Décidément, le vote pour la réforme de la Constitution, après avoir flirté pendant des mois avec le soap-opera et connu un final au couteau n’en finit pas de nous surprendre, d’annonce en effet d’annonce, avec les masques qui tombent et d’autres qui restent…
Première affaire du jour : Dray et Marianne se sont-ils plantés ?
Ce week-end, une grande vague de suspicion était née, entamée par Julien Dray au Grand Rendez-Vous d'Europe 1, TV5-Monde et Le Parisien. Il dénonçait le faux suspens entretenus par les membres de l’UMP. Avant d’ajouter : "Quand vous les voyez en privé, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, ils avouent eux-mêmes qu'ils ont au minimum cinq voix d'avance". Marianne lui emboite dès lors le pas sur son site en faisant dès le lendemain matin un point sur toutes les unes et autres manchettes qui toutes parlent d’un suspens que met plus qu’en doute le site de l’hebdomadaire :
Et pourtant, tout le monde le sait à présent, la réforme ne passa que de deux voix, et encore, deux voix singulières, celle d’un traître de Jack Lang et celle du Président de l’Assemblée National, qui traditionnellement s’abstient de voter par souci de neutralité vis à vis de l’Assemblée dans son ensemble (arrogance de droite, quand tu nous tiens…). D’où la question : Dray et Marianne se seraient-ils plantés ? N’était-ce qu’une prédiction mal sentie ? Une réponse toute faite pour justifier par anticipation une défaite qui semblait s’annoncer à force de tractations et autres marchandages ? Ou serait-ce cette fameuse arrogance à l’UMP qui a rendu certains un peu trop loquaces et un peu trop sûrs d’eux pour fanfaronner de la sorte ? La seconde option semble prendre forme à en croire Le Monde : « "Vous en êtes à combien ? Plus dix ou plus douze ?", s'enquiert d'un ton léger un député de la majorité auprès de la conseillère de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, qui circule d'un bureau de vote à l'autre. Elle le rabroue vivement : "Attention, tout cela reste très serré."
Il n’empêche, Marianne devrait se méfier de céder ainsi à la tentation de la formule trop lapidaire et d’un jugement trop hâtif. Car que la réforme ne passe de 2 voix ou qu’elle ne fût adoptée un peu plus largement avec 6 voix d’avance, pour les 538 requises, cela ne change rien au fait que le scrutin était de nature serrée et surtout prête à basculer à tous moments…
PS (propre et figuré) : quant à Drey il ferait mieux de se méfier du Poker Menteur de ses petits camarades des couloirs de l’Assemblée… ou alors de leurs défaillances en calcul mental…(très à la mode en ce moment…)