ou pire l’orthographe « les sciences des ânes »… Incurable Mérieu). De ce fait, le Front National ne prend pas un risque démesuré : il colle à la vindicte populaire qui estime à juste titre que l’école est en panne sans pour autant renier la stratégie de la dénonciation systématique. Pire : son argumentation est d’autant plus crédible que cette déliquescence de l’Education Nationale n’a jamais été enrayée par quelque ministre qu’il soit de droite ou de gauche (depuis 81, se sont succédés 5 ministres de gauche et 7 droite pour 15 années d’exercice pour chacune des sensibilités).

 

FNEduc-4Toutefois, les attaques du FN se portent également sur l’ultralibéralisme anglo-saxon, critique assez peu entendue ou plutôt peu développée dans les médias « grand public ». Le FNJ dénonce ainsi une « autre vision tout aussi nuisible, et importée des Etats-Unis » : « la global culture ». Ses méfaits ? vouloir « rentabiliser l’apprentissage » et « écarter toutes les matières considérées comme coûteuses et impropres à la consommation ». Le Front National dénonce donc cette école de la « standardisation », s’appuyant sur le constat du philosophe Jean-Claude Michéa (NDLR : philosophe franchement engagé contre la gauche)  pour qui « les nécessaires adaptations au monde moderne ne sont qu’un paravent à la mise en place du capitalisme total ». Ainsi l’enseignement des techniques et des nouvelles technologies deviennent un enseignement prioritaire au détriment de l’histoire et de la littérature qui connaissent un allègement considérable. Là encore, difficile d’être en désaccord sur ce point. D’ailleurs c’est un argument qui est d’une redoutable efficacité contre la Gauche, qui, par la complaisance du pédagogisme, a fait entrer dans la bergerie, le loup anglo-saxon et son enseignement au rabais centré sur les TICE au détriment de la transmission des savoirs : les salles pupitres en sont la preuve la plus accablante, à hauteur de 35000 euros l’unité, à raison de une à deux salles par établissement, et à destination principalement des élèves en difficulté, c’est-à-dire ceux qui maîtrisent le moins la langue française… Dès lors, face à cette école publique qui refuse de remplir ses missions, quel autre recours existe-t-il que celui des cours particuliers, et la Droite cette fois-ci y a mis du sien avec la défiscalisation partielle des heures payées par les familles à cet effet ou encore une école à deux vitesse, l’une gratuite qui aboutit à une ghettoïsation et un dépérissement du savoir, et une autre, payante, qui forme les élites de demain… tout ce qu’en somme les Etats-Unis ont fait de pire dans leur système éducatif. L’argument est solide.

 

Une analyse incontestable, accablant tant à Droite qu’à Gauche. L’exercice n’était, encore une fois, guère périlleux pour le FN qui se retrouve dans son articulation rhétorique favorite. Mais alors que propose-t-il de neuf, de nouveau, de révolutionnaire pour réussir là où tous les gouvernements de droite comme de gauche ont échoué alternativement ?

Tout d’abord, le FN pioche ses mesures dans le clan des «républicains », à savoir Brighelli, Polony et tutti quanti. Un copier-coller conforme et qu’à présent ni à droite, ni à gauche on a osé appliquer à la lettre pour des raisons de lobbys idéologiques (à gauche, les pédagogistes tentent de faire passer l’égalitarisme pour du « progressisme » et à droite, on se dit que l’application de telles mesures ne feraient nullement diminuer le budget alloué à l’Education sans compter les défenseurs du capitalisme avant tout qui adulent le virage anglo-saxon qui tente de faire de l’éducation un outil de formation utilitariste pour les entreprises…) : « remise à plat de tous les programmes scolaires », « le coefficient de l’histoire relevé pour les classes S et STI »,  « méthode syllabique » abandonnée « totalement » (NDLR : il faut rappeler que si elle est en théorie abandonnée, dans la pratique, les professeurs de écoles adaptent plutôt une méthode mixte, laissant notamment la « globale » sévir en maternelle comme première approche à la lecture… avec comme conséquence inévitable l’accroissement de l’illettrisme, de la dyslexie avec la confusion de mots à la lecture, et bien évidemment l’anéantissement de l’orthographe…), la remise à l’honneur de la dictée jusqu’en seconde, la redécouverte des auteurs classiques et l’abandon de « l’étude poreuse d’auteurs médiocres contemporains », l’étude par auteur et mouvement littéraire au lieu de celle par genre actuellement en place. 

 

FNEduc-7Concernant les évaluations, le FN propose un test de maîtrise de la langue et de l’écriture Française et la validation des acquis en calcul des quatre modes opératoires, qui doivent être imposés à la fin du CM2 pour conditionner ainsi le passage en sixième, mesure déjà réclamée par… Jean-François Copé. Par ailleurs, « l’obtention du brevet doit conditionner le passage des élèves en seconde ». Enfin, la revalorisation du baccalauréat passe selon le FN par l’abandon de l’objectif des 80% d’une classe d’âge au bac (puisque ce n’est pas, selon le FN un objectif, mais un des critères de correction), « l’instauration d’une note plancher pour une base de savoirs fondamentaux non compensable », et la fin des options « inutiles » (qui soit dit en passant permet à une trentaine de bacheliers d’obtenir plus de vingt sur vingt en moyenne…).

Par ailleurs, le FN entend faire en sorte « que le système scolaire retrouve les mérites de la sélection » avec notamment l’attribution « des bourses au mérite en fonction des notes », dont le coût est estimé à 19 millions d’euros.

 

Mais parmi ces propositions alléchantes, qui répondent en grande parties aux exigences du clan des Républicains, se cachent quelques mesures pour le moins ubuesques, cocasses, et pour certaines franchement douteuses :

 

En histoire, la remise à plat du programme implique des précautions pour le moins suspectes : « tous les thèmes devront être dépolitisés et cesser de nourrir les amalgames douteux qui justifient une quelconque haine à l’égard de la France ». Ce qui revient à dire qu’actuellement, l’étude de l’histoire en France nourrit des amalgames douteux qui justifient la haine à l’égard de la France ? La pensée se veut tout aussi suspicieuse par la suite en estimant que cette refonte de programmes devait être entreprise par des « chercheurs et des professeurs soucieux de transmettre un savoir plutôt qu’un endoctrinement idéologique ». Le FNJ accuse donc de manière explicite les professeurs d’histoire de ne pas être respectueux de la neutralité en cours… un discours que l’on entendait fréquemment dans la bouche de Jean-Marie Le Pen, notamment au sujet d’un de ses sujets favoris : la décolonisation. Plus récemment, Louis Aliot s’est ému le 31 mars dernier face aux « Les principales fédérations de l’Education viennent de lancer un appel anathème contre les « thèses de l’extrême droite » car elles estiment que celles-ci n’ont pas leur place à l’Ecole ». Tout en précisant que « Le Front National récuse toute appartenance à l’extrême droite et a toujours montré son attachement aux règles démocratiques et aux valeurs de la république française », Louis Aliot s’offusque (mais pourquoi puisqu’il le dit lui-même, le FN n’est pas d’extrême droite…) en « s’inquiétant de plus en plus de ces prises de position discriminatoires qui visent à exclure aujourd’hui plus de 20 % de Français »… Et le vice-président du Parti d’affirmer que « la neutralité dans l’Education recouvre aussi la neutralité politique de son personnel ».


FNEduc-13Que faut-il donc comprendre au juste ? Que l’école républicaine n’a pas à condamner les thèses de l’extrême droite, comme celles qui par exemple ont remis en cause pendant des années la shoah ? Ou celles qui estiment que la décolonisation était une erreur et que la France n’a pas à rougir de la guerre d’Algérie ? Ne peut-on pas, tout bêtement, estimer en France que nous n’avons pas à vivre comme Œdipe avec le poids de colonialisme sur nos épaules qui feraient des Français des coupables éternels comme l’argumentent benoitement les idiots utiles des fondamentalistes, j’ai nommé certains (irr-)responsables Verts, tout en reconnaissant que la parenthèse coloniale a été aussi la conséquence du commerce indécent et immoral des hommes, que les Historiens ont rebaptisé « triangulaire » ? Plus que cette divergence sur l’appréciation historique, les accusations du FN sur l’enseignement de l’Histoire sont non seulement, fallacieuses, graves, mais elles ne sont rien à côté de ce qu’ils proposent : la refonte des programmes. Avec quel angle de vue ? Celui de la vision historique du FN ? Un parti construit à l’origine autour de nostalgiques de Vichy, de révisionnistes, d’anti-décolonisation ou encore de ceux qui proclament que la France est la fille aînée de l’Eglise, prenant pour origine le baptême de Clovis, en sous-estimant le souffle des Lumières et la Révolution française ? Est-ce cette version de l’Histoire que les « éducateurs » du FN veulent inculquer à nos élèves ? On se souvient alors du laboratoire de Vitrolles où à sévi Madame Mégret et surtout son mari, son cerveau inéligible, qui surent, à leur manière, revisiter l’Histoire façon FN, comme le soulignait Renaud Dély dans son livre publié il y a douze ans, Histoire secrète du Front National  à propos du changement du nom de rues de la ville nouvellement conquise :

« A François Mitterrand, au président sud-africain Nelson Mandela, à l’ancien Premier Ministre suédois Olof Palme, à l’ancien chef d’Etat chilien Salvador Allende, ou à la militante anti-apartheid assassinée Dulcie September, succèdent, pour baptiser avenues, places ou squares, les noms de Marguerite de Provence (reine de France, 1221-1295), de Mère Teresa, des Tambourinaires (musiciens traditionnels provençaux à ou encore des Ségobriges (nom des Celtes qui peuplaient autrefois la Provence…). »


FNEduc-8On se souvient aussi de l’affaire des bibliothèques de Vitrolles et ce cri d’alarme de la CGT de l’époque, cité sur un groupe Yahoo :

« Le syndicat CGT des fonctionnaires territoriaux de Vitrolles souhaite alerter les professionnels et amis des bibliothèques et de la lecture publique sur la volonté exprimée par l'élue à la culture de la municipalité Mégret de prendre le contrôle direct des acquisitions de la bibliothèque municipale. » L’élue en question, « Madame Marandat, Adjointe à la Culture » souhaitait alors organiser des réunions avant chaque commande de livres » et mettre en place « un comité de lecture, dont elle assumera personnellement la présidence. »

Cette même Madame Marandat qui s’expliquait :

« Il s'agit de combler les carences. Le pluralisme est un devoir. Il s'agit d'offrir l'éventail des sensibilités. La bibliothèque est très bien pourvue en ouvrages d'une certaine sensibilité et très mal en ouvrages d'une autre sensibilité. Dans le domaine des sensibilités politiques il y avait un gouffre dans lequel il fallait aller. »

C’est donc cela la refonte des programmes version FN ? N’est-ce pas davantage une « révision » de l’Histoire qui est proposée ici même ? Et on dit que le Front National a changé ? Certaines de ses idées semblent pourtant tenaces.

 

Autre « subtilité » du programme Education :

FNEduc-9« Le FNJ défend avec ardeur l’investissement de l’école dans les langues anciennes comme le grec et le latin, mais également les langues « émergentes », et c’est là que cela tourne à la faribole : « telles le russe, permettant tout à la fois de contrecarrer le monopole de l’anglais, celui de la culture globish, et d’accompagner en actes, même auprès de notre jeunesse, le nécessaire partenariat stratégique français avec la Fédération de Russie si le Front National parvenait à arriver au pouvoir en 2012 »

Le russe, une langue émergente ? Un partenariat stratégique français avec la Fédération de Russie si le FN arrivait au pouvoir ? Prenez le programme de l’Education Nationale et vous avez celui de la stratégie des Affaires Etrangères vue par le FN !

Il est vrai que les attitudes de la Russie envers la Tchétchénie, méchant opposant indépendantiste musulman, et donc islamiste (sic, au cas où on oserait me citer hors contexte et surtout hors compréhension de l’ironie…), ses accointances avec les personnalités les plus fréquentables du monde économique et diplomatique, et ses vétos successifs à l’ONU en partenariat avec la Chine, ont tout pour rassurer les Français… Apprenez donc le russe, jeunes prodiges !

 

Autre mesure phare, la suppression pure et simple de la carte scolaire qui « a montré son échec ». Encore une belle manière de rectifier les inégalités sociales ! Un dispositif qui selon le FN « devrait permettre d’accroître une certaine mixité sociale conditionnée par un retour à l’élitisme » ! Mais comment la suppression de la carte scolaire pourrait-elle favoriser la mixité sociale et permettre aux plus défavorisés d’atteindre l’excellence ? Réponse du FN « Les enfants de toutes les couches sociales doivent pouvoir accéder aux établissements publics d’excellence à condition qu’ils satisfassent au niveau requis ». Facile ! Et comment fait-on quand on n’a pas eu Voltaire ou Molière au biberon ? N’est-il pas assurément plus aisé d’avoir le « niveau » quand on habite dans un quartier où le mètre carré excite les banquiers ? A cela, rien n’est dit. La méritocratie au FN, tu l’as ou tu ne l’as pas. La loi génétique.

 

FNEduc-11Evidemment je pourrais parler des mesures pour l’université, de la formation professionnelle (qui se dit valorisée mais quand on dit que le brevet conditionne le passage en seconde, cela suppose que ceux qui n’ont pas le niveau, iront donc, comme actuellement dans les filières professionnelles… Encore une fausse bonne idée qui sanctifie au pilori la mal-aimée depuis plus de trente ans déjà ! ). Mais comme il m’est impossible d’être exhaustif (quel courage à vous lecteurs d’en être déjà arrivés là !), je vais bien évidemment m’intéresser à la grande marotte de Marine Le Pen et du FN version 2011 : le communautarisme et la gangrène islamiste qui souillent notre école, comme je vous l’avais fait miroiter en teasing (ne cèderais-je pas par cet anglicisme à la globish culture ? Diantre !)

 

« L’école est devenue l’otage des revendications communautaires. Ces dernières s’exercent aussi bien

sur les tenues vestimentaires et dans les cantines que dans les manuels d’histoire, de français et de sciences, alors que ce sont elles qui doivent s’imposer à tous les Français, quelle que soit leurs origines culturelles ou leurs convictions religieuses. Le rapport Odin rendu par l’inspection de l’Éducation nationale en 2006 avait mis en lumière de graves atteintes aux règles élémentaires de laïcité : il est plus que temps d’en prendre acte. »

 

Alors avant toute chose, rendons à César… et corrigeons : le rapport dont il est question n’est pas l’œuvre d’un mystérieux Monsieur Odin mais Jean-Pierre Obin, intitulé Les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires et publié en juin 2004… Passons sur ces approximations mais qui nous laissent précautionneux quant aux sources du FN. Notons que ce dit rapport avait bien mis en lumière des atteintes à la laïcité, mais il précisait :

 

« Le panel d’établissements visités ne constitue donc en aucun cas un échantillon représentatif des établissements français, ni sur le plan de l’étude ni d’ailleurs sur aucun autre. Tel n’était pas en effet notre choix »

 

Et le rapport de préciser :

 

« Cette étude ne peut donc prêter à généralisation et à dramatisation excessive : les phénomènes observés l’ont été dans un petit nombre d’établissements. » (NDLR : Le soulignement n’est pas de mon fait).

 

FNEduc-10Alors s’il n’est pas question de minorer les coups de canifs faits à la laïcité, comme je l’avais expliqué il y a trois ans à propos de l’analyse de ce rapport (peu importe le nombre : toute atteinte à la laïcité est une atteinte de trop), il ne faudrait pas non plus dramatiser, comme le dit l’auteur du rapport. L’école de la République fonctionne parfaitement concernant la laïcité dans son immense majorité comme le montrent deux exemples de 1995 et de 2004, quand il aura fallu un simple rappel de la loi à François Bayrou et Jacques Chirac pour dissiper les polémiques sur le voile à l’école (la promulgation de la loi proposée par Jacques Chirac n’était qu’une exégèse de la loi de 1905…)

 

En d’autres termes, s’il faut être vigilent et contrer toute tentative d’atteinte à la laïcité, ces exactions ne sont pas telles en nombre qu’elles puissent figurer dans un programme politique car ce serait leur donner une importance qu’elles n’ont pas dans les faits. Aussi quand le programme du FN ose dire que l’école est « l’otage » des communautarismes, le FN ne se contente pas de caricaturer. IL MENT.

 

Les programmes et les tenues vestimentaires : il suffit de renforcer les règlements intérieur sur les identités nationales sur les T-shirts (notamment les drapeaux érigés pour se « faire identifier ». Pour le reste la loi sur la laïcité dans les établissements publics suffit amplement à assurer dans 99% des cas en France la neutralité.

« Dans cette arène des luttes, seules les traditions d’enseignement françaises sont occultées » : calomnies et pur mensonge. La Bible est à l’étude des cours de français de sixièmes, les jours fériés suivent le calendrier judéo-chrétiens et les absences confessionnelles sont de rares exceptions (mais il est normal d’accepter l’absence pour L’aïd quand on accepte le lundi chômé pour les communiants ; à moins de le refuser pour tous !)

 

« Le FNJ exige que l’enseignement de l’histoire ne soit plus sujet des pressions communautaires tant sur la période de l’esclavage et de la colonisation que dans l’apprentissage de la Deuxième guerre mondiale. Ainsi, toutes les caricatures d’une France esclavagiste, colonisatrice et collaborationniste doivent cesser pour faire place à la complexité des faits, ordonnée dans un esprit de neutralité. »

 

Que ce soit bien clair : l’enseignement public ne subit aucune pression communautaire. A peine perçoit-on des tentatives, vivement réprouvées par une loi déjà existante. Nul besoin d’en rajouter une louche. Le prétendre, c’est MENTIR (même si comme partout, dans l’éducation nationale comme dans la poste, la police, les banquiers ou les épiciers, il y a des brebis galeuses…)

Ensuite il est toujours intéressant de voir que le FN s’offusque des caricatures sur l’esclavage, la colonisation ou la collaboration… Des sujets qui pourraient fâcher un certain électorat ?

Mais à part cela, l’électorat du FN a changé...

 

« La littérature ne doit plus être l’otage de pressions idéologiques émanant d’associations communautaires ou de laïcards extrémistes » : Encore un mensonge… Appréciable de voir le vocable "laïcards" est appliqué à certains professeurs… Défendre la laïcité au FN c’est surtout être neutre…. Dès lors que les traditionnalistes catholiques ne s’en trouvassent pas dindon de la farce !

 

« Pas de viande hallal dans les cantines » : argument recevable mais rappelons ces initiatives sont rares, isolées même si elles doivent être réprouvées et condamnées, par la justice s’il le faut.

 

« Interdiction du port du voile ou des kippas dans l’enceinte de l’école. » : Hérésie puisque la loi l’interdit déjà. Cela revient au pléonasme de Marine Le Pen qui veut que la Constitution française indique qu’elle interdise le communautarisme quand elle se déclare déjà une et indivisible…. Pourquoi ne pas alors avoir évoquer l’interdiction des croix catholiques qui pendent autour du cou ?

 

FN08 - 29725-manif-anti-fn-7Pour conclure, que retenir de cette explication de textes ? D’une part, le diagnostic du FN sur l’Education Nationale ne souffrira d’aucune polémique et pour cause : s’inscrivant dans la droite ligne d’une pensée main-stream, elle-même fortement inscrite dans une dénonciation très marquée, le FN s’épanouit là dans sa rhétorique naturelle qui vise à critiquer à gros boulets rouges, avec l’art de tirer sur les ambulances. Les méthodes pour y remédier ont au moins le courage de prendre à bras-le-corps celles proposées par les initiateurs de ces critiques, le clan des Républicains,  ce que ni droite ni gauche ne peut faire, compte-tenu des lobbys et des idéologies qui emprisonnent leurs pensées et qui se placent tel un boulet à leur pied. Pour autant dire que le FN propose des solutions adaptées aux maux que vit l’Education Nationale serait d’un enthousiasme exagéré et surtout d’une grande malhonnêteté intellectuelle : Non l’école n’est pas cernée en permanence et partout par l’islamisme, non toutes les cantines de France ne sont pas tentées par des menus hallal, non le russe n’est pas une langue émergente et un partenariat rapproché à la Russie ne serait pas compatible avec nos valeurs républicaines, non les cours d’histoire dispensés en France ne sont pas en majorité gangréné par une partialité visant à dénigrer l’héritage, l’influence ou la culture de la France, non l’abolition de la carte scolaire ne favorisera pas la mixité sociale…

 

En faut-il davantage pour montrer l’inefficacité, la dangerosité et la posture opportunément alarmiste du programme du FN et de Marine Le Pen en matière d’éducation ?

 

PS : notons pêle-mêle parmi d’autres mesures que je n’ai pas eu l’occasion de développer ici : supprimer les heures de vie de classe, la réforme de la loi Falloux et Astier afin « que les collectivités territoriales ne soient pas limitées dans le financement des travaux et des équipements (matériels pédagogiques des classes) » des établissements privés bien évidemment (et donc de confession catholique dans 90% des cas), le fonctionnement des conseils d’administration des universités devront se passer des représentations qualifiée d’« injustifiées » comme syndicats d’étudiants ou le  personnel administratif (!), les chèque scolaire et formation… 

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 20:03

programme-regional-mca-idf2010L’argument qui revient sans cesse dès que l’on évoque la montée dans les sondages du FN ou dès que l’on veut décrédibiliser celui-ci, c’est qu’il se contente d’évoquer les peurs, d’agiter le chiffon rouge et qu’il n’apporte aucune solution. Ce fut assez vrai dans les années 90 avec un parti à la ligne directrice un peu floue, fluctuant entre la haine viscérale contre les « socialo-communistes », vocable couramment employé par le fondateur du FN et qui plaçait de facto son parti à l’extrême « droite », c’est-à-dire du côté des capitalistes (et l’on retiendra comme idées, jusque 2002 la liberté de licenciement ou encore la négociation des salaires) et surtout la préférence nationale, qui le plaçait franchement à l’extrême républicain tout court, et qui fut travaillé par le félon, Bruno Mégret, dans le laboratoire de Vitrolles, au grand désespoir du grand chef, qui crut un instant que son bras droit allait devenir la calife à la place du calife… (je reviendrai sur le concept de préférence nationale dans un autre post).

Les idées du Front national étaient surtout circonscrites autour de l’immigration, le reste n’étant qu’un patchworking fait surtout de dénonciation, voire de calomnie, étayée par des chiffres sans aucune référence à quelconque étude. Ainsi, au lieu d’arguments fondés sur la logique et la démonstration scientifique des études, Jean-Marie leur préférait des effets de manches sous la forme de formule rhétorique comme ce fameux syllogisme qui lui valut tant de succès : « 3 millions d’immigrés, c’est 3 millions de chômeurs en trop ». Raccourci ô combien productif sur les petits esprits, les béotiens et ceux qui ignorent évidemment notamment que dans les immigrés cités, et sans même savoir comment les identifier, il y a des inactifs et aussi beaucoup de salariés du secteur secondaire quand le chômage était principalement sensible dans le secteur tertiaire…).

Une idéologie, même la plus nauséabonde, des slogans parmi les plus sulfureux et quelques sorties médiatiques de dérapage incontrôlé : voilà en quoi se résumait le programme du Front National jusque 2002. Depuis, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Certes, l’idéologie qui consiste à semer la discorde les Français et faire la chasse au bouc-émissaire, focalise les esprits. Certes la propagande est toujours orchestrée autour d’affiches et de slogans pour le moins douteux comme celle-ci qui fut censurée durant les Régionales :

 

FN04 - affiche islam

 

Mais les dérapages incontrôlés du père appartiennent désormais au passé. On lui a demandé de tenir sa langue. Marine a pris soin de se démarquer clairement de ses errements antisémites. Et surtout, le Front National s’est doté d’un programme. Finies les émissions où l’on voyait Jean-Marie Le Pen peiner à justifier ce que son bras droit de l’époque, Jean-Claude Martinez, avait concocté,  sans qu’il n’en maîtrisât véritablement les finalités. Aujourd’hui, chaque sujet est épluché, un par un, fait l’objet d’un état des lieux, de réformes, et d’un devis. Qu’on le veuille ou non, l’argument selon lequel le FN ne fait que dénoncer sans rien proposer comme le répétèrent de concert les membres de l’UMP pendant les cantonales, ne tient plus véritablement. Qu’on se le dise, on ne pourra donc plus l’agiter comme un ...., prétexte à contourner le débat de fond. Le parti de Marine Le Pen a des idées, des propositions. Soit : disséquons-les et évaluons les.


Pour cette série consacrée au programme, j’ai pris trois sources : le site du Front National (1)  qui le décline sur vingt-cinq thèmes, des plus courants comme l’économie, la politique étrangère ou encore la famille jusqu’au plus cocasse comme « les anciens combattants ». Celui crée à l’initiative de Louis Aliot, vice-président du Front National et compagnon de la présidente Le club « Idées Nation » (2) qui a bon goût de mettre en bandeau L’éducation des enfants de Clovis selon Alma Tadema, comme pour rappeler que le FN place Clovis comme le fondement de la Nation française, histoire de rassurer les traditionnalistes qui avaient pu avoir l’impression d’être laissé sur le bord de la route (mais Monsieur Aliot les avaient déjà rassurés puisqu’il avait appelé le 15 janvier les militants du FN à participer à la Marche pour la Vie comme je l’avais expliqué ici-même sur les relations tumultueuses entre le FN et la laïcité).

 

Club Idées Nations

 

Et enfin le site des FNJ (3), le parti des jeunes, qui a développé kyrielles d’idées et d’argumentaires qui complètent parfaitement les analyses des « séniors ». Les bases étant posées, mettons-nous à la tâche avec le premier sujet, celui qui a toujours été LA PRIORITE du Mouvement Démocrate : Demain lundi ce sera au tour de L’EDUCATION.

 

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 19:46

FNplume 3Les sondages s’égrainent les uns après les autres avec la même terrifiante conclusion : Marine Le Pen est incroyablement bien assise à la première ou à la deuxième place si le premier tour des Présidentielles avaient lieu en ce moment. Lorsque Harris Interactive avait sorti son sondage choc voilà deux mois, que n’avait-on pas entendu sur le manque de sérieux de cette hypothèse. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur ce point. Indiscutable.

Ce n’est pas une surprise : aucune des configurations ne permet pour l’instant d’exclure Marine le Pen du second tour. Ce n’est pas une surprise car c’était déjà le cas en 2002. Les sondages de sorties d’urne étaient très serrés et quelques tuyaux bien placés expliquaient, incrédules, que Jospin et Chirac s’échangeaient, par intermittence, et selon les lieux, la première ou la troisième place, Jean-Marie Le Pen étant lui toujours placé à la deuxième. Qu’on ne s’y trompe pas : quand le Front National est bien placé, aucun candidat ni aucune combinaison ne peut imaginer contrarier sa présence au deuxième tour compte-tenu de notre mode d’élection à deux tours, qualifiant les deux premiers. Au lieu de s’interroger sur la stérilité des réponses apportées au mal frontiste, au lieu de se remettre en question sur la carences des politiques proposées, au lieu tout simplement de traiter le FN comme il doit l’être, c’est-à-dire un parti non pas fasciste ou nazi, caricature qui a tant décrédibilisé ses auteurs (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a ni fasciste, ni nazillon dans leurs rangs, entendons-nous bien comme le montre l’actualité récente sur laquelle nous reviendrons…), certains se sont mis en tête, non sans bêtise de changer… le mode électoral.

FNplume 2Ainsi Terra Nova, think tank de gauche, propose de changer l’élection présidentielle en permettant à chaque électeur non pas de choisir un candidat, mais de les noter tous en fonction de ce chacun estime de ces capacités à assumer la présidence de la République (baptisé le « jugement majoritaire »). Etonnant système déjà proposé en juin 2008 et qui démontrait que le gagnant du premier tour aurait été… François Bayrou ! Il serait tentant de céder aux délices exquises qui placent en vainqueur le défenseur de ses idées. Mais il serait plus juste et ô combien plus honnête de reconnaître l’hérésie d’une telle procédure. Bien évidemment, cette méthode aurait tendance à décrédibiliser ceux qui recueilleraient le plus d’opinion définitives en leur défaveur. Nul doute qu’à ce petit jeu, Marine Le Pen se placerait à la dernière position, ce que ne manque pas de montrer Opinion Way qui a simulé une enquête comparative auprès d’un panel (Notons la quatrième place de François Bayrou… derrière Borloo et De Villepin…). Non content de tronquer le mode électif, Terra Nova va plus loin en préconisant qu’en sus des signatures requises (500, limite qui empêcha en 2007 les candidatures de Dupont-Aignan et de… Corinne le Page, deux futurs soutiens de… François Bayrou !), les candidats devraient recueillir… 1 million de signatures de citoyens !

FNplume 1Analysons. Tout d’abord, Terra Nova, Think tank de gauche est pleinement partial. De toutes évidences, ce mode électif n’a qu’un seul but : empêcher le Front National d’atteindre le second tour. Alors de deux choses l’une : soit ce parti développe des thèses et des idées tellement nauséabondes et antirépublicaines qu’il se doit alors d’être interdit. Soit, il est tout ce qu’il a de démocratique, auquel cas, on ne change pas les règles quand le jeu ne tourne pas en sa faveur. Ce qui nous amène à notre deuxième point : une élection, c’est le moment de choisir. Faire un choix dans une multitude d’offres mais aussi malgré les contraintes. Si le candidat parfait existait, cela se saurait. Et noter tout le monde, plutôt que de choisir un nom, c’est se dérober. Et la démocratie ne peut se résumer en une moyenne de dérobades. Enfin, la dernière mesure qui vise à rassembler un million de signatures est tout bonnement inefficace et liberticide. Comment de la sorte ne pas renforcer le bipolarisme, ce qui ne déplairait assurément pas à Terra Nova, socialoconvaincu ? En quoi cela empêcherait la candidature de Marine Le Pen, puisque le FN brasse plusieurs millions de voix, quelle que soit l’élection. L’objectif est très clairement d’empêcher la multiplication des candidats puisqu’il a été décidé que la défaite de Jospin en 2002 était seulement dû à cette multiplicité de l’offre. Faut-il rafraichir la mémoire à Terra Nova ? Lui rappeler que cette multitude de candidats était la conséquence d’un candidat PS qui annonça, grande classe, sa candidature par fax (ça donne envie !), et qui lança à Lille (à Lille !!!) lors de son premier meeting que sa campagne ne sera pas socialiste ? Lui rappeler que si autant de candidats se sont présentés et ont été choisis par tant d’électeurs de gauche c’est que la proposition du PS ne répondait nullement à ses attentes, qu’ils soient très à gauche pour ceux qui ont voté Taubira par exemple, ou plus proche du centre comme ceux qui ont voté Chevènement ? Et qu’au-delà de  cette configuration c’est au moins autant l’abstention, synonyme d’écœurement des électeurs et du non intérêt que suscita cette campagne centrée sur la sécurité, et que n’a jamais su dynamiser Lionel Jospin, que l’éclatement des candidatures qui causa l’élimination du Premier Ministre sortant ?

D’autres « propositions » émanent de ceux qui veulent changer les règles du jeu pour « empêcher » une candidature de Marine Le Pen comme le rehaussement du nombre de signatures à 600 au 700, l’organisation de primaire ou encore la propagande pour décourager ceux qui provoquerait la dispersion des voix.

FNplume 4Dans tous les cas, toutes ces tentatives sont non seulement vaines (car un parti qui prétend obtenir jusqu’à 23% des voix peut assurément vaincre de telles embuscades), mais pire tueraient à court terme la pluralité politique de la politique française. A l’exception notable des européennes et à un degré moindre des régionales, aucune élection française ne propose de proportionnelles. Mais la présidentielle présente un atout : elle est au centre de l’attraction. On sait que pendant cinq années, on va confier le pays à une personne, et par le changement vicieux de calendrier voulu par Jospin et précipité par la dissolution de l’Assemblée en 1997 par Chirac, le Parlement suivra la tendance comme cela s’est toujours vérifié. Le premier tour est donc l’occasion de voter pour que sa voix soit représentée au moins une fois par quinquennat. C’est l’occasion unique de montrer que la France est plurielle et envoyer un signe fort au futur élu qu’il faudra compter avec tous ceux qui ne se sont pas rassemblés sur son nom au premier tour. Pour l’avoir oublié, Nicolas Sarkozy vit à présent la peur au ventre, avec le spectre d’une élimination dès le premier tour en 2012. Et rien ne dit qu’il briguera à nouveau à la présidence si les conditions étaient les mêmes dans six mois.

FNplume 5Encore une fois, il ne faut pas vouloir jouer aux apprentis sorciers et changer les règles du jeu de la démocratie quand celle-ci s’obstine à faire émerger ceux qu’on ne voudrait pas voir. Cette fameuse démocratie est fragile : et les pays arabes enfin libérés du joug de leur dictateur réciproque vont le vivre à leur dépens. Ce n’est pas parce que c’est déjà fait qu’il ne faut rien faire. L’Iran a connu sa révolution en chassant le Shah du pouvoir. Elle a hérité de bien pire sous le vernis de la démocratie. C’est une chose précieuse et fragile qui ne s’entretient que d’une seule manière : le débat, la pédagogie, les idées. On ne combat pas le Front National en faisant de lui une victime (il en a fait son carburant) mais en le combattant sur le terrain de idées. C’est en montrant que son diagnostique est caricatural, en montrant que sa politique est celle de l’ostracisme, que sa stratégie est celle du bouc-émissaire, que ses solutions sont démagogiques, que ses raccourcis sont sans fondement, que ses chiffres ne sont étayés par aucune étude impartiale que l’on combat le Front National.

FNplume 6C’est donc dans cette perspective que j’ai décidé de m’atteler à la tâche. Parce que les intentions de votes pour Marine Le Pen sont trop hautes et durables, parce que son influence est réelle et parce que la droite est devenue si poreuse, parce que les Ménard et autres Zemmour ont le vent en poupe en dégainant des arguments ineptes et contestables par la raison, et parce qu’à une pensée unique en a succédé une autre, que j’ai décidé de consacrer une partie de mes articles à disséquer le programme du FN et à démontrer ses inepties. C’est aussi parce que Marine Le Pen s’engage dans nos sillons, ceux que François Bayrou avait creusés, qui annonçaient une troisième voie qui se démarque du bipartisme mais sans tomber dans le cynisme du populisme et du nationalisme, sans tomber dans l’europhobie, ou sans prier de mille dieux fielleux le choc des civilisations, qu’il faut combattre le mal par la racine. Le PS et l’UMP se fourvoient depuis trop longtemps. Le FN n’apporte aucune solution mais annonce de plus amples catastrophes. Alors luttons. Plume à la main.

 

Addenda du 27 avril :Le Monde assure depuis ce week-end la promotion de la proposition de Terra Nova. Quelle surprise quand on sait que ce même journal avait publié un retentissant "Impératif démocratique" à la veille du premier tour des présidentielles de 2007, édito qui expliquait tou bonnement que le seul deuxième tour démocratiquement recevable était un match entre le PS et l'UMP, Royal contre Sarkozy. Ou comment le Monde contribue au bipartisme et à la bipolarisation du système politique français...

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 21:58

JMLPEtonnant jugement rendu ce jour par Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National et Président d’honneur du dit-parti qui qualifie les exactions des intégristes Chrétiens de dimanche dernier à l’égard du Piss Christ de « légitime défense » dans son Journal de Bord n°226, disponible sr le site du FN (et qui fait suite aux déclarations déjà douteuses de Bruno Gollnisch…)

Pour rappel le droit français considère deux aspects dans la « légitime défense » : l’offense et la défense.

Répondons à Jean-Marie Le Pen point par point :

L’offense doit être :

-          actuelle : le danger est imminent : en quoi une œuvre conçue et exposée depuis des années la rend-elle dangereuse de manière imminente ?

-          illégale : Piss Christ qu’elle qu’en soit l’appréciation esthétique ou artistique de chacun est un produit de l’art (« produit » étant le terme le plus neutre que l’on puisse utiliser pour qualifier un travail polémique et contesté) et ne rentre nullement dans l’illégalité puisque le seul reproche que l’on puisse lui faire est de blasphémer, sacrilège qui n’est plus puni par la loi française depuis… la révolution française !

-          réelle : l'agression ne doit pas être putative, c’est-à-dire qu’elle est supposée avoir une existence légale, ce qui exclut pour la raison citée ci-dessus le blasphème que représenterait Piss Christ.

La défense, quant à elle, doit être :

-          nécessaire si bien qu’il n'y a aucun autre moyen de se soustraire au danger : on pouvait tout simplement ne pas se rendre voir l’œuvre, l’ignorer…

-          concomitante : la réaction doit être immédiate. Or Piss Christ a été conçue et exposée depuis plusieurs années… Et Avignon l’avait déjà reçue…

-          proportionnée à l'agression : produire un cliché / détruire le cliché. Et-ce là une réaction proportionnée ? Pourquoi ne pas avoir produit un cliché ou une caricature de l’œuvre pour mieux la dénoncer ?

Bref. La Légitime défense ne peut aucunement s’appliquer ici pour qualifier des exactions terroristes d’intégristes chrétiens qui n’ont aucune excuse valable pour justifier leur acte. Cette défense auprès d’un tribunal n’aurait aucune chance d’aboutir. Pire, en légitimant cet acte et en prétendant de manière imaginative ce qui serait advenu si un symbole juif ou musulman avait subi pareil sort, Jean-Marie le Pen place à part la religion chrétienne. Comme si elle se plaçait au-dessus des principes de la république. Au dessus de la laïcité même ? Plus que jamais il est temps de le rappeler : la posture laïque du Front National n’est qu’imposture !

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 22:53

Parti Caméléon le FN ? Assurément ! Porte-parole de la laïcité quand le Père flirtait dangereusement avec les catholiques traditionnalistes, Marine Le Pen a fait de l’islam une croisade permanente… Etonnant volte-face quand on relit les propos de Jean-Marie Le Pen à l’Assemblée… en 1958 :

Le pen avant« Ce qu'il faut dire aux Algériens, ce n'est pas qu'ils ont besoin de la France, mais que la France a besoin d'eux. C'est qu'ils ne sont pas un fardeau ou que, s'ils le sont pour l'instant, ils seront au contraire la partie dynamique et le sang jeune d'une nation française dans laquelle nous les aurons intégrés. J'affirme que, dans la religion musulmane, rien ne s'oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l'essentiel, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale. D'autre part, je ne crois pas qu'il existe plus de race algérienne que de race française… Je conclus : offrons aux musulmans d'Algérie l'entrée et l'intégration dans une France dynamique. Au lieu de leur dire, comme nous le faisons maintenant : "vous nous coûtez très cher, vous êtes un fardeau", disons-leur : "nous avons besoin de vous, vous êtes la jeunesse de la nation". »

S’il fallait montrer que le FN est capable de tout même de renier ses principes pour accéder au pouvoir…

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 18:04

La vague Marine a bel et bien eu lieu. Que n’a-t-on pas entendu de gauche à droite, accuser les sondages de balivernes, taxer de Cassandre ceux qui voulaient les interpréter comme signe, ignorer les mises en garde contre ce tsunami et la tentation, maintes fois usée maintes fois vaine de diaboliser le parti… Rien n’y fit. Le résultat est bel et bien là. Et le constat est amer : nausée générale, le front national, baromètre de l’abstention, est à la bonne température pour provoquer un raz-de-marée dans 13 mois. On vous aura prévenu. Mais il faut bien dire que les opposants du FN, c’est-à-dire en somme les garants des véritables valeurs républicaines qui tendent vers la fraternité, ne l’oublions pas, prennent le phénomène à contre courant. Envers et contre tout. Contre vents et marées. Explications.

 

1. Le combat démocratique

Que n’a-t-on pas tenté pour faire taire le Front National ? Quand, dans les années 90, Jean-Marie Le Pen sombrait dans un verbiage raciste et haineux, du four crématoire au détail de l’histoire, espérant que ses vagues allaient avoir des embruns médiatiques, chacun cherchait un moyen d’interdire le parti. En vain. Non seulement ses joutes furent reprises en boucle assurant la notoriété du Breton d’origine, devenu résident de Saint-Cloud. Mais en outre, si l’on pouvait condamner par la justice le citoyen, rien ne permettait de condamner son parti. Ni même pour sa police rapprochée, qui ressemblait à s’y méprendre à une milice de flibustiers patibulaires.

Se rappelant des mauvaises retombées qu’eut le débat au JT de Paul Amar entre le président du FN et Bernard Tapie, autre marin qui surfe sur les vagues de la démagogie verbale, les autres politiques refusèrent tout dialogue avec le Diable en personne. Au point de laisser Jean-Marie Le Pen avoir une tribune sans contradicteur sur toutes les antennes de France. Pire. Au point de se poser en victime, en martyre que tout le monde boycotte parce qu’il dit la vérité. En point d’orgue, Mai 2002 quand Jacques Chirac rompt brutalement avec le traditionnel débat de l’entre-deux tours. Le débat n’aura pas lieu. A l’époque, le jeune moussaillon que j’étais défendait avec vigueur cette position. J’en appelais même à la prise des pleins pouvoirs si Le Pen venait à l’emporter le 5 mai… fougue de la jeunesse qui sombrait alors dans la bêtise.

canto1Après 2002, le parti Unique de la Droite s’accorda avec la gauche pour s’attaquer au mal par la racine : couper l’herbe sous le pied du Front National en lui barrant l’accès au tour décisif aux élections. Non seulement en garantissant l’absence de proportionnelles, à l’exception notable des Européennes et des Régionales. Mais surtout en fixant un seuil pour atteindre le deuxième tour. Ainsi pour les cantonales de 2011 il fallait atteindre, non plus 10%, mais 12,5% des inscrits pour atteindre le deuxième tour pour le candidat arrivé en troisième position. La stratégie était de se dire que le FN étant, globalement, le seul parti à provoquer des triangulaires, il serait donc éliminé mathématiquement, puisqu’avec une abstention déjà estimée à 50% (l’on savait que ces cantonales n’étaient couplées avec une autre élection et que la mer serait bien calme dans les bureau de votes…), il fallait obtenir 25% des votes en 3ème position pour se maintenir. Habile stratagème… si le FN arrivait bel et bien en 3ème position. Le boomerang fut bien rude, puisque c’est l’UMP qui arriva à la position du couillon. Le FN a donc pu se maintenir dans des centaines de cantons quand l’UMP et de temps en temps le PS étaient sortis du scrutin. Moralité : rien ne sert de truquer la démocratie ; celle-ci se rappellera toujours à vos bons souvenirs.

D’autant que ce genre d’arrangements avec la démocratie a non seulement bénéficié au FN qui n’aurait jamais obtenu autant de voix en cas de triangulaires (pour rappel en 2004 502973 voix contre 915506 cette année pour les mêmes cantons) mais a en outre été fort préjudiciable pour les autres petits partis, comme le MoDem, les Verts ou encore le Front de Gauche qui sont souvent restés à quai alors qu’ils avaient recueilli suffisamment de voix pour se maintenir avec la loi électorale de 2004 et 2008 dans une triangulaire... et faire ainsi vivre la pluralité politique. Aujourd’hui cette pluralité se résume à acquiescer l’alternative UMP/PS ou à valider le FN… Triste dilemme pour notre République.

 

2. Le discrédit des candidats FN

FN09 - fnleplacideUne longue polémique s’installa à l’issue du premier tour sur les pirates fantômes qu’incarnaient les candidatures du FN. Combien d’élus se sont émus de n’avoir jamais vu les candidats frontistes sur le terrain ? A Lille, les témoignages étaient accablants le lendemain de campagne, jour de gueule de bois qui pour une fois faisait fi de la langue de la même matière. Du côté de Lille où l’on n’avait jamais vu un FN aussi puissant, Patrick Kanner, futur président du Conseil Général confessait au lendemain du 1er tour à la Voix du Nord « J'ai fait près de huit cents manifestations, je ne l'ai pas croisé une seule fois. Je ne l'ai jamais vue, jamais vue, jamais vue. Pas même pendant la campagne ! ». Même son de cloche chez Frédéric Marchand qui s’offusque : « Je ne l'ai jamais vu ! ». Sur Lille Nord-Est, le candidat UMP défait dès le 1er tour rumine : « D'ailleurs, la candidate (Pascale Vaneuil), personne ne la connaît... ». Il est vrai que dans ces cantonales, on a eu l’étrange impression que la vague Marine portait des équipages de forbans inconnus sur les flots du second tour… Jusqu’à la caricature, comme dans la Meurthe-et-Moselle, dans le canton de Blâmont où Monsieur Roger Marin s’est présenté sous les couleurs de la flamme à l’âge canonique de… 93 ans ! Résultat : une élimination dès le 1er tour mais avec un score flatteur de 15,52%... Pas mal pour une première candidature ! Certains candidats auraient bien aimé faire ce score de ce presque centenaire qui reconnaissait avoir fait de la figuration au Parisien : « Ils tenaient vraiment à avoir quelqu'un pour ce canton. Alors j'ai voulu rendre service en acceptant ». Après Arnaud Montebourg qui affirmait qu’à Neuilly, même une chèvre investie par l’UMP gagnerait, la théorie du chien et du chapeau pour le FN de Bergues :

 

 

 

Le FN a bien tenté de nier l’évidence, en prétextant des raisons pécuniaires, notamment sur le fait que certaines affiches ne comportait pas le visage du candidat local, comme le tenta Monsieur Dillies le soir du 1er tour :

 

 

 

 

On le voit l’argument ne tient pas car en effet, seul le tirage coutant de l’argent, il ne revient pas plus cher d’imprimer la tête de Marine Le Pen que celle de Gertrude Leporc (si elle existe qu’elle m’excuse de l’utilisation abusive de son patronyme !). Et ce d’autant moins qu’avec une absence totale de campagne, les coûst de celles-ci se sont résumés pour certains aux professions de foi et aux bulletins de vote, soit le minimum syndical, un comble pour le FN qui n’a eut aucun mal à trouver un banquier, certain de voir le candidat dépasser la barre fatidique des 5%, et donc de se voir rembourser (ce qui, soit dit en passant, n’est pas le cas de tous les partis, et notamment le Mouvement Démocrate qui n’a pu présenter des candidats que dans 400 cantons faute de moyens… Ou l’on reparlera de l’équité et du rôle de l’argent dans les élections dans un autre post…).

Pour autant, si la critique était fondée, deux remarques : d’une part, ce n’est pas une découverte. Le FN n’a jamais fait dans le local et a toujours construit ses campagnes sur une ligne de fond nationale et nationaliste. Même quand les thématiques de l’élection ne s’y prêtaient pas. Ainsi il ne fallait pas demander à Marine Le Pen ce qu’elle envisageait pour le Nord-Pas-de-Calais lors des dernières Régionales, comme me le confiait alors Oliver Henno, tête de liste pour le MoDem. Et pour cause : « Elle n’habite même pas ici, et ne connait rien de la région ». Il en va de même pour les cantonales.

IEP - FN 3Et j’en viens alors au second point, plus important celui-là : puisque cela était connu, pourquoi ne pas en avoir du tout parlé pendant la campagne ? Pourquoi avoir ignoré les candidatures Front National quand il eut été si facile de les décrédibiliser ? Pourquoi ne pas avoir montré l’évidence aux électeur, c’est-à-dire la présentation d’illustres inconnus qui n’ont aucune connaissance du terrain quand les sondages montraient l’un après l’autre une vague de fond qui faisait grimper Marine le Pen dans les Intentions de votes pour la Présidentielle ? Au lieu de tout cela, fidèles à la stratégie de la diabolisation du parti et du mépris de ses électeurs, le PS et l’UMP ont fait leur bataille navale, faisant couler leurs porte-avions réciproques et coupant le pont sur lequel ils étaient tranquillement installés. Pearl Arbor II. Les kamikazes FN sont arrivés au petit matin et ont dégommé tout ce qui bougeait. Le lundi, l’UMP comptait ses pertes. Implorant le destin quand il fallut s’en mordre ses propres doigts, comme Caroline Boisard-Vannier candidate sur Lille-Est : « Les socialistes ont été odieux pendant la campagne. Ils ont préféré taper sur l'UMP plutôt que de frapper sur le FN ! ». « Le PS est parti de la situation nationale pour critiquer la droite modérée. C'est pour cela que le Front arrive au second tour ! » pleurait à son tour Jérôme Garcia, candidat de la Majorité Présidentielle sur Lille Nord-Est, comme un enfant à qui l’on a piqué son jouet. Parce que les autres partis, et notamment le FN avaient procédé différemment ?

 

3. Pour contrer la vague Marine, la stratégie de la Terre brûlée

C’est alors que remontés et vexés, les marins de la Majorité Présidentielle décidèrent de passer à l’offensive : puisqu’ils avaient décrété que le PS était responsable de tous ses maux, il devait payer. Alors que le PS demandait aux électeurs des circonscriptions n’ayant d’autres choix que l’alternative UMP/FN de prendre le bulletin de la majorité présidentielle comme il avait appelé à en faire de même dans toutes les précédentes élections, comme lors de la plus fameuse d’entre elle, la Présidentielle de 2002, qui vit Jacques Chirac se faire élire avec davantage de voix de gauche que de ses propres couleurs, l’UMP se divisait et se battait comme des chiens de rues pour savoir quelle stratégie adopter. Le grand chef préconisait le blanc. Quelques pourfendeurs fonçaient à bâbord toute en demandant de voter PS, en cas de duel avec le FN. La plus éclairante de toute fut Valérie Pécresse qui rappela qu’elle ne partageait pas les idées du PS, mais qu’elle ne partageait pas les valeurs du FN, et qu’entre les deux, elle préférait choisir ses valeurs et voterait PS. Une rhétorique qui ne plut pas du tout au Château, qui selon Nicolas Domenach n’eut pas de mots assez sévères pour fustiger la position de la Ministre de l’Enseignement Supérieur. Du côté de Lille toujours, l’UMP sur son radeau a tenté le tout pour le tout. Tout d’abord en investissant les médias pour marteler leur position, comme Hervé-Marie Morelle qui va décidément redorer son blason par cette position qui, à défaut d’être remarquable, fut remarquée jusqu’au 13 heures de France 2 (tendez bien l’oreille au début du reportage où transparait la générosité de notre « ami » sur le Marché) :

 

 

 

 

Pire. Non content de prendre une position assez choquante pour ceux qui ne confondent pas idées et valeurs, les candidats UMP déchus de la métropole lilloise sont allés jusqu’à faire campagne… pour le blanc ! Comme Jérôme Garcia, qui continua le porte-à-porte dans l’entre-deux tours sur papier glacé (il faudra vérifier que ces tracts ne soient pas comptabilisés sur les frais de campagne puisque l’UMP était alors éliminé…) :

 

jérome garcia

 

On le voit le tract est sans ambigüité : s’il prétend ne choisir ni le PS, ni le FN, comment interpréter la charge unique contre le premier cité, et déclinée en plusieurs points quand aucune critique ne vient égratigner la candidate fantôme du FN, aux idées si sulfureuses ?

Certes, et je le martèle, il ne faut pas diaboliser le FN, à la manière d’une certaine gauche qui scande servilement F comme fasciste et N comme Nazi, et pour cause : si le Front national était fasciste, il aurait été interdit. Si Marine Le Pen avait tenu des propos nazi, elle aurait été condamnée. Pour autant, même s’il faut le prendre pour un parti comme un autre et combattre ses idées, peut-on décemment confondre un parti comme le PS et un autre comme le FN ? Défend-on les mêmes visées républicaines de part et d’autre ? On pourra toujours gloser sur la bévue de Martine Aubry qui dans l’entre-deux tours vint apporter sa signature aux côtés de Tariq Ramadan, le prédicateur intégriste (elle qui a déjà à sa charge les créneaux horaires de piscine pour les voilées ou encore un mari avocat qui défendit les jeunes filles qui voulaient aller à l’école de la République voilée…), mais il ne faudrait pas confondre « Que de maillons dans cette couture!" et « Que de de couillons dans cette mâture ! ». Si l’usage d’un « Front Républicain » reste stérile pour contrer le Front National, il faut savoir faire des choix en politique. Et jouer le jeu. Et quitte à choisir, mieux vaut admettre que ses idées n’ont pas triomphé que brader ses valeurs en proclamant que le PS et le FN, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Est-ce de la sorte que l’UMP espère contrer « l’UMPS » brandi par Marine Le Pen… Il n’est pas certain que les résultats du 2ème tour leur aient donné raison.

Cette incapacité à rendre la monnaie du PS est d’ailleurs un problème intrinsèque à l’électorat de droite si l’on en croit un sondage publié la semaine dernière par Harris Interactive qui révèle que si seulement 22% des électeurs UMP souhaitaient que le candidat UMP appelle à voter pour le PS en cas de duel avec le FN, 45% estiment à l’inverse que la candidat PS doit appeler à voter UMP en cas de duel avec le FN… Mauvaise foi quand tu nous tiens !

 

4. Kadhafiser les résultats

Depuis dimanche le deuxième tour a rendu son verdict. Et là les commentaires ont commencé à déferler pour minimiser les résultats du FN. Les jours se suivent et se ressemblent. Et ni le PS, ni l’UMP ne semblent avoir retenu la leçon. Il y a quelques semaines, les sondages mentaient. Aujourd’hui, ils font plus fort que Kadhafi en proclamant que les résultats du FN ont baissé au 2ème tour. Formidable tour de passe-passe qui consiste à faire prendre des lanternes pour des vessies. Certes le FN n’a finalement que 2 élus sur les 400 qu’il briguait au 2ème tour. Certes, les deux symboles que sont Steeve Briois, la tête de liste d’Hénin Beaumont quand Marine en briguait la mairie et Louis Aliot, son compagnon, vice-président du parti, ont échoué dans leur canton réciproque. Mais avec quel score ? Plus de 40% pour tous les deux : 44,74% pour le premier (dont 52% pour la seule ville d’Hénin –Beaumont !) et 46,24 pour le second alors qu’il est déjà conseiller régional (il aurait dû choisir entre l’un et l’autre en cas de victoire). Des scores obtenus sans report de voix officiel faute d’accord. Des scores pourtant bien proches de ce qu’auraie fait l’UMP ou le PS l’un contre l’autre en cas de duel… Pour rappel, en 2004, Steeve Briois était déjà au 2ème tour dans le même canton mais avait obtenu 31,54% des voix… Il faut donc comparer avec le recul de l’histoire : quand Jean-Marie Le Pen faisait 18% au 2ème tour, et quand généralement le FN stagnait voire régressait d’un tour à l’autre quand il atteignait le pallier final, aujourd’hui, il fait 40% en moyenne… Cela relativise la défaite annoncée ici ou là ou la percée « relative » du FN !

Arlette-Chabot pics 390Martine Aubry s’est bien essayée de jouer avec les chiffres lundi matin sur France Inter en évoquant les chiffres du 1er tour des cantonales. Et Daniel Schneidermann dans son aveuglement l’a suivie… naïvement.  Leur argument : les chiffres du FN ont baissé entre 2004 et 2011, en termes de voix passant de 1 490 315 à 1 379 902, soit plus de 100 000 voix perdues… Et d’en conclure à l’intoxication des médias… Seulement Martine et Daniel ont omis un détail et non des moindres : si le FN a perdu en effet 7,41% de voix, dans le même temps, le PS en a perdu 29,19% et l’UMP 39,6% !!!! Le FN perd donc beaucoup moins de voix et est sur une dynamique moins ralentie. C’est un peu comme à la fin d’un 400 mètres : les compétiteurs courent moins vite qu’au début mais au finish on a l’impression qu’ils accélèrent quand en fait ils décélèrent moins que les autres. Il n’empêche : c’est celui qui décélère le moins qui gagne, non ? En réalité, seuls les Verts s’en sortent le mieux en progressant de 50% des voix. Mais avec 752992 voix ils font presque moitié moins que le FN.

 

De toute évidence, personne ne prend le problème par le bon bout. En modifiant la loi électorale, en bafouant la démocratie, en bottant en touche sur les thématiques du FN ou au contraire en tapinant sur son trottoir pour rabattre des voix, en diabolisant ce parti ou en le résumant à la seule figure du père comme la semaine dernière le fit avec gaucherie Le Grand Journal de Michel Denizot, en manipulant les chiffres des sondages ou encore des élections, les partis de droite et de gauche se sont fourvoyés. Ils portent tous la responsabilité de l’emballement de la vague Marine. Ils ont tous contribué à préparer la tempête qui allait s’abattre sur nos têtes. Mauvais diagnostique, mauvaise prévention, mauvaises solutions… Ce matin, Yann Werhling, porte-parole du MoDem, ne s’en sortait malheureusement guère mieux dans sa conférence de presse hebdomadaire en ânonnant : « La priorité des Français pour nous c’est l’emploi, le pouvoir d’achat, l’éducation, pas la sécurité et l’immigration » L’emploi passe encore, mais pour le reste ! Faut-il continuer à s’entêter à dire, voire à imposer aux Français ses thèmes ? Ne faut-il pas arrêter de rester dans sa tour d’Ivoire, fort en pensée, mais si pauvre en voix ? Nos rafiots qui ne cessent de prendre l’eau ont-ils les fondations si solides pour résister à la vague Marine ? Il serait temps que nos Robinsons se remettent à la tâche… Et vite !

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 22:07

FN02 - marine-le-pen-300x2901C’est officiel la campagne est lancée ! Non pas celle des cantonales qui devrait, elle, battre son plein. Mais la présidentielle pour 2012. Car depuis le sondage paru parHarris Interactive ce week-end, pour Le Parisien, c’est une véritable onde sismique qui s’est abattue sur toute la France : Marine Le Pen serait en tête des intentions de vote pour la prochaine présidentielle. Polémique sur la véracité et la fiabilité du sondage, polémique sur la responsabilité des uns et la culpabilité des autres, surenchère de la part d’une députée, tout en élégance, sur les bateaux d’exilés politiques aux portes de l’Europe… Il y avait du spectacle à lire, à voir et à entendre cette semaine. Et la chef d’orchestre avait un nom, un seul : Marine Le Pen.

Baromètre à la hausse pour la tempête bretonne. Pourtant, chacun pourra y aller de sa petite légende, de son déni ou de ses suspicions, les faits sont là.

 

Pernicieux. Durs à avaler. Choquants.

 

Mais ils sont indéniables. Certes l’on pourra se dire qu’un sondage en ligne ne vaut pas la traditionnelle méthode téléphonique (le panel de l’un repose sur du volontariat, quand l’autre doit essuyer 90% de refus et donc obtient des résultats autrement plus affinés quand ils les ont). Certes, les vagues successives d’Harris obtiennent des scores d’abstention (de non-réponse) avoisinant les 35%, ce qui ne sera évidemment pas le cas pour la présidentielle (l’abstention a toujours été favorable au score du FN comme en 2002 où celle-ci fut à son paroxysme pour un premier tour). Certes, les ajustements des sondeurs sont un peu détraqués dans la mesure où les sondés ont moins de réticences à dire qu’ils vont voter Marine Le Pen qu’à confesser leur vote pour le père en 2007.

 

FN01 - courbe sondageIl n’empêche : le sondage de l’IFOP de ce matin, avec une méthode plus traditionnelle, crédite la nouvelle Présidente du Front National de 21 à 22% des intentions de votes, ce qui la place dans les mêmes chiffres que ceux que dévoilaient Harris avec la marge d’erreur habituelle (1,5 point). Tout juste, les scores de Sarkozy et des candidats PS sont ils largement à la hausse, mais, précise Frédéric Dabi, Directeur du Département Opinion de l’IFOP, ils « bénéficient d’un réflexe s’apparentant à un vote utile, à relier aux débats actuels sur la réédition éventuelle d’un 21 avril. Ainsi, il est frappant de relever que les intentions de vote en faveur de la Première secrétaire du PS progressent de 2 points (22% à 24%) quand dans le même temps celles en faveur des candidats écologiste ou se situant à sa gauche reculent. S’agissant du Président, on retrouve un phénomène analogue ».

 

Peu importe l’ordre du tiercé : il est presque acquis que l’élection se jouera entre trois candidats, et que parmi eux, Marine Le Pen est la seule à s’être déclarée candidate officiellement.

 

C’est alors que commence le jeu de massacre. Chacun se rejette la faute, à savoir qui a mis la charrue avant les bœufs. Le PS tombe à bras raccourcis sur Nicolas Sarkozy et ses innombrables dérives qui ont assurément donné de l’engrais au FN : le discours de Latran, puis de Grenoble, le débat sur l’identité nationale, les polémiques sur l’islam… Sans oublier l’indiscutable échec en matière de sécurité, alors que le Président est en action sur le sujet depuis 2003, notamment en son ancienne qualité de Ministre de l’Intérieur, il ne faudrait pas l’oublier.

L’UMP ne s’en laisse pas compter et contre-attaque en accusant le PS de pavlovisme primaire, qui vise à s’attaquer avec violence et de manière inconséquente à toute action engagée par le Gouvernement au point de dégoûter les Français de la Politique, ce qui expliquerait la montée de l’ambassadrice du « tous pourris ».

FN08 - 29725-manif-anti-fn-7Que dire de l’extrême gauche ? Si l’UMP et le PS sont assurément dans les choux, le Front de gauche et consorts sont carrément aux fraises en radotant leur sempiternel « F comme fasciste et N comme Nazi » qui sent le rance et la merguez trop cuite des défilés de rues. Avec comme toujours les mêmes recettes qui ont failli : sortir les casseroles du père, refuser le débat, appeler au vote utile comme le préconise Bové qui n’est plus si sure de son Joly candidat ou pire encore modifier le scrutin quitte à annihiler une bonne fois pour toute le pluralisme dans la vie politique française

Réactions ou réactionnaires ? En tous cas, semer le doute et vous récoltez la bêtise ! Et il serait temps que l’extrême gauche fasse sa réforme agraire.

 

Car au lieu de prendre en référence 2002 et de voter utile, encore faudrait-il tirer les leçons du 21 avril :

 

Refuser de traiter les problématiques du FN ? Parlez-en à Jospin !

 

Refuser le débat comme l’a fait Chirac entre les deux tours ? Parlez-en à Le Pen père qui put surfer à loisir sur la diabolisation de son parti !

 

Voter utile ? Parlez-en à tous les candidats de Besancenot à Dominique Voynet sans oublier Marie-George Buffet qui obtinrent tous moins de 2% des voix, sacrant pour de bon le bipolarisme à la française !

 

FN05 - 11-03-10-sarkozy-brunel-lepenMais pourquoi diable ne pas affronter la vérité en face ? Pourquoi diable ne pas prendre ses responsabilités ? Pourquoi inventer fadaises et autres détournements pour mieux asseoir son pouvoir ? L’Histoire a montré que tous ces subterfuges étaient vains et nocifs. Tout le monde a le droit de se tromper. Moi-même j’étais de ceux qui il y a 8 ans avait applaudi des deux mains le refus de Jacques Chirac de débattre dans l’entre deux tours. De la même manière, je m’étais lamenté de ce même Chirac de ne pas avoir dissout le Front National quand son Président dérapait lourdement. Pour autant, et je ne crains pas de le dire j’avais tort.

 

Tout simplement tort.

 

Et c’est au nom de cette erreur, que je m’étais insurgé quand l’Association De toutes couleurs et l’administration de Sciences Po nous avaient privés d’un débat faute d’avoir retiré l’invitation au représentant du FN. Tout le monde a le droit à l’erreur de jugement. Encore faut-il qu’elle serve à rectifier le tir. Or, force est de constater que le PS, l’UMP et toute l’extrême gauche n’ont décidément rien compris. Et emploient encore et toujours les mêmes recettes qui ont concocté le menu qu’ils voulaient à tous prix éviter. Comme le client obstiné qui malgré une indigestion continue d’aller se faire servir à la même table. 


FN09 - manif9 diapositive normal-c36b3N’en déplaise à certains, y compris à Monsieur Mélenchon qui malgré beaucoup d’habilité dans son débat le 14 février dernier retombe dans ses travers sectaires, le Front National n’est pas un parti FASCISTE. Ni un parti NAZI. A ce que je sache, le Front National n’appelle pas à la déportation des Musulmans, à la discrimination raciale, et n’en réfère pas à la supériorité d’une race comme le fit Hitler dans son tristement célèbre Mein Kampf. Ce n’est pas parce que le Père avait des idées nauséabondes sur la seconde guerre mondiale, qu’il en avait fait le ciment de son programme politique. Juste de quoi faire parler de lui médiatiquement (ce qui était déjà largement de trop, je vous l’accorde). Ce n’est donc assurément pas avec cette rhétorique que l’on va dégoûter les électeurs de voter Marine Le Pen. Et prendre son électorat potentiel pour des fachos c’est se mettre le doigt dans l’œil. Assez profondément.

Il faudrait donc rétablir la vérité et cesser la caricature. Elle fonctionnait suffisamment pour décrédibiliser le père jusqu’à ce que survint le 21 avril. Aujourd’hui, elle ne contribue qu’à la faire progresser. Il serait temps d’arrêter les frais.

 

Cela veut-il pour autant dire que le programme et les idées du FN sont inoffensifs ? Certainement pas. Mais au lieu de les diaboliser, il suffit tout simplement de les contrer par la seule arme efficace en démocratie : le débat d’idées. Encore une fois les idées du FN sentent mauvais : il suffit de démontrer leur non-sens. Un seul exemple :

 

FN06 - 11-03-07-marine-le-pen-aubry-sarkozyPour ceux qui pourront le faire avec doigté et finesse, et de toute évidence Monsieur Copé et sa folie de débat sur l’Islam ou encore Madame Chantal Brunel qui a osé une formule que même la présidente du FN avait pris soin d’éviter il y a une semaine à la radio ne font pas partie de ceux-là, il faut débattre avec Marine Le Pen sur la laïcité, concept dont elle utilise le nom sans lui accorder le même sens que celui que lui reconnait la République : le FN a un double discours sur la laïcité qu’il faut démonter. Comme je l’avais fait ici-même. Le FN n’est pas laïque quand il ne voit rien de choquant à ce que le concordat d’Alsace-Lorraine perdure. Le FN n’est pas laïque quand il s’offusque que les cantines ne proposent plus de porc à leur menu sans pour autant dire mot quand un professeur évangéliste distribue en plein cours des tracts anti-IVG et anti loi Veil à ses élèves en leur diffusant un film de propagande Provie. Le FN n’est pas laïque quand certains de ses cadres comme Wallerland de Saint Just en arrive à demander l’interdiction d’un auteur au lycée parce qu’il est anticlérical. Le FN n’est pas laïque quand Les jeunes avec Gollnisch définisse ce principe avec ces mots : « Le discours présidentiel d’hier, en définissant la laïcité comme le confinement de la religion à la vie privée, s’interdit de rattacher la nation à des principes supérieurs. » Enfin le FN n’est pas laïque quand il s’offusque à juste titre mais à mots offensants de l’occupation des rues de certains musulmans pour prier sans pour autant ne rien à voir à redire sur l’occupation illégale de Saint-Nicolas -du-Chardonnet tous les dimanches depuis le Schisme provoqué par Monseigneur Lefebvre surtout quand ils ont le soutien plus ou moins discret des cadres de ce même FN !

Comment dire après cela que de parler de laïcité favoriserait le vote en faveur de Marine Le Pen ? En revanche, assimiler les Musulmans à des délinquants, dire qu’il y a un problème avec l’Islam en France et non avec les autres religions, ou vouloir remettre des gens dans des bateaux aux frontières de l’Europe, c’est assurément faire son lit.

 

FN07 - 11-03-04-sarkozy-wauquiezEt le MoDem dans tout cela comme me le glisse non sans ironie certains proches… Silence. Ou presque. Non qu’il ne s’exprime pas. Mais il s’exprime peu. Pire on ne lui fait rien dire. Les médias ont souvent reproché à François Bayrou de cultiver une image de gourou ; mais ils ne cessent de l’alimenter en n’invitant que le Président du MoDem à s’exprimer, occultant le shadow cabinet qui égraine jour après jour des communiqués qui deviennent autant de lettres mortes pour celui qui n’a pas sa carte orange.

Pourtant, en s’imposant comme la candidate qui n’est ni à gauche, ni à droite et qui a enfin entendu ce que recherchait les Français, Marine Le Pen emprunte la troisième voie que Bayrou avait tracée : une idéologie impure abreuve donc nos sillons. Pour autant, la différence entre la gangrène haineuse de la Frontiste et la tâche besogneuse de notre Mouvement qui vise à travailler quelle que soit l’étiquette est abyssale : le MoDem ne propose pas de mettre les partis les uns contre les autres et de diviser la classe politique mais bien au contraire d'effacer les lignes partisanes pour œuvrer ensemble pour le bien du citoyen. Ce qui est clairement plus constructif et moins manichéen.

Mais de cela, les cadres du MoDem n’en touchent mot. Et au final, ce qu’ils disent, semble, aux oreilles des citoyens, n’être rien. Ou pas grand-chose. Ce qui en revient au même. Le MoDem est en jachère. Il entend cultiver sa réflexion pour y voir fleurir les plus beaux projets pour sa France. Mais il ne faudrait pas trop attendre. Car dans les champs d’à côté, la récolte a déjà commencé.

 

Et comme d'habitude, vous appréciez les si pertinentes caricatures de Le Placide ;o)

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  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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