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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 15:41

Jamais, nous dit-on, la Vème République n’aura vu un néo-président et son gouvernement perdre autant la confiance des Français en aussi peu de temps. Sept mois après le double triomphe des présidentielles et des législatives, les indices sont moroses avec 35% d’opinion favorable pour François Hollande et 33% pour Jean-Marc Ayrault.

Et comment pourrait-il en être autrement quand le gouvernement n’a eu de cesse d’enchainer les couacs comme on enfile des perles durant le second semestre, certains persiflant en parlant de "gouvernement canard". Couac, couac. Difficile de tordre le cou à ce canard quand on se souvient de la sortie de Cécile Duflot et de Vincent Peillon sur le cannabis, celle de Montebourg sur le nucléaire qu’il qualifia de filière d’avenir, ou bien encore la volonté affichée de Najat Vallaud-Belkacem d’outer tous les personnages historiquesdans les livres d’école.

Hollande-de-c-u.jpg

 

Florilège, loin, très loin d’être exhaustif, surtout quand on ajoute les louvoiements ahurissants de François Hollande lui-même sur le mariage pour tous, quand, en moins de 24 heures, il assure au maire de leur liberté de conscience sur la loi à venir avant de se rétracter suite à la déflagration qu’a représentée ce doigt d’honneur à ce projet de loi qui voit déjà les opposants dominer l’espace médiatique. Comme un aveu de faiblesse. Un de plus.

Ajoutons à cela une croissance qui dément les prévisions, dénoncées pourtant la présidentielles, du camp Hollande, le camouflet de Florange et bien entendu Cécile Duflot et les églises coupables à ses yeux de ne pas en faire assez, et l’on comprendra que ceux qui ont choisi de mettre le bulletin "Hollande" dans l’urne le 6 mai se posent des questions. Légitimes.

Au point d’évoquer des regrets ?

Il ne faudrait tout de même pas que les Français suivent la triste destinée de Jacques Chirac et ne souffrent, eux aussi, d’anosognosie. Car le 6 mai qu’y avait-il en face de François Hollande ? Nicolas Sarkozy.

L’enfant barbare qui a cassé l’école pendant un lustre, détruisant aveuglément des postes, au nom d’une idéologie mortifère, enlevant l’Histoire aux Terminales scientifiques, la formation initiale (sic) des enseignants…

L’homme qui déclara à l’Afrique que ses hommes n’étaient pas entrés dans l’Histoire, qui invita Khadafi dans les jardins de l’Elysées pour un camping mémorable…

L’homme qui nomma Brice Hortefeux, l’homme à l’humour auvergnat ou encore Claude Guéant, qui prit l’islam en bouc émissaire, au poste de Ministre de l’Intérieur.

L’homme qui fit à Grenoble un discours qui résonne encore dans tous les cauchemars, avec les Roms dans le viseur, ostracisme personnalisé comme dans les plus sombres moments de l’Histoire.

L’homme qui voit aujourd’hui ses comptes de campagnes refusés par la CNCCFP, faute d’avoir déclaré les sommes investies, pourtant bien réelles, avant sa candidature officielle, tant il aura confondu la mission de Président et celle de candidat à l’envi. Passant du "roi fainéant" au "président candidat" pendant 5 longues, très longues années.

Enfin, c’est surtout celui qui a écouté avec passion et déraison, les discours doucereux de Patrick Buisson, pillant dans le programme de Marine Le Pen dans un dernier coup de poker, laissant apparaître un panneau "douane" écrit en arabe dans son second clip de campagne. Ad nauseam.

Alors, même s’il est légitime d’être sévère avec l’action de François Hollande et de son gouvernement, qui, finalement, ne fait que payer des promesses intenables, et pour ainsi dire des mensonges qui donnent raison à Pasqua quand il disait que les promesses de campagnes n’engageaient que ceux qui voulaient bien y croire, il convient d’être lucide et de se rappeler avec quelle violence la France fut malmenée pendant 5 ans.

Et qu’enfin, lors des prochaines élections, les Français finissent par comprendre que l’hydre bipartite qu’il révère à chaque scrutin, n’est sans doute qu’une chimère.

 

Publié le 24 décembre 2012 sur Médiavox

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 15:39

Ce week-end se tenait un Conseil National du MoDem autour de François Bayrou. Avec ceux qui sont restés. Parce que, ce n’est un secret pour personne, l’année 2012 aura sonné le glas aux ambitions d’un Mouvement né sur les promesses d’un 18,57% des voix obtenues à la présidentielle.

Le Mouvement de François Bayrou a eu deux occasions de voir se concrétiser ses rêves de voir s’installer durablement une troisième voie. Dans l’entre deux tours de la présidentielle 2007, Ségolène Royal lui propose le poste de Premier Ministre si elle est élue, dans un épisode qu’elle a romancé. Le Béarnais refuse, considérant qu’elle n’avait aucune chance de l’emporter. Refusant de voir qu’un accord aurait certainement provoqué la scission du PS. Petit bras ou l’arrogance de croire pouvoir infléchir la logique bipartite de la Cinquième République ? Sans doute un peu des deux.

Un an et demi plus tard, une seconde occasion se présente. Sauf que cette fois-ci, le président du Mouvement Démocrate n’a plus les cartes en mains. Il assistera en acteur à la bataille pour la présidence du PS. La victoire de Ségolène Royal, encore elle, aurait une nouvelle fois provoqué l’implosion salvatrice pour François Bayrou. Las, le PS évitera de peu ce le jeu de massacre auquel se livre depuis des semaines l’UMP. Même si elle est convaincue que Martine Aubry a triché, les enquêtes révélant notamment le devenu mythique « on ne prend plus de gants, vous bourrez les urnes », Ségolène Royal préfère panser sans la pudeur ses plaies à l’âme plutôt que de faire exploser son parti.

bayrou-dans-le-de-sert.jpg

Dès lors, le MoDem était condamné à un exploit électoral pour contredire le mauvais sort. Mais la stratégie du Mouvement s’orienta autour d’un destin présidentiel quand son discours et ses valeurs promulguaient un régime parlementaire appelant une sixième République. Contresens. Symbole de ce paradoxe, le MoDem s’est longtemps cherché une épithète, de démocrate à humaniste. Les échecs cuisants lui faisant comprendre que l’étiquette « MoDem » ne parlait pas aux électeurs, il revint dès 2010 à celle de « centriste ». Coquille vide que cet ultime recours qui renvoyait à ce « centre godillot », qui de VGE à Chirac, était inféodé au RPR puis à l’UMP. D’autant qu’être au centre renvoie sémantiquement aux « deux autres ». Problématique quand on entend s’affranchir d’un système bipartite.
La bérézina de 2012 était donc écrite. Et ce n’est qu’un mois de décembre assez fou qui vit le « produire en France » s’imposer tel un gimmick qui put encore nourrir quelques feux.

Six mois plus tard, qu’est devenu le Mouvement Démocrate ?

François Bayrou, lui, est dans sa position préférée. Il distribue bons etmauvais points à Hollande, qu’il rencontre régulièrement. En prenant un minimum, de risque comme lorsqu’il se dit proche de Hollande mais pas du PS.  On lui prête des projets avec Cohn Bendit (depuis juillet déjà) et même Hulot, sans doute pour les Européennes.

Ses cadres sont plus affamés, lorgnant toujours un peu plus vers l’UDI si le MoDem échouait une nouvelle fois à faire un pacte avec l’ancien leader charismatique d’Europe Ecologie, histoire de préserver les sièges de 2009.

Un souci que François Bayrou n’a plus, lui qui reste seulement conseiller municipal de l’opposition de Pau. Pour autant, le Bérnais, même sans mandat d’envergure, reste invité sur tous les plateaux, tel le sage que l’on interrompt dans sa réflexion et que l’on fait venir depuis sa Tour d’Ivoire. Poète maudit tel Alfred de Vigny. Si le MoDem n’existe plus sur la scène électorale, il reste fidèle à son président, François Bayrou, qui existe donc toujours lui.

Et si c’était la seule chose qui, finalement, importait pour lui ?

 

Publié le 17 décembre 2012 sur Médiavox.

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 20:08

Que ceux qui se sont réjouis un peu trop hâtivement de la décision du Conseil Constitutionnel, qui a rejeté l’appel de la Présidente du FN contestant le scrutin des législatives de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais, prennent garde. Celle qui n’a eu besoin que de son livret de famille pour se faire élire confortablement dans le fauteuil de son papa, dans un parti qui a exterminé tous ceux qui prétendaient contester le népotisme de rigueur, Bruno Mégret s’en souvient encore, lui qui, ironiquement, a initié la stratégie actuelle du FN (infiltration et implosion de l’UMP), a 5 ans pour redorer l'image du Front familial.

Alors, évidemment, le Conseil Constitutionnel empêche provisoirement Marine Le Pen de siéger à l’Assemblée Nationale. Mais dans quelle condition ? En lui accordant que 12 signatures étaient bel et bien suspectes et qui lui donnent raison sur le fait qu’il y a bien eu fraude dans cette législative qui ce sera jouée à 106 voix, les Sages n’ont, semble-t-il, fait que retarder l’échéance. D’autant qu’entre temps, sa nièce et l’avocat des plateaux télés Gilbert Collard ont fait une entrée fracassante dans l’hémicycle. Elle pourra toujours se contenter de siéger une fois sur deux à Bruxelles pour continuer à percevoir l’indemnité parlementaire aux côtés de son papa et de son ennemi préféré Bruno Gollnisch.

La réalité, c’est que, ses adversaires l’admettent
 notamment à Libération, la présidente du FN aurait gagné cette élection si elle avait été rejouée. D’autant qu’au-delà du tremblement de terre qu’aurait causé cette énième répercussion d’une fraude dans le fief d’Hénin Beaumont, la majorité actuelle est plus affaiblie que jamais. Et quand on sait, qu’en juin, déjà, Philippe Kemel (élu député de la 11ème circonscription contre Marine Le Pen) avait fait 10 points de moins que Hollande à la Présidentielle sur le même secteur un mois plus tôt, on imagine avec quel écart Marine Le Pen aurait pris sa revanche… D’ores et déjà, on peut imaginer Steeve Briois au poste de maire d’Hénin Beaumont pour les élections qui se profile à l’horizon de 2014.

2014, une année qui verra aussi des Européennes à hauts risques, car on imagine mal le signe envoyé par la France si elle venait à amener une quinzaine, voire une vingtaine de députés "eurohostiles" à Bruxelles dans une élection entièrement déterminée à la proportionnelle. Surtout que dans les camps adverses, rien n’annonce des lendemains qui chantent, avec une UMP décapitée et peu encline à apprécier son statut de couple homoparental à deux papas pendant plusieurs mois, et une gauche qui sera plus affaiblie que jamais, à la lueur des six premiers mois de leur action. Dans ces conditions, un référendum pour ou contre l’Europe pourrait parfaitement prendre la place de l’Européenne elle-même avec une UDI, légitime sur ces questions, face à un FN qui se délecterait de la colère des Français pour trouver en notre Union un bouc émissaire idéal.
 

Parce qu’au-delà de la déconfiture de deux bords de la rive bipartite, le Styx du Front National navigue en courants plus apaisés que jamais. Après la dédiabolisation, l’heure est à la normalisation. Depuis l’entrée à l’Assemblée Nationale malgré un scrutin uninominal à deux tours, jusqu’à l’avènement de Florian Philippot, en passant par l’invitation de Pujadas dans "Des paroles et des actes" pour dévorer devant les yeux ébahis des Français un Manuel Vals hagard et sans ressort, Marine Le Pen sait que les élections intermédiaires seront autant d’étapes pour toucher du bout des doigts la victoires en 2017.

Et peu importe que sa laïcité n’existe que si Jésus le veut bien, croisade anti-islam à peine voilée, si ses perspectives économiques hors de l’Europe augurent d’un avenir argentin des années 2000 ou si nombre de mesures proposées par son parti sont liberticides (présomption de légitime défense pour les policiers, manifestations en faveur des clandestins interdites, déremboursement des avortements dit "de confort"…) ou encore si
 les expériences d’un FN aux affaires se souvent soldées au tribunal avec des caisses vides à l’arrivée : La flamme est en marche vers la prise de la République. 

Edito publié sur mediavox. Retrouvez-moi tous les lundis matins. Et n'hésitez pas à retourner toute la semaine pour y retrouver chaque matin le point de vue de Romain Blachier, Gauche de combat, Paul Debedeux (même lui vous pouvez...) et Benoît Desaulle. 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 19:11

Même si les opposants au projet de loi sur l’ouverture des droits du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels continuent de le réclamer en prétendant qu’il n’a pas lieu, force est de constater bien au contraire, que le débat sur la question n’a jamais autant animé les esprits. Et qu’il est nécessaire.

D’une part, ce n'est pas parce que la proposition était dans le programme de Francois Hollande, l’engagement 31, et dans ceux des députés issus de la majorité qui a été élue à l'Assemblée Nationale, qu'une telle modification n'invite pas à en parler. La légitimité du vote n'est pas contestée mais elle ne suffit pas à faire l'économie d'un véritable travail de pédagogie. Car tout passage en force sur un tel sujet de société n'aboutirait qu'à une incompréhension des Français. Il est nécessaire que l'on prenne le temps. Ce qui est le cas depuis plus de trois mois à présent.

D’autre part, ne parler de ce projet de loi que sous le prisme de l’"engagement 31" est non seulement trompeur, mais aussi dangereux. Car cela reviendrait à circonscrire la question à une opposition purement partisane, clivant droite et gauche dans chacun de leurs indéfectibles retranchements. Une nouvelle bataille dans la guerre stérile qui anime l’hydre bipartite. Cheval de Troie dans la République. Car, la question qui est posée ici, n’est pas celle de l’influence de la gauche sur la droite ou encore des valeurs de l’une par rapport à celles de l’autre. La question transcende les querelles partisanes, touchant le pilier central de notre devise : l’égalité. La République n’est pas de droite ou de gauche : la République est française.

D’ailleurs, on le voit, dans chaque sensibilité, des débats s’organisent, et ce, même si la gauche semble davantage rassemblée dans le soutien du projet que la droite et le centre ne semblent l’être dans son opposition prétendue.


Pour autant, certains expliqueront que ce débat est vain et que la République se perd à légiférer sur "des minorités". Les plus caricaturaux et farouches opposants évoquent même la dictature des minorités comme Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro ou encore Alain Escada, le Moïse de Civitas. Impasse que cette esquive pour refuser d’emblée l’idée d’une loi. Car, être minoritaire ne vous rend pas moins français que les autres. Ni même un citoyen différent au regard des lois.

Si l’on peut reprocher à nos élus de céder parfois à l’émotivité les poussant à créer des lois pour des cas marginaux, simplement dans le but inavoué de marquer l’opinion, la question du chiffre n’est jamais ce qui doit trancher la décision du législateur. Peu importe le nombre quand la République ne respecte pas ses valeurs. Quand celles de l’égalité sont posées sur le tapis, nul ne peut rester insensible à la demande.

Lorsqu’en 2004, la loi rappelle fermement la laïcité dans l’école républicaine, en interdisant tout signe ostentatoire en son sein, seuls quelques établissements scolaires et tout au plus une dizaine d’élèves sont directement ciblés. Pour autant, qui oserait aujourd’hui la remettre en cause, sans bafouer les principes républicains et la laïcité même ?

Laïcité, la République s’incline devant ton nom. Puisse-t-elle s’en souvenir, fin janvier, quand les débats s’ouvriront à l’Assemblée nationale. Pour ne plus jamais voir une Bible être brandie comme argument d’autorité comme ce fut le cas des mains d’une certaine Christine Boutin.

Edito publié sur mediavox. Retrouvez-moi tous les lundis matins. Et n'hésitez pas à retourner toute la semaine pour y retrouver chaque matin le point de vue de Romain Blachier, Gauche de combat, Paul Debedeux (même lui vous pouvez...) et Benoît Desaulle. 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 19:02

Le rocambolesque feuilleton de l’UMP aura éclipsé toute l’actualité de la semaine passée ou presque. La perte du triple A par Moddy’s, la « liberté de conscience » selon François Hollande et même la convocation chez les jugesde Nicolas Sarkozy passèrent au second plan. Les médias, sans doute servilement, ont repris, soufflet pour soufflet, les rebondissements d’une élection sans fin qui aboutira inéluctablement à une scission.

L’UMP a, en quelque sorte, réussi là où le PS avait échoué 4 ans plus tôt au Congrès de Reims. Le soir où Ségolène et Martine entamèrent la danse funèbre des urnes bourrées, et où Manuel Valls, alors baron de la seconde, annonça qu’il allait déposer plainte. Un air d’implosion planait sur leur tête. Epée de Damoclès ? Chimères. Car aujourd’hui, le maire d’Evry est devenu un Ministre de l’Intérieur populaire, Ségolène Royal a enchaîné les déconvenues, et Martine s’est réfugiée dans son beffroi. Un souvenir qui doit refreiner les ambitions de ceux qui tirent, déjà, des plans sur la comète de la débâcle tragico-comique de l’UMP. Enfin… pas tous.

 

UMP.jpg

 

Jean-Louis Borloo, fausse modestie au coin des lèvres, se réjouit de l’afflux de nouveaux adhérents. Si parmi les cadres, seul le départ de Pierre Méhaignerie est à signaler, ce qui fit arracher un « on n’en a rien à foutre » sur l’antenne d’Itélé à Pierre Charon qui est à la langue française, ce que Jean-Marie Bigard est à l’élégance, l’ancien Maire de Valenciennes avait annoncé l’inscription de 1268 nouveaux adhérents en une nuit… Qu’on se le dise : la déconfiture de l’UMP fait donc les affaires de la nouvelle UDI.

De l’autre côté de la rive, les flots du Styx surfent sur des vagues aux courants au moins aussi porteurs. Et même sans paquebot, les moussaillons de la Marine se précipitent sur le pont pour accueillir les naufragés. Florian Philippot n’évoque pas de chiffres précis mais brandit des graphiques aux courbes exponentielles et évoque vaguement un doublement des adhésions quotidiennes. En somme, le FN mène parfaitement sa barque quand l’UMP sombre.

Pourtant au-delà de cette querelle de chiffres, qui participe aussi à la volonté de faire saillir les muscles plus qu’à montrer une réalité durable, et surtout celle des urnes qui ne se vérifiera, elle, que dans 18 mois, ces petits profits nous offrent deux informations, ou confirmations :

D’une part, l’UDI ne peut plus décemment se revendiquer du Centre. Déjà fondée avec la volonté affirmée de ne pouvoir s’allier qu’avec la droite (ce qui faisait déjà d’elle une force centrifuge aux allures hémiplégiques), elle montre aujourd’hui qu’elle capte naturellement à elle les déçus de l’UMP qui avait vocation à rassembler le RPR et l’UDF. L’UDI est bel et bien l’UDF de 2012, cette force d’appoint qui permet de changer d’étiquette pour donner l’illusion à l’électeur de voter différemment. Sur le fond des idées, le même logiciel est pourtant partagé.

De l’autre côté, les ralliements au FN montre qu’indubitablement, les frontières entre l’extrême droite et l’UMP sont purement fictives. Leur porosité est démontrée par la victoire de la motion de la Droite forte, et même par le score de Jean-François Copé, l’homme aux pains au chocolat, que l’on donnait largement perdant quelques heures avant le scrutin. Si Marine Le Pen refuse que l’on classe le FN dans l’extrême droite, alors disons que le scrutin de la présidence de l’UMP est juste venu démontrer qu’à présent le FN fait partie de la droite extrême…

Edito publié sur médiavox. Retrouvez-moi tous les lundis matins. Et n'hésitez pas à y retourner toute la semaine pour y retrouver les points de vue de Romain Blachier, Gauche de combat, Paul Debedeux et Benoît Desaulle ;)

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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