« Incroyable » : c’est le mot du jour. Tous les journaux ont fait leur beurre ce midi autour de l’affaire de l’enseignante du Lycée Lurçat dans Paris XIIIème. Pour ceux qui ne peuvent attendre qu’on leur resserve le couvert au JT du soir à l’heure du dessert, petit rappel.
Une enseignante d’Anglais (mais qui s’appelle Lespagnol… oui c’est compliqué, je sais) a eu une idée REVOLUTIONNAIRE et ABSOLUMENT DINGUE : interdire à des élèves d’utiliser le téléphone portable en cours. Devant une telle tyrannie, un despotisme aussi flagrant, que dis-je un autoritarisme bassement primaire, les élèves ont décidé de se mettre en révolte et de clamer leur droit à ne pas être réprimandés avec autant de sévérité. Ils ont commencé par écrire une lettre au proviseur dénonçant les méthodes intolérables, en termes de discipline, aux exigences surréalistes (Ne pas utiliser son portable en cours ? Et puis quoi, ne plus pouvoir se maquiller non plus ? Déjà qu’on ne peut plus préparer son joint dans les couloirs !) et demandant purement et simplement le… changement de professeur ! Remontés comme jamais, ils ont pastiché une lettre ressemblant à un conseil de discipline, adressé au professeur incriminé en exigeant une modification de son comportement, avec menace à l’appui par courrier. Depuis une semaine les enseignants sont à présent en grève. Et des élèves se sont plaints devant les caméras parce que les pauvres n’ont plus cours d’anglais.
En quoi cette ubuesque situation pour l’Education Nationale, pour ce qu’elle est censée représenter, pour ce qu’elle avait de fondamental, pour ce que chaque contribuable attend d’elle puisqu’elle correspond au quart de ses impôts, est-elle si incroyable ? Tout a été fait depuis quarante ans pour que l’on en arrive là ! Et le pire, c’est que les élèves, plus ou moins rigolards, estiment être certainement dans leur bon droit ! Dolto dans sa tombe, et Merieu en chef de fil des Verts dans le Sud-Est pour les Régionales peuvent avoir honte. HONTE ! Voilà le résultat de leur escroquerie. L’enfant et l’élève à l’égal des adultes. La rupture du lien d’autorité moral puis du savoir pour une transversalité de pacotille. L’abandon des vrais valeurs que sont le travail, la courtoisie et la remise en question permanente de l’autorité quand on ne possède pas les mots pour le dire mais seulement les maux de l’émotion la plus bassement primaire.
Il est beau le résultat. Chaque jour, dans nos classes, nous subissons des agressions constantes. Le prof est devenu le « pote » à l’image de ce message de facebook émanant d’un élève que j’ai eu il y a deux ans avant que je ne change d’établissement et que j’ai reçu il y a quelques jours : «sava mon copain de encien profff je suis ****** ******** tu te souvien de moi le terrible » : est-ce parfaitement normal ? (rappelons que l’énergumène est aujourd’hui en quatrième… )
Ce que certains considéreront à tort comme une maladresse est en fait un mal beaucoup plus profond, et chaque indulgence à l’égard de ces insolences, de ces incivilités, que certains acteurs de la Vie scolaire (encore une autre escroquerie du camp des pédagogoles) continuent à couvrir au nom de la psychologie de l’enfant est un entaille de plus, un coup de couteau macabre et obscène porté sur le corps déjà moribond de l’Education Nationale.
Vous croyiez que le film avec Adjani La Journée de la jupe était caricatural ? Vous avez tort. Il faudra malheureusement un jour ou l’autre qu’un drame n’arrive pour qu’enfin on prenne son courage à deux mains et que l’on ne se sclérose pas dans une position pusillanime comme c’est le cas depuis 40 ans !
Monsieur Châtel, J’exige que vous sortiez du bois et que vous assumiez devant les caméras et que vous répondiez de ces actes avec courage et détermination. Il ne suffira pas de dire que l’on est compatissant envers les professeurs, la larme à l’œil. Il faudra être courageux, et prendre des décisions. IMMEDIATEMENT. La sanction collective n’est plus possible ? RETABLISSEZ-LA ! Nous n’avons pas le droit de confisquer le portable ? AUTORISEZ NOUS A LE FAIRE ! Il y en a assez de ces interdits qui stérilement sur-protègent des élèves que l’on considèrent à tort comme des citoyens-adultes alors qu’ils sont encore en apprentissage, sur le mode éducatif. POINT BARRE ! Un élève n’a pas les mêmes droits qu’un majeur ! Sinon la limite de la majorité n’aurait pas de sens ! La preuve, un mineur n’a pas le droit de conduire, d’acheter de l’alcool… Pourquoi ce qui est convenu dans la vraie vie ne le serait pas à l’école ? C’est STUPIDE et DANGEREUX.
Monsieur le Recteur de Paris, j’exige que vous portiez plainte au nom de tous les professeurs de France envers chacun de ces élèves qui a signé… y compris la première lettre. Osez enfin montrer les dents. Faites ce qu’il y avait à faire. L’affaire est arrivée à son taux de médiatisation le plus fort ? Tant pis pour eux ! Qu’ils assument ! Et que la peine soit exemplaire ! Ils se sont sentis suffisamment adultes pour manier l’humour et l’ironie se croyant subtil. Dont acte. A présent, l’affaire DOIT SE REGLER DEVANT LES TRIBUNAUX. Un prof qui fout une claque à un élève a 500 euros d’amende et passe pour l’horrible prof qui traumatise des existences entières. Mais sait-on combien de bourreaux se cachent parmi ces élèves surprotégés et qui sont responsables de démissions, de dépressions et de suicide. Agissons et vite.
Et dire qu’il y en a une qui veut interdire la fessée ! Y’a vraiment des claques qui se perdent !
Cordialement,
M. Yves Delahaie.
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