Magnifique formule trouvée par Charles Baudelaire.
Alors que le site d’Arrêt sur images se lamente d’avoir défendu le service public télévisuel pour le voir diffuser le 25 au soir la pièce de Bernard Tapie dans laquelle « il règle ses comptes avec les parlementaires qui ont osé l'interroger sur cette étrange victoire judiciaire » (« François Barou » rayé de la liste de mariage… ah ah ah c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim ! ), il est temps de s’intéresser justement sur la part de responsabilité du service public sur son triste sort. Car il serait vain, à présent, de vouloir le sauver : l’affaire est entendue et est tombée dans l’escarcelle de notre souverain. Dont acte. Mais la victime est loin d’être innocente.
Il suffit de voir le visage de Carole Bouquet invitée il y a deux semaines sur France 2 dans l’émission dominicale de l’après-JT, Dimanche 13h15 présentée par Laurent Delahousse qui demanda à l’actrice de bien vouloir dire que France télévision ne faisait pas la même chose que ses concurrents privés, pour s’en convaincre… France télévisions a cédé aux sirènes de l’argent facile et de la télé-poubelle : Delarue et ses talk-shows (sans oublier ses dérivés, morts ou vivants), Patrick Sébastien et ses spectacles où l’on chante avec finesse « Si tu pouvais fermer…. », Si belle la vie, dont on dit qu’elle reflète la société et qu’elle est un programme de société (après tout Les Feux de l’Amour doit avoir la même fonction sur la société américaine), les jeux télévisés où les millions pleuvent, les plages de publicité en déluge… L’on pourra toujours exhiber quelques séances de théâtre en prime time, quelques reportages d’exception ou la cinquième comme les beaux arbres cachant la forêt, il n’empêche : l’on n’a rarement vu victime être son propre fossoyeur.
La course à l’audience du JT qui aboutit à la démission et à la suspension en grand fracas de respectivement de Mazerolle et de Pujadas, fut le sommet de cette course effrénée vers une télévision basse classe/max de fric. L’on peut pleurer sur les cendres… elles ne sont pas prêtes de se raviver !
Comble du comble : alors que l’on accuse TF1 et consort de graisser la patte « médiatique » au gouvernement, France Télévision propose chaque dimanche l’émission la plus obséquieuse du PAF, celle qui fait augure de serment d’allégeance permanent à notre petit prince, créant un porte-parole plus fidèle encore que Monsieur Lefebvre dont le zèle n’a pourtant d’égal que la fidélité qui lia jadis Heckle et Jeckle ou encore Laurel et Hardy… C’est dire si complicité rime avec culpabilité…
Alors, le 5 janvier, pour qui sonnera le glas ?