Qu’est-ce que le journalisme ? Vaste question d’autant plus intéressante à l’heure où les grands groupes de presse et des médias sont détenus par les plus grands financiers/industriels, eux-mêmes proches, voire très proche de notre cher, très cher président de la République.
Alors il ne sera nulle place pour une fois de ce débat que nous continuerons d’avoir dans ces colonnes. Mais plutôt d’un aspect technique :
Le journaliste doit-il se contenter de reformuler une information brute, ou peut-il par pédagogie y distiller quelques commentaires ?
Si tel est le cas, force est de constater que la notion de commentaires laisse actuellement à désirer. Deux cas de figure aujourd’hui même :
Sur ITélé, la journaliste dresse le bilan un an après l’interdiction de fumer dans les espaces publics en précisant qu’il est « décevant » car le nombre de fumeurs a peu baissé. Décevant ? le but de cette loi n’était-il pas avant tout de préserver ceux qui étaient devenus malgré eux des fumeurs passifs ? A partir du moment où cette loi est plutôt bien respectée alors que l’on redoutait les râleurs de tout espèce qui disait à l’emporte-pièces qu’ils braveraient la loi, ne peut-on pas estimer que l’objectif est parfaitement atteint ? Pourquoi un tel pessimisme quand on peut en réalité apprécier le civisme maintes fois mis en cause en France sur d’autres sujet fait un retour inespéré sur nos terres ?
Sur France 2, ce soir, David Pujadas annonce que l’on a failli être en récession cette année, mais qu’heureusement la croissance a été de 0,1 % selon l’INSEE au 3ème trimestre. Etrange optimisme à présent. Explication : la récession, techniquement, n’est effective que s’il y a deux trimestres consécutifs de baisse de croissance. Pour autant si la « récession technique » a été évitée de très peu (0,11 points !), peut-on à ce point laisser entendre que le pire a été évité ? Si la croissance avait affiché une baisse de 0,05%, cela aurait il changé le quotidien des citoyens, et notamment ceux qui meurent chaque jour du froid dans la rue, ou qui redoutent un futur plan de licenciement…
Entre pessimisme et optimisme injustifiés, il n’est pas sûr que nos journalistes puissent à ce point manier le commentaire à des fins pédagogiques… Qu’ils se contentent donc d’en revenir aux origines de la déontologie de leur profession : L’INFORMATION !
Sinon pour finir sur une note aussi cynique que comique, et dans la série best-of de l'année, qui a dit à propos de l’accompagnement éducatif après les cours, qui, selon Darcos, est un geste social pour aider les élèves en difficulté : « Soyons clair, c’est de la garderie que l’on nous demande d’organiser ».
Non, ce n’est pas un leader syndical.
Ni un prof réac (encore que… faites gaffe, ils sont partout les réac’… :o)
Non ce n’est pas un leader de l’opposition.
Ni Martine Aubry lors du Congrès de Reims à propos de l’élection du Secrétaire du PS (et pourtant…)
Alors ????
Il s’agit tout simplement du Recteur de Lille à l’attention des principaux et principaux adjoints lors de la rentrée de septembre 2008 (propos authentifiés par des présents dans la salle). Et dire qu’il y a des profs comme moi, des « réacs » donc qui pensent que l’on peut faire un vrai travail d’aide à l’apprentissage durant ces heures. Utopiste va !