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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 19:06

Les réponses commencent à me parvenir de toutes parts (mail + Facebook ou blog : déjà 6 contributions / réponse entre 21h dimanche soir et ce matin 5h dans un créneau habituellement dévolu à la messe au repos ;o)). Je propose de les collecter et d’en faire une synthèse dès que possible, et de compléter si nouvelles idées arrivent.
Toutefois je tiens à rappeler que même si je conçois que l’on soit formellement opposé d’un point de vue éthique au travail dominical, il me semble important de comprendre qu’il est actuellement en pratique de manière sauvage et incontrôlable et qu’une loi est quasi incontournable sachant si le projet a des détracteurs, il a indubitablement ses supporteurs. Et difficile de voir qui sont les plus acharnés. Aussi, tout en étant contre, il serait tout de même intéressant de proposer des régulations pour empêcher que l’on ne décide à notre place. C’est ce que l’on appelle la saine négociation. En ce sens Thibault, et en connaissant ton point de vue sur le sujet pour en avoir parlé de vive voix avec toi, je te remercie d’avoir proposé malgré tout des éléments de régulation. Mais nous te savions doté d’un esprit juste savamment dynamisé par une sagacité incontestable.

A présent faisant fi des flatteries et partons au combat : car j’entends bien discuter chacun des arguments :o)

 

Réponse à Thibaut, donc :

Thibault a dit :

Ce n'est un secret pour personne : je suis fermement opposé à l'ouverture généralisée des magasins le dimanche , ne serait-ce parce que je sais ce que c'est que de travailler le dimanche !

Et les grandes phrases idées du style "sur la base du volontariat" sont celles de gens qui ne savent pas ce que c'est que de travailler dans le privé , a fortiori dans une entreprise de moins de 10 salariés ... Essayez de négocier des arrangements d'emploi du temps ou des primes quand vous n'êtes pas volontaire pour travailler le dimanche...

C’est justement parce que la fameuse base du volontariat sera assurément biaisée qu’il faut se pencher sur des conditions honnêtes (car de volontariat il n’y aura pas pour celui qui est à temps partiel et qui a besoin d’argent, pour celui qui est en période d’essai ou celui qui contraignerait ses collègues à faire tous les dimanches parce que lui les refuse, etc.)

 

De plus en centre-ville touristique , avec autorisation préfectorale pour commerce à but culturel , on n'est pas payé double le diamnche étant considéré comme journée normale !!

C’est là que la bas blesse : le dimanche doit être une journée payée différemment quel que soit le corps de métier.


Mais reprenons les points évoqués par Yves :


1/ ça me parait difficile à mettre en oeuvre et le côté "taxe" supplémentaire me dérange . Aucun rapport avec les dimanches (j'en parlerai après ) mais pour aider les centre-villes je préfére qu'on
crée par exemple un label "centre-ville" pour les commerçants , avec réduction de charge par exemple ( qui se répercuterait sur les prix ).

Gare toutefois à Bruxelles qui veille à la concurrence déloyale !

La réduction de charge en effet pourrait en effet se faire à condition qu’elle se repercute sur les salaires plutôt que les prix (privilégier l’employé plutôt que le consommateur ; ce qui en outre règle de facto le problème vis à vis de Bruxelles). Ceci dit la « taxe » ne me dérange pas car j’estime que ce débat favorise déjà allègrement le lobby des consommateurs qui s’en frotte déjà les mains. Personne n’oblige les consommateurs à acheter le dimanche. C’est un privilège. Aussi est-il normal que ce privilège se facture se paye et rémunère tout ou partie ceux qui doivent donner de leurs efforts pour rendre ce luxe possible. D’ailleurs on peut commander  et se faire livrer le dimanche sur le net avec les boutiques en lignes (encore une fois les grands distributeurs…) : et là pour le coup le consommateur accepte de payer plus cher le service… comme quoi la taxe du consommateur dans les magasins physiques n’a rien de choquant !


2/ Oui aux ouvertures exceptionnelles , pour TOUS les magasins , 5 fois par an par exemple , payée à la limite 1,5 fois le salaire ( pour ne pas annuler le bénéfice exceptionnel ). Et pas d'histoire de volontariat : ces dimanches là , tout le monde bosse dans le commerce, point barre .

C’est déjà le cas en effet (même si certains outrepassent carrément ce droit ; Carrefour EuraLille ouvrant pour l’instant 15 jours féries ou dimanches dans l’année… S’il n’y pas illégalité reconnaissons que les arrêtés préfectoraux de complaisance ne sont guère acceptables !). Mais je persiste à demander le payement à 200% et non à 150%. Le droit de l’employé doit passer devant le droit du consommateur.

 

3/et 4/ la seule exception qui me semble correcte c'est les magasins d'alimentation ( et uniquement d'alimentation, type supérette ) le dimanche matin , et là : payé double .

Tout pareil. Pour les magasins de « mode » (type vêtements) il n’y a pas urgence en effet. D’ailleurs je crois que ces mêmes boutiques souffrent déjà de l’effet SOLDES qui correspond à 75% de leur chiffre d’affaire pour seulement 16% du temps d’ouverture annel. Le reste du temps les boutiques sont ouvertes… et désertes… Ceci dit certains préfereaient sans doute ne pas ouvrir en journée de 9 à 12 et de 14 à 17 pour ouvrir le dimanche… Mais là, ça devient un cycle de restauration rapide, complètement destructurant pour les employés…

Pour les commerces d’alimentation, je suis plus réservé pour ne réserver ce privilège qu’aux supérettes, car elles y ont déjà accès ! Il faudrait profiter de ce débat pour donner la part belle aux commerces de proximité qui ont bien morflé depuis quelques décennies. Aujourd'hui sont autorisés à ouvrir le dimanche jusque 13h tout commerce d'alimentation. Pourquoi ne pas autoriser seulement les bouchers, les charcutiers, les fromagers, le vendeur de chaussures, le traiteur, le libraire à ouvrir le dimanche matin, ce qui me paraît plus légitime.  Et de ce fait, à 13 h, les supérettes peuvent prendre le relais si elles le souhaitent (donc plus d'ouverture des superettes avant 13h).


Pour le reste je récuse l'idée d'une ouverture dominicale . Je propose au contraire de réfléchir à la multiplication des nocturnes ( jusque 22h par exemple ) , et si possible de manière organisée dans tous les commerces d'une ville et de périphérie . Je pense par exemple au jeudi et/ou vendredi soir ( roulement des employés ) . ça permettrait également de dynamiser certains centre-villes et de permettre à des magasins de créer des opérations spéciales "nocturnes" . C'est en plus facilement gérable dans l'emploi du temps . 

Sur les nocturnes, ca relance le débat de la vie familiale… Je n’y suis pas fondamentalement opposé, mais il est vrai que des fantômes apparaissent : la sécurité du retour des employés au foyer, la rémunération particulilère pour le travail tardif ou sa compensation en repos raisonnable, la sécurité dans les magasins mêmes…



Voilà j'ai oublié plein de choses sans doute , mais il est tard . Toutefois ce sujet est bigrement intéressant . Les enjeux sont importants car on peut redynamiser et repenser toute l'économie en
adoptant cette règle simple qui au delà de toute religion , est éthique et donc éminement politique : le dimanche est un jour particulier de la semaine , non dévolu à la consommation irréfléchie .

Consommons autrement , c'est ça aussi le développement durable !

Je reconnais volontiers cet argument… même s’il faut être lucide (sans être cynique) : la règle du dimanche est galvaudée par les mercenaires de la grande distribution qui s’assoient sur les principes de la loi du travail, on peut être livré par internet le dimanche, les règles sont inéquitables suivant que l’on habite Paris, la banlieue parisienne, Lille, une grande ville, un haut lieu touristique… et même suivant que l’on soit rive droite ou rive gauche sur les Champs Elysées si l’on en croit le Président (Franchement, peut on s’apitoyer sur le sort du pauvre magasin Vuiton qui ne peut pas ouvrir le dimanche ?!? Lieu de culte des touristes asiatiques, son ouverture correspondrait à la Grande messe, après la messe !!). Donc Consommons autrement certes, mais en tenant compte des paramètres !

Saine discussion en tous cas (je vous raconte pas les contributions exacerbées que j’ai déjà reçues ! la dignité humaine est en jeu les amis :o)))))))

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commentaires

S
Je suis complètement en accord avec ta vision, et je te rassure, ton point de vue n'est pas déformé par l'écrit, je crois.<br /> Ce que je retiens, c'est s'il faut réguler l'ouverture dominicale, il est hors de question que les grandes enseignes en soient les bénéficiaires (et peu de monde est en désaccord avec cela, pensé-je).<br /> Par ailleurs, il ne faut pas que les employés soient les dindons de la farce ; et je crois même que cette ouverture doit être une opportunité pour être un bienfait et non une contrainte (d'où la nécessité de réflechir sur ce point).<br /> Voilà pour ce que j'en dis ;o)
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L
Re, après relecture...<br /> il est vrai qu'il faille encadrer les ouvertures dominicales, mais pas au détriment des salariés ni des consommateurs. Mais pas n'importe quel commerce doit ouvrir, le dimanche doit rester pour ce qui est de l'alimentaire une journée reposée, seuls les petits commerces type épicier de quartier peuvent ouvrir, que cela reste de l'alimentaire de dépannage. Je ne vois pas pourquoi les grandes enseignes y auraient droit, à moins de voir disparaitre complètement le commerce au bas de votre rue. <br /> Il faut classifier les commerces pouvant ouvrir en fonction des quartiers d'une ville, des besoins sectoriels. Ouvrir les commerces "d'utilité dominicales" ou tout ce qui n'est pas gros centre commercial.<br /> Privilégier seulement les petits commerces (commerces de centre ville) le dimanche, faire pour eux que le dimanche soit la journée où ils puissent se rattraper sur les Grosses Enseignes. Ceci pourra revaloriser, redynamiser les centres-villes. Mais pas aux détriments de l'employé. Il faudra alors organiser le temps travail afin d'avoir un jour de repos fixe la semaine, compensation pécuniaire pour les dimanches travaillés, un peu comme dans la fonction publique hospitalière.<br /> Après il m'est plus facile d'en parler et débattre par oral, l'écrit pouvant restreindre et déformer mes points de vues.
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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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