Durant l’émission A vous de juger, Jean-François Copé n’a eu de cesse de dire à François Bayrou était un homme de droite… tout comme Guigou. Amusant. La dernière fois que les deux étaient du même avis, c’est quand ils ont choisi le steak-frites plutôt que le merlan-épinards, un jeudi à la cantine en CE2.
A la vérité, plus François Bayrou s’impose raisonnablement comme l’opposition éthique et morale à la vision de la société de Nicolas Sarkozy, contrairement à la gauche qui s’évertue à incarner les oppositions techniques, mimant une boîte à musique qui déraille, plus la gauche et la droite tentent de remettre le débat dans le bipolarisme. Alors à la question, êtes-vous de gauche ou de droite, car il est des coutumes, bien que contre-productives en ce pays, qui s’éternisent dans les débats, il convient de répondre en écoutant cet homme venu du Québec, qui accompagnant un militant, a lundi dernier à Lille éclairé ma lanterne. Je l’en remercie ici.
Pour lui, il y a trois pôles dans la société : la travail, le capital et l’humain :
Pour la droite, le travail et l’humain sont au service du capital.
Pour la gauche, le capital et l’humain sont au service du travail.
Pour Bayrou, et cette fameuse troisième voie qu’il entend imposer, le capital et le travail doivent être au service de l’humain.
Clairvoyant.
Alors que plus jamais l’on n’entende dire que l’humanisme « c’est vague ».
Et que jamais, plus jamais l’on ne se pose la question de savoir si Bayrou est un homme de droite et de gauche. Dépassé, méprisant, et dangereusement électoraliste, cet argument n’est que l’arme de la démagogie ; l’arme de ceux qui n’ont plus qu’elle pour se raccrocher ; l’arme qui montre que l’on arrive au bout d’un cycle. Il était temps.