Depuis plusieurs jours, les débats du mariage pour tous font rage. Le plus souvent, ce sont les heurts qui émaillent des débats qui font la une des médias. Il faut dire que le dispositif est exceptionnel et que l’ampleur du débat est à la hauteur du débat de société qui a secoué la France depuis six mois.
Rien que samedi matin, alors que la séance s’ouvrait tranquillement, il n’y eut pas une seule phrase de prononcée que la guerre était lancée. Madame Dalloz (UMP), première à prendre la parole, s’interrompt pour répondre à Madame Nieson qui l’invectivait d’un "ça commence mal" à l’aide d’un "ça commence comme je le souhaite, Madame"…
La guerre des nerfs a commencé
La guerre des nerfs a donc commencé et les nuits tardives, et parfois blanches comme celle de dimanche, ont laissé des traces. Et ce mardi après-midi, les nerfs ont lâché… dans le rire.
Ce fut d’abord Thomas Thevenoud d’ouvrir les hostilités en rappelant que la droite française était certainement la plus ringarde d’Europe, en comparaison notamment aux conservateurs anglais qui votent en ce moment même, et sans polémique, l’ouverture du mariage aux homosexuels. Il crut bon d’ajouter, dans l’hilarité générale, que la seule vertu du débat résidait dans la palette de couleurs affichée par les pulls d’Hervé Mariton qui, à ce rythme, fera apparaître toutes celles de l’arc-en-ciel.
Lui même riant, Mariton demanda à répondre de cette "attaque" personnelle, ce qu’il pourra faire en toute fin de séance. On imagine l’ambiance de la fin d’après-midi si on continue à parler chiffon.
Mais c’est surtout le fou rire de Christiane Taubira qui marquera les esprits et sa grivoiserie envers l’un des plus farouches présents au projet, l’un des plus présents aussi avec Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson, Philippe Gosselin.
Il n’est pas sûr que l’Assemblée ait eu le souvenir d’une référence aux "petits bouts" d’un député faite par une Garde des Sceaux et encore moins de le justifier par l’élan qu’elle a eu à son encontre. Un passage mythique pour un débat historique. Histoire de montrer qu’on ne montre pas que les dents à l’Assemblée en ce moment.