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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 12:42

L’affaire Ndiaye a de quoi inquiéter tout le monde. Pas tant sur la position de Raoult, homme à la réputation sulfureuse et justifiée, peu fréquentable en ville, s’étant déjà distingué en proposant le rétablissement de  la peine de mort ou encore en affichant  son refus dogmatique d’envisager l’homoparentalité en radotant l’éternel « il faut un papa et une maman » (idéologie chrétienne ? Homophobie ? Bêtise ? Comprenne qui pourra…). Le député traîne presque autant de casseroles au derrière que George Frèche ou Christian Vanneste… Les Tefal boys ont donc le vent en poupe… médiatiquement.

Le problème vient surtout des réactions ou de l’absence de réactions que suscita cette vaine politique.

 

Les propos tout d’abord. En quoi les propos de Ndiaye sont-ils indéfendables ?  Revenons à la signification des mots plutôt de s’exciter vainement sans appréhender le sens. Ce qui relève du monstre, c’est "ce qui est anormal, qui est marqué par l'excès"... En quoi cette appréciation est-elle discourtoise, maladroite ou même vulgaire comme certains hallucinés ont tenté de démontrer ?

 


La position de Raoult
. Ridicule et PATHETIQUE. Et ce pour plusieurs raisons :


Historiquement, elle s’oppose à la tradition républicaine qui lie la France et les artistes.


Juridiquement, elle est fausse puisque le « droit de réserve » s’applique seulement aux hauts fonctionnaires.


D’un point de vue temporel, elle est décalée et même à l’ouest, puisque les propos de l’écrivain ayant été exprimés il y a plusieurs semaines, comment aurait-elle pu anticiper le Prix Goncourt ?


Enfin, et surtout, d’un point de vue politique, elle est dégradante et nauséabonde : comment ne pas y voir une visée électoraliste dans la perspective de siphonner comme en 2007 l’électorat extrême… Ecoeurant.

Il n’y a des lors rien de surprenant à ce que, jeudi dernier, Monsieur Raoult reçût le prix Busiris de la mauvaise foi juridique décerné par l'Académie Busiris réunie autour de l'avocat parisie Maître Eolas...
 

Les réactions. Caricaturales. Passons sur l’irresponsable silence de Frédéric Mitterand qui se gêna moins pour défendre Polanski, accusé de détournement de mineur, rien que cela !, pour s’intéresser au bal des faux-culs qui se pressèrent telles des mouches sur un étron fumant pour défendre la théorie fumeuse de Raoult. Comment peut-on à ce point nier ses convictions profondes pour préserver quelques semaines encore un marocain inconfortable qui flatte les ambitions mais vous fait passer pour un opportunistes des plus répugnants ? La Mode Lefebvre a fait des émules. Même si l’UMP a réagi en rappelant dans un communiqué que la liberté d'expression est un droit fondamental, ce fut trop tard : sommé d’être solidaire sous peine de tout perdre à court terme, d’aucuns n’avait songé que le parti allât lâcher un des siens. Ou de la difficulté d’être élu à droite… Pour prendre position, il ne suffit plus de connaître les valeurs du parti, ni même la ligne du Président…. Il suffit de savoir anticiper les lignes des graphiques qui reproduisent l’opinion. Anticiper le sondage avant qu’il ne tombe. Et foncer à toute bombe. Au risque d’avoir fait le mauvais choix.

 

A la vérité, ce Gouvernement ne fait que donner encore plus de crédibilité aux propos de Ndiaye. Car, depuis 2007, la France devient un territoire où le débat contradictoire envers la politique de Sarkozy devient impossible sans être taxé de mauvaise foi. IMPOSSIBLE. La droite sarkozyste ne  supporte  plus la contradiction. Dès que l'on s'oppose à une pseudo-réforme, elle prétexte que l'on a signé un blanc seing en 2007 avec 85% de participation ! Mais gagner une élection même avec de la marge n'autorise nullement à faire n'importe quoi et surtout pas à faire taire le débat politique. Ces postures relève parfois de la dictature !

 

Alors oui Madame Ndiaye avait le droit d’exprimer son opinion sur ce qu’elle ressent au plus profond de ses tripes. Oui les réactions de certains à droite pour soutenir l’insoutenable sont électoralistes, malsaines et malhonnêtes. Oui en France, il y règne un climat « monstrueux » depuis 3007 quand on voit enfler telle une verrue cette polémique obscène.

Enfin, petit clin d’œil à notre Prix Goncourt : Berlin est en effet une ville où il fait bon vivre. Et  si j’en avais l’occasion, j’aimerais tant être son voisin car ce serait toujours plus agréable que de vivre sous l’ubiquité Sarkozyenne…

 

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commentaires

O
<br /> Cette affaire est caractéristique de ce fait N. Sarkozy : supprimer tous les contre-pouvoirs. En les supprimant un à un, on s'expose à des critiques plus radicales et à des prises de positions<br /> inconsidérées comme celle d'Éric Raoult. Dans ces conditions, les raisons qui explique le déménagement du Goncourt de cette année à Berlin sont plus que compréhensibles.<br /> <br /> <br />
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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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