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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 16:26

Les lycéens persistent et défilent bien épaulés par les leaders syndicaux en tête de cortège. Pour eux, la suppression de postes entraînera l’explosion du nombre d’élèves dans les classes. Et le sempiternel même exemple : « comment faire un cours de langue à 35 élèves ? »

La question rhétorique est parfaitement lancé, juste ce qu’il faut pour laisser coi et marri n’importe quel membre du gouvernement aussi parfaitement rôdé soit-il… Ou mais… Car il y a un mais. Plusieurs même :

 -         Est-ce la première fois que l’on retrouve 35 élèves par classe au lycée ? Quiconque a eu cours en 2nde générale et tout particulièrement en Région parisienne sait que c’est monnaie courante depuis plus de 20 ans. Dans les années 90, on a même vu des classes à 40 élèves. Cela a-t-il empêché les lycées d’alors de réussir leurs études ?

 -         Certes, on le sait bien , les cours de langue, s’ils ont pour objectif d’être utiles et efficaces, doivent se dérouler au mieux en demi groupe. Mais quid des autres matières ?  Est-ce dramatique d’être 35 pour un cours de géographie ou d’histoire ? Ne sont-ce pas des cours où l’on doit apprendre avant tout ? Et que feront ces lycéens quand ils iront à l’université, là où de pompeux cours magistraux prennent place devant 500 étudiants plus ou moins concentrés ?

 -         La baisse démographique est une réalité chiffrée que les lycéens, et tout particulièrement l’un de leurs syndicat FIDL, refusent d’admettre. Pourtant, les écoles primaires en 1999 puis les collèges depuis 2004 ont vu la même baisse d’effectifs… et par là même de postes. Certes, il existe des cas particuliers que les Rectorats et le Ministère feraient bien de revoir plutôt que de tout rejeter en bloc, mais il faudra bien que l’on prenne conscience qu’il y a d’un côté la réalité du terrain (des classes en lycées dans certains secteurs à 28) et de l’autre la nécessaire économie que l’on doit faire sur le premier pôle de dépense des Finances publiques. La politique Keynésienne du « encore et toujours plus » brandie systématiquement par le PS aboutit régulièrement dans l’Education Nationale à des gâchis monumentaux que nous finirons tous par payer un jour ou l’autre au centuple tant l’Etat s’endette jour après jour (pour les gâchis voir le post du 10 avril Quand la cigale arrive masquée en fourmi).

 -         Enfin et comme toujours, il faut s’interroger sur l’influence des syndicats sur le conflit engagé dans la rue. Si leur combat pour maintenir les postes est aisément compréhensible, leur prise de position sur les nouveaux programmes du primaire est tout simplement inepte et déplacée.
Pour Gérard Aschieri, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération d'enseignants), la réforme des programmes du primaire ne prend pas en compte le rythme des élèves et pourrait être nocive. Nocive ? Comme peut l’être cette prise de position incroyablement démagogique ! Combien de temps va-t-on devoir constater l’échec de l’école primaire dû à des prérogatives pédagogoles qui laissent sur le carreau des milliers d’illettrés chaque année, illettrisme caché par des « évaluation de compétence », le nivellement des exigences aux examens, ou le trucage pur et simple des corrections grâce à des méthodes obscures d’ « ajustement » ? Revenir aux bases, la lecture, l’orthographe et le calcul mental. Il faut savoir avant de penser.


Et plus généralement, au nom de quoi Monsieur Aschieri se donne-t-il le droit de s’exprimer sur le contenu des programmes. ? Voilà là l’éternelle rangaine des syndicats de l’Education nationale qui se sont arrogés le droit invraisemblable de débattre de tout et de n’importe quoi ! Que l’on discute avec les professeurs pour les programmes, cela est bien légitime. Mais les syndicats doivent pour leur part en rester à leur unique fonction : défendre les salariés, le corps des enseignants. C’est tout ! Sans quoi, c’est la confusion des genres qui règne et qui a abouti à l’image du mammouth qui refuse de se réformer… Et pendant ce temps là, didacticiens et pédagogoles appliquent inlassablement leurs dogmes qui finissent par classer les élèves français parmi les plus mauvais d’Europe et du Monde entier…
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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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