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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 19:37

Ah ! Elle est belle la sortie de Nicolas Sarkozy dans l’Oise ! Magnifique envolée dont lui seul a le secret.

Les enseignants parviennent à effacer leur différence, entre privé et public, et s’associent pour exprimer leur désarroi, leur malaise et disons le tout net leur ras-le-bol ? Qu’à cela ne tienne ! Le Président s’improvise apprenti sorcier ou médecin véreux c’est selon. A coups de grand discours, son scalpel, il creuse avec délectation et cynisme dans la plaie béante, pour rouvrir la fracture qui alimente les conversations de café, la guéguerre stérile entre privé et public.

Ecoutons notre président :

 


"Mon devoir de chef de l'Etat, c'est d'abord de penser aux ouvriers, aux salariés, aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat, plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile mais qui ont un statut qui les protège."

Les professeurs n’auraient donc pas un travail difficile ? Pire, ils n’auraient à l’entendre pas "tant de travail" ? La sécurité de l’emploi devient-elle un soutien quand on arrive le matin la boule au ventre parce que l’on a peur, peur des élèves, peur de travailler, peur d’être muté loin de son foyer ou de devoir faire 40 heures de présence, car oui Monsieur, certains collègues sont sur plusieurs établissements et remplissent la digne tâche de bouche-trous ?

Etre humilié au sein de la classe, quand la porte est fermée, que les quolibets volent autant que les craies et les bouts de gomme, puis à nouveau en passant le portail quand certains de ceux que vous voulez nous opposer, viennent chercher leur charmante tête blonde, enivrés par votre rhétorique diabolique,  vous regardent de haut en lâchant : "regarde moi cette feignasse"… Tout ceci n’exposerait donc pas les enseignants !

Mais quelle obscénité ! Oui, Monsieur Sarkozy vos propos sont indécents. Indignes et populistes. Provenant d’un homme à bout de souffle qui n’en finit plus de prendre soufflet sur soufflet. Une attitude désespérée et pathétique.

Est-ce donc cela le rôle d’un président ? De traiter avec mépris une profession qui est exaspérée et dont la vocation est un investissement pour l’avenir de la jeunesse ? De mettre les Français dos à dos ? Mais quelle conception avez-vous de la digne fonction, sacrée, que les Français, pas moi, mais une majorité de Français vous ont permis d’exercer ?

"Diviser pour mieux régner" serait-il devenu la nouvelle devise de la République puisque celle qui proclame "Liberté, Egalité, Fraternité" est traînée avec constance dans la boue au point de paraître dérisoire voire méprisable pour vous, simple locataire vacant de l’Elysée ? Auriez-vous l’impudence de trahir nos valeurs quand vous ne pouvez au mieux prétendre qu’à un bail renouvelable une fois ?

Séparation !  Vous n’avez que ce mot à la bouche. Enfin, que ce mot... quand cela vous arrange. Parce qu’à voir Monsieur Hortefeux faire fi du secret d’instruction, après avoir déjà cru bon, quand il fut Ministre, d’estimer que la Justice ne faisait pas son travail, en digne héritier dans la droite ligne de vos prouesses… et en guide de son successeur, Monsieur Guéant, à propos notamment de la Cour des Comptes, on se dit que Montesquieu doit se retourner dans sa tombe !

Et ne parlons pas des atteintes portées à la liberté de la presse, entre les affaires de fadettes et de chasse à l’homme, ou encore quand on sait les connivences que vous entretenez avec les grands Industriels qui détiennent les grands groupes de presse, symbolisées par cette fameuse soirée du Fouquet's où pas un ne manquait.

Et ne parlons pas des affaires...

Mais dans quelle République vit-on ? Monsieur le Président, vous êtes le Président des Français. De tous les Français. Vos partis pris font honte à notre héritage et à nos valeurs.


Séparez les pouvoirs au lieu de séparez les Français.


Mais ne vous inquiétez pas, on ne vous oubliera pas.

 

Et surtout, vous, n’oubliez pas d’exaucer le vœu que vous confessâtes à un cénacle quand vous étiez alors postulant à la fonction suprême, et qui est immortalisé dans le film La Conquête : ne faites qu’un mandat et allez faire du fric !  Allez diviser pour mieux régner. Et surtout, loin de nous.

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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