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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 20:51

Il faut bien l’avouer, on n’osait plus y croire. Plus du tout, même. Alors que les journaux nous diffusent à l’envi les bisbilles quasi quotidiennes entre le camp Hollande et le camp Sarkozy, ce dernier allant jusqu’à fantasmer une attaque orchestrée par le clan d’en face, les vagues d’intention de vote s’égrainaient non sans cynisme pour voir les deux favoris caracoler en tête.

 

Dès novembre pourtant, on apprenait que près d’un Français sur deux refusait ce duel en termes de souhait de victoire, puisque 47% ne souhaitaient ni la victoire de l’un, ni la victoire de l’autre… Le ton était donné.

 

Personnages représentant Nicolas Sarkozy et François Hollande, parade de la 128e édition du carnaval de Nice, le 19 février 2012 (B.BEBERT/SIPA)

Personnages représentant Nicolas Sarkozy et François Hollande, parade de la 128e édition du carnaval de Nice, le 19 février 2012 (B.BEBERT/SIPA)

 

Pour autant, les médias et tout particulièrement la télévision, qui malgré l’importance prise par le net, ces dernières années, reste le vecteur le plus influent pour diffuser l’information, quand on sait que l’on peut réunir jusqu’à un même instant 10 millions de Français pour annoncer sa candidature, ont continué d’instrumentaliser un débat à deux voix. Massivement.

 

Le baromètre qui permet de s’en inquiéter est publié par le CSA, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Depuis le 1er janvier, il comptabilise tous les temps de parole des candidats présumés à la radio et à la télévision. Plusieurs vagues ont été prévues jusqu’au 19 mars, date du début officiel de la campagne, début d’une période pleinement démocratique puisque seront alors scrupuleusement respecté les temps de parole à égalité entre les candidats. Jusque là, les chaînes sont astreintes au "droit d’équité".

 

Et quelle différence existe-t-il entre l’équité et l’égalité ? La seconde offre un temps de parole identique alors que la première tient compte "de la représentativité du candidat". Ainsi, dans l’émission "On n’est pas couché", de Laurent Ruquier, le représentant du candidat PS s’est vu octroyer 50 minutes de temps de parole, Marine Le Pen 40, François Bayrou 30 et tous les candidats en dessous de 5% ont obtenu 15 minutes.

 

Même si l’on peut contester un système qui favorise amplement ceux qui sont déjà en place, il faut tout de même noter que les temps de parole accordés ici sont autrement plus généreux que ne le serait le respect strict de la proportionnalité à l’aune des sondages.

 

Inégalité du temps de parole

 

Mais force est de constater que l’équité entrevue pour le service public chez Laurent Ruquier n’a pas la même exigence sur l’ensemble des émissions d’informations diffusées par les chaines généralistes… Du 1er janvier au 10 février, François Hollande et Nicolas Sarkozy représentaient à eux deux 63,2% du temps de parole ! Même les sondages n’ont, jusqu’à présent, jamais offert une telle proportion par rapport aux autres candidats !

 

 

 

On se dit alors que le CSA va intervenir, qu’il va devoir sévir, imposer une diète pour les deux grands représentants du bipartisme. Que nenni !

 

Et c’est sans doute les limites du CSA qui est à la télévision et à la démocratie française ce que l’ONU est à l’ensemble de la géopolitique mondiale : un arbitre sans pouvoir, qui s’agite sans se mouvoir, qui s’excite sans émouvoir. Ainsi, le 1er février, il relevait sur certaines chaînes seulement "une tendance à la concentration des temps de parole sur deux candidats. De ce fait, certains autres candidats n’ont pas disposé d’un temps de parole suffisant au regard des critères de l’équité." Lucide… et un goût prononcé pour l’euphémisme.

 

Un euphémisme qui se dissipe vite, très vite même au point de céder à l’euphorie dès lors que l’équité retrouve des chemins plus raisonnable. C’est ainsi que le 1er mars, le CSA se félicitait de voir que la concentration des temps de parole sur deux candidats (Nicolas Sarkozy et François Hollande) s'(était) atténuée". Il faut dire que les deux grands ne représentent plus que… 58,13% du temps de parole des émissions d’information des chaines généralistes (plus de 68,75 h sur un ensemble de plus de 118h…).

 

Une provocation, une réaction

 

Qui peut ignorer la valse en deux temps qui donne le tempo des journaux télévisés ? L’on débute généralement par une proposition ou une provocation de l’un des deux. S’en suit la réaction quasi automatique, pour ne pas dire pavlovienne de l’adversaire principal. On n’ose imaginer les chiffres si l’on ne devait tenir compte que des JT, de l’audience effectuée et de la hiérarchisation adoptée par les lignes éditoriales…

 

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant lors des questions au gouvernement, Assemblée nationale, Paris, le 7 février 2012 (CHESNOT/SIPA)

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant lors des questions au gouvernement, Assemblée nationale, Paris, le 7 février 2012 (CHESNOT/SIPA)

 

Et peu importe le spectacle affligeant que cela provoque. Ainsi, alors qu’il faudrait se taire face aux provocations de Claude Guéant qui a échafaudé une corrélation des plus douteuses entre le droit de vote aux étrangers et l'introduction du halal à la cantine, tous les cadres du PS sont venus à la rescousse pour condamner ce que le bipartisme nomme avec pudeur dérapage, mais qui est en réalité l’essence même de ce qui anime le crétinisme bipartite.

 

Pourquoi se priver d'une riposte, aussi artificielle soit elle, quand on a l'a certitude d'avoir la fenêtre médiatique grand ouverte pour ce faire ?

 

Le journal télévisé de "France 2" d'hier soir en est l'illustration la plus parfaite, miroir parfait d'un reflet déformant de la vie démocratique en France. La partie politique de JT proposée par Marie Drucker s'articule seulement autour des deux candidats issus des deux partis majoritaires.

 

Deux sujets : le premier pour Hollande, le second pour Sarkozy qui lui répond en écho. Et pour finir la fameuse polémique du halal et du vote des étrangers mise en exergue avec, bipartisme oblige, deux visions, deux voix, parallélisme quasi parfait : 

 

La page politique de France 2... par snoopyves1

 

Alors, il faut se donner bonne conscience. Et le PS l’a bien compris en envoyant François Kalfondéclarer que la campagne était ennuyeuse, lâchant au passage, cela ne mange pas de pain, que la proposition des 75% de Hollande était purement électoraliste à l’encontre du potentiel de voix de Mélenchon (et cette vidéo ne pourra que lui donner raison).

 

L'éternel combat UMP/PS

 

Facile quand on est à la fois spécialiste des études d’opinion et chargé de la même mission au sein du PS. Un François Kalfon qui visse sa casquette de campagne, sitôt franchi le seuil des studios de "I-télé", où chaque semaine, il affronte de manière caricaturale le très servile Guillaume Peltier, son alter ego à l’UMP, un jeune homme à la trajectoire assez bouleversante puisque, à 35 ans, il est déjà passé du FN de Jean-Marie Le Pen, au MNR de Bruno Mégret, jusqu’à Philippe De Villiers avant de se positionner à l’UMP.

 

Une bien belle opposition donc sur le plateau d’Olivier Galzi où il fleure bon le manichéisme puisque l’émission s’intitule "le combat de l’opinion", étant entendu qu’en France l’opinion se résume au combat éternel opposant le PS à l’UMP.

 

Dans cette guerre de tranchées médiatiques où les directeurs de l’information ont décidé pour vous, l’on en arrivait à se résigner.

 

Ainsi, quand jeudi, François Bayrou organisait son premier meeting depuis plus d’un mois à Angers, l’on diffusait en direct et en simultané le meeting de François Hollande à Lyon sur "I-télé" et "BFMTV". Et ceci n’avait rien d’une séance de rattrapage puisque les deux chaînes en firent de même ce samedi, alors que le candidat PS était à Dijon ou encore alors qu’il se produisait à Rouen.

 

On se souvient aussi de Marine Le Pen, furieuse d’avoir vu son meeting déprogrammé par "BFMTV" pour retransmettre celui de Nicolas Sarkozy, alors que la chaîne l’avait annoncé en teasing toute la matinée.

 

 

Alors oui, quand est tombé ce dimanche le sondage L2H, faisant reculer de 4,5 points en deux semaines les scores cumulés de l'hydre bipartite, un sentiment de justice est survenu (et ce, même si on le voit, "Le Parisien" ne titre que sur le retard de Sarkozy qui s'accroit par rapport à vous savez qui...).

 

La même semaine, "RMC" demandait à ses auditeurs : "Trouvez-vous qu'on parle trop de Nicolas Sarkozy et de François Hollande ?" Et l’émission de Bourdin se concluait en annonçant que 76% des auditeurs répondaient par l’affirmative. La même semaine où "Le Point" sortait un numéro avec une vision assez détournée du bipartisme.

 

Bien évidemment il ne s’agit que d’un sondage, d’une estimation. Mais, intervenant à quelques jours du début officiel de la campagne qui verra l’égalité de temps de parole pour l’ensemble des candidats, il est un signal et un espoir pour tous ceux qui se désespèrent de voir notre débat démocratique se gangréner dans de vaines polémiques qui mettent les candidats dos à dos, quand notre élection majeure devrait être le lieu d’un affrontement honnête entre des visions concurrentes de la société pour survenir aux crises, qu’elles soient financières, politiques ou sociétales.

 

Les Français vont-ils enfin concrétiser en intention et en vote leur agacement de voir ainsi kidnapper le débat démocratique ? Et si cette élection pouvait voir enfin la mort de l’hydre bipartite ?

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 20:49

Extraordinaire moment de campagne et de zapping hier soir. Sur TF1, François Hollande fit une annonce qui semblait mûrement réfléchie et qui marquerait un virage très nettement à gauche dans sa campagne.

 

Un candidat qui s'émancipe de manière étrange

 

Acculé à sa gauche de ne pas en faire assez, au point de proposer une réforme fiscale en-deçà de celle proposée par François Bayrou, que ses colonels perdurent malgré les faits à classer à droite, le candidat PS n'y est pas allé de main morte devant Laurence Ferrari. Il propose d'imposer les plus riches, c'est-à-dire après moult tergiversations, ceux qui gagnent plus de 1 million d'euro par an, à hauteur de 75% ! Il y a quelques mois, les riches étaient ceux qui touchaient 4000 euros mensuels. Soufflez, brave classe moyenne.

 

Laurence Ferrari pensait tenir là son scoop et remonter le score d'audience d'une émission qui était tombé dans l'abîme la semaine dernière. L'histoire montrera à ceux qui avaient, non sans mesquinerie, tenté de faire de Bayrou et de Joly les boucs émissaires de ce naufrage que c'est le concept même de l'émission qui est bancal puisque l'audience fut à peine meilleure.

 

Mais c'est en zappant que le spectateur pouvait alors apprécier le spectacle total. Car quelle surprise fut-ce pour celui qui avait eu le fabuleux réflexe d'aller voir ce qui se tramait sur France 2 au même moment, avec Jérôme Cahuzac, président de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale pour le PS, et en charge de la question dans la campagne de François Hollande ! Un moment ahurissant :

 

Ce matin sur Itélé, François Hollande questionné sur le fait que Jérôme Cahuzac n'était pas au courant de cette proposition répondit très sérieusement "eh bien il l'est maintenant. (…) Je suis candidat il est normal que je prenne des initiatives". L'on croirait le jeune adulte qui vient de prendre sa première décision et d'officialiser son émancipation vis à vis de ses parents. Touchant.

 

L'écueil de la démagogie

 

Quel cafouillage pour celui qui caracole toujours en tête des intentions de vote ! On se souvient déjà des improvisations permanentes du candidat Hollande lors des primaires, tant sur le nucléaire que sur les 60000 postes dans l'éducation qui avaient fait dire à Martine Aubry : "c'est flou et quand c'est flou, il y a un loup..."

 

Cette semaine, Le Point lance sur sa une la question qui fâche le bipartisme : "qui ment le plus ?". Mais la véritable question ne serait-elle pas de savoir qui improvise le plus ? Et au jeu du doigt mouillé qui sent le vent tourner à bâbord pour se préserver d'une poussée de Mélenchon, nul doute que François Hollande est imbattable...

 

Sinon, sur le fond que penser de ces 75% ? Je laisse la parole à François Bayrou, qui, jusqu'à hier soir, était allé plus loin que François Hollande puisqu'il propose de créer deux tranches supplémentaires contre une seule pour le candidat PS avant sa proposition choc. 

 


 

Mais plus grave encore, car il est permis de douter que François Hollande puisse réellement mettre en place un tel dispositif - et ce notamment en raison des fuites de capitaux évoquées - reste ce sentiment de démagogie qui s'empare d'un candidat qui pourtant, à en croire ses communicants, n'a aucune crainte à avoir. Une campagne est longue, très longue. Et après avoir déjà vu beaucoup de rebondissements entre la déroute de DSK, l'abandon prévisible de Borloo, de Morin ou encore de Boutin, rien ne dit que le chemin qui mène à l'Elysée soit tout rose.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 20:48

Sa venue était attendue. Des spectateurs. Des journalistes de "Libération" apparemment. Mais aussi des animateurs eux-mêmes. Philippe Poutou n’est pas seulement le candidat du NPA à la présidentielle, lourd héritage d’Olivier Besancenot.

 

C’est le François Pignon de la nouvelle saison d’"On n’est pas couché". Certains en avaient rejeté la faute sur les hôtes qu’ils ont trouvé méprisants, s’amusant de l’ouvrier de service qui ne maîtrisait alors pas les codes médiatiques.

 


Personnellement, j’avais surtout noté que le béotien avait surtout payé un manque évident de préparation pour cet évènement et des aveux, terribles aveux, sur les manques et les dérives d’un parti qui, en dehors de ses revendications anticapitalistes, traîne derrière lui des casseroles comme l’affaire de la candidate voilée qui le place de manière incertaine dans le champ républicain.

Et immanquablement, l’on reparlera de la fois précédente. C’est Laurent Ruquier qui ouvrit le bal. Et comme à son habitude, au lieu de défendre l’équipe, il défendit sa propre personne en se plaçant d’emblée comme insoupçonnable, puisque issu du milieu ouvrier. Comme il l’avait fait face à Christophe Hondelatte, en pleine crise d’égo sur le plateau.

 

Etonnamment, Philippe Poutou confessa alors que sur le moment, il n’avait pas ressenti ce mépris sur lequel on avait tant glosé. Ce sont les commentaires de ceux qui s’étaient sentis agressés, pour reprendre les termes employés par le candidat, qui, semble-t-il lui ont fait prendre conscience du "mépris social". Tout en relativisant, en rappelant que le pire du mépris social ne se manifestait pas forcément sur le plateau de Ruquier mais davantage dans les usines. Ouf, nous voilà donc rassurés.  

 

La rancune tenace d'Audrey Pulvar

 

Et alors que l’on s’acheminait vers le programme et les idées du NPA, Audrey Pulvar, qui a la rancune tenace, voulut revenir sur l’affaire un peu plus tard. Un peu seulement puisque Philippe Poutou n’eut le droit qu’à 15 minutes de temps de parole pour respecter des règles sibyllines qui offrent, comme le rappelait avec pertinence le candidat du NPA, dans la même période, 86 heures à Nicolas Sarkozy, 62 heures à François Hollande… et 53 minutes à Philippe Poutou. On comprend donc assez mal cette volonté de respecter scrupuleusement une règle dans une même émission.

 

Audrey Pulvar donc, à la dent dure, rétorqua à son contradicteur que la critique était malhonnête en rappelant qu’à l’époque, personne ne l’avait forcé à venir – on était alors en dehors de la campagne – et lui reprochant d’avoir insinué qu’elle ne savait pas ce qu’était un ouvrier qui gagne moins de 2000 euros par mois. La légitimité proviendrait, apparemment, de votre "pauvreté" dans ce débat qui accable tant le capitalisme. En d’autres termes, Poutou s’estime victime de mépris social et pour démontrer son affaire utilise, sans coup férir, une argumentation qui revendique le mépris des castes. Le serpent qui se mord la queue.

 

Attaque mesquine

 

Pour autant, était-ce la peine, Audrey Pulvar, de sous-entendre que Philippe Poutou n’avait pas écrit de ses mains son livre, sachant qu’à l’exception notable de François Bayrou et de François Hollande, aucun politique n’est en mesure de se passer d’un nègre ? 

 

"Ce que vous écrivez dans ce livre puisque c’est quand même vous qui signez ce livre donc vous êtes engagé par les propos qui son tenus dedans…" L’attaque est mesquine car oserait-elle formuler le même reproche aux autres politiques qui sont passés par le plateau de Ruquier ?

 

Philippe Poutou, plus pugnace

 

Si Philippe Poutou ne releva pas, force est de constater qu’il fut autrement plus pugnace que lors de son précédent passage. Et cette vigueur se traduisit dans la familiarité de certaines de ses invectives, qui tranchèrent avec les hésitations de celui qui cherchait ses mots de peur de ne dire une bêtise irrémédiable même s’il ne put s’empêcher de lâcher en prélude, alors que sa syntaxe faillit : "faut que j’essaye de chercher mes mots, car là faut que j’démarre bien". On ne se refait pas.

 

Cela ne l’empêcha donc pas de se lâcher à grands coups de "putain", "on s’en fout", "foutage de gueule". Fi du mépris social, le mépris fut pour la belle langue. Mais il vaut certainement mieux un excès de naturel qu’un homme qui s’englue dans une pensée mal construite comme ce fut le cas la fois précédente. 

 

Philippe Poutou le 18 octobre 2011 à Marseille (B. HORVAT/AFP)

Philippe Poutou le 18 octobre 2011 à Marseille (B. HORVAT/AFP).

 

Pour autant, les contradictions du NPA toujours présentes

 

Pour autant, Philippe Poutou est-il parvenu à effacer les contradictions du NPA, qui avaient tant transparues alors ? Rien n’est moins sûr.

 

A la question précise qui lui demanda ce qu’il le différenciait de Mélenchon, il répondit que s’il partageait des idées et des combats avec lui, il ne pouvait pas accepter cette "idée que l’on pourrait faire quelque chose avec le PS". L’occasion de tacler le candidat des ouvriers, quand il rappela qu’en septembre dernier, en milieu de cortège d’une manifestation, le président du Front de gauche l’avait snobé jusqu’à ce qu’une caméra ne pointe le bout de son objectif. Caméra braquée sur lui, il vit enfin une main se tendre au bruit d’un "ah camarade, que je suis content de te voir"... La cécité, c’est bien connu, résiste peu aux feux des projecteurs…

 

A la question précise qui lui demanda comment il allait expliquer aux petits épargnants et aux quelque 500.000 employés de banques qu’ils allaient tout perdre quand le NPA nationaliserait les banques sans indemnisation, et annulerait la dette ce qui les ruinerait toutes, il parla alors de "foutage de gueule" et expliqua qu’il suffisait de le décider. Difficilement compréhensible d’autant que l’expropriation des banques, selon lui, deviendrait un impératif d’un point de vue social et d’un point de vue… "écologique" (sic). Puis il asséna, en mode Coué : "il suffit d’embaucher" et en mode fataliste pour les épargnants "de toutes façons en ce moment rien n’est garanti"…

 

Philippe Poutou répond ce qui lui passe par la tête

 

Et ne cherchez pas à comprendre, puisque, à vouloir des éclaircissements, Pulvar et Polony se virent répondre "vous parlez, puis je parle ? On va pas nous refaire le coup d’il y a 4 mois". En d’autres termes, elles posent des questions et il répond ce qu’il a envie de répondre et les temps de paroles seront bien gardés…

 

A la question précise de Natacha Polony qui lui expliqua, comme tenta de le faire en vain Hélène Ségara qui pourtant évoquait son destin personnel avec franchise, que sa décision de vouloir faire passer la taxe professionnelle à 50%, doublée d’une interdiction de licenciement, mettaient dans le même sac grands industriels du CAC 40 et petit maçon, il répondit par une envolée lyrique finale variée et diversifiée qui évoqua pêle-mêle la famine dans la corne de l’Afrique, la catastrophe de Fukushima et les guerres au Moyen-Orient. C’est flou, et quand c’est flou…

 

Des clartés obscurantistes

 

Mais il y eut des clartés pour le moins obscurantistes. Et l’on se demanda tout d’un coup s’il eut mieux valu ne pas laisser un voile sur certaines choses.

 

Sur le refus des valeurs républicaines, telles que le drapeau bleu blanc rouge ou encore la Marseillaise, étendards dont il conteste l’utilisation à Mélenchon dans les meetings, il évoque le colonialisme passé et l’Histoire sombre de la IIIème République raciste pour justifier ses réticences. Avant de proclamer vouloir la libre circulation des Humains comme à l’époque de la… préhistoire !

 

Sur notre Histoire nationale, tout juste consentit-il se revendiquer de Jaurès… tout en refusant l’héritage de Blum, à qui il refuse la loi des congés payés qu’il attribue à la seule grève nationale. Rajoutez à cela une lourde charge sur le traitement réservé à BHL dans l’émission qui selon ses dires ne se fit jamais couper, et certains pourront se demander à juste titre la raison pour laquelle Philippe Poutou vint à s’acharner sur Léon Blum et Bernard-Henri Lévy, généralement les cibles de personnes un peu moins placées à gauche…

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est donc que Philippe Poutou s’est bien fait entendre. Celui qui sort un livre intitulé "Un ouvrier c’est là pour fermer sa gueule !" a tenu à mettre en pratique un titre qui annonce la couleur. Pour le reste, ce sera aux électeurs de juger. Et il y a matière pour se faire un avis.

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 20:48

Ce jour-là sera à marquer d’une pierre blanche. Il y avait déjà eu le tsunami Lapix. Il y aura l’attentat suicide dans "Des paroles et des actes". Marine Le Pen avait prévenu : elle ne débattrait pas avec Jean-Luc Mélenchon. Toute l’émission reposait sur ce suspense. Qu’allait-il donc arriver au moment où le président du Front de gauche allait venir sur le plateau ?

 

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sur le plateau de France 2 le 23 février (Capture Le Plus)

 Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sur le plateau de France 2 le 23 février (Capture Le Plus)

 

Il faut bien l’avouer, la réalisation a mis les petits plats dans les grands : en fond, sur le gigantesque écran plasma, Mélenchon et son équipe en coulisses apparaissaient alors qu’elle était interrogée par Fabien Namias.

 

L'odeur du soufre

 

Entre temps, François Langlet avait en vain demandé des réponses précises sur ses directions économiques, tant sur les fameux 3% sur lesquels elle avait trébuché dans "Dimanche+", que lefantasme des fausses cartes vitales, ou sur la dévaluation ou les épargnants français qui se retrouveraient avec 20% de moins. Une pure incantation face aux interrogations légitimes du journaliste économique et les demandes réitérées de David Pujadas.

 

Il y eut le débat, plus que courtois avec Henri Guaino. Peu éclairant et c’en était même à se demander ce qui finirait par les différencier sur le fond. Mais ce sera au candidat Nicolas Sarkozy de tenter de le faire.

 

Et puis Jean-Luc Mélenchon est apparu. Il commença comme si de rien n’était. Comme si. Car tout le monde savait. Et pour cause : tout le monde en parlait et pressentait l’odeur du soufre. Sa question, assez fine par ailleurs sur la question de l’avortement de confort, fut donc formulée.

 

 

Dédaigneuse, le regard rieur, l’attitude, hautaine, Marine Le Pen a alors bu d’un geste presque maniéré, trop délicat pour être honnête : elle ne répondra pas. Fuyant le regard, elle a très vite donné raison à ceux qui pensaient qu’elle redoutait le débat. Et ses minauderies n’ont trompé personne.

 

Le débat n’aura donc pas lieu. Jean-Luc Mélenchon lancera ses invectives, habilement centrées qui plus est sur sa politique familiale, cœur névralgique du hic qui empêche de voir le FN de Marine Le Pen comme un nouveau FN, car la femme y garde le rôle précaire de la femme au foyer, choyée à grands coups d’allocation qu’on refusera à celui qui travaille mais qui n’est pas Français. Marine Le Pen répondra, de manière mécanique et peu crédible que Mélenchon, en l’insultant, avait insulté ses électeurs potentiels. Autant l’argumentation pouvait être éventuellement perçue (à défaut d’être partagée) sur le plateau de Laurent Ruquier samedi soir lorsqu'elle évoqua notamment la une de l’étron de la discorde, autant l’argument parut fallacieux à souhait, surfait, prétexte à ne pas répondre.

 

Une parodie de débat

 

La parodie dura jusqu’au bout et une seule question nous brûle les lèvres : à quoi donc a servi David Pujadas dans cette affaire ? Pourquoi n’avoir pas interrompu cette mascarade puisque Madame Le Pen en refusait le jeu ? Pourquoi ne pas avoir laissé seulement Mélenchon parler, puisqu’elle refusait d’utiliser son temps de parole si ce n’est pour refuser de débattre ?

 

N’est-on pas en démocratie ? Le débat n’est-il pas l’essence même de ce qui nourrit notre République ? Marine Le Pen s’est sentie insultée parce que Mélenchon la traitait notamment de "semi-démente" : mais qu’elle l’attaque en justice, elle qui cumule les procès en tous genres. Le propre de la démocratie n’est assurément pas de refuser le débat.

 

Et quelle hypocrisie lorsque l'on sait qu’elle a collé deux procès au présentateur Laurent Ruquier,ce qui ne l’a pas empêché de venir sur le plateau d’"On n’est pas couché" et de parler avec l’incriminé. Pourquoi aurait-elle donc agi différemment face à Mélenchon si ce n’est parce qu’elle craignait l’affrontement ?

 

On se souvient comment le candidat du Front de gauche avait été pertinent lors de leur dernier bras de fer, le jour de la Saint-Valentin lorsqu'il avait expliqué que les microbes ne décryptaient pas les cartes d’identité.

 

 

Marine Le Pen se revendique la candidate du peuple et de la démocratie puisqu’elle se présente aux élections, mais elle n’en accepte pas les règles. Pour elle, l’affrontement n’a de sens que s’il lui donne des lettres de respectabilité.

 

La démocratie ne peut se permettre un tel luxe. Et lorsque l'on valse à Vienne en de fâcheuses postures, lorsque l'on légitime les écarts de papa et ses évocations encore plus fâcheuses, pour ne pas utiliser un suffixe encore plus juste, (lui qui évoque le poète antisémite Robert Brasillach) ou lorsque l'on abrite dans son parti des militants, des cadres qui déclarent vouloir, encagoulés, attacher à un arbre une journaliste (Caroline Fourest), nue en pleine forêt, pour la laisser en proie à toutes les démences, sous le prétexte qu’elle ne partage pas vos idées et qu’elle l’exprime haut et fort, alors oui, peut-être n’avez-vous pas votre place en démocratie !

 

 

Et la sentence s’impose d’autant plus lorsque l'on dénigre celui qui est votre égal, puisqu’il se présente au même titre que vous, au suffrage universel, en le rebaptisant de "leurre" ou de "voiture balai de M. Hollande". Et que dire de la lecture d'un journal en pleine allocution de son contradicteur. Mépris pour la démocratie.

 

Marine Le Pen a tout simplement implosé. Sa petite vitrine, savamment organisée, pour cacher la remise si nauséabonde n’a pas tenu à l’émission jeudi soir. La petite boutique de Marine Le Pen a implosé en direct. Le grand écart entre les anciens démons et ses nouvelles marottes n’a pas tenu. Nul ne sait si les électeurs confirmeront cet effondrement spectaculaire de celle qui voulait devenir aussi grosse… que son père.

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 20:24

Ça devient presque une habitude. Fâcheuse. Mais telle est la rude loi de la Vème République.

 

François Bayrou lors du Conseil National du MODEM, le 26 novembre à Paris (CHAMUSSY/SIPA)

François Bayrou lors du Conseil National du MoDem, le 26 novembre à Paris (CHAMUSSY/SIPA)

 

Aujourd’hui, "Paris-Match" en complicité avec l’IFOP publient une étude édifiante sur des projections de deuxième tour qui n’ont jamais été rendues publiques. Et pour cause : seuls François Hollande et Nicolas Sarkozy sont testés, d'où la question que l'IFOP a dû travestir pour l'occasion : "Des deux personnalités suivantes, laquelle préférez-vous ?"

 

Et le résultat pourra surprendre : François Bayrou battrait et Nicolas Sarkozy (61 contre 37 %, avec 2 % ne se prononçant pas) et François Hollande (51 contre 48 %, avec 1% ne se prononçant pas).

 

Une habitude disais-je, puisque déjà en 2007, Bayrou l’aurait emporté face à Ségolène Royal et le même Sarkozy. Plus dure est l’accession du premier tour. Mais quelle drôle d’élection en démocratie que celle qui voit le vainqueur du second tour perdre au premier…

 

Il y a quelques jours, déjà, Laurent Neumann, de "Marianne", avait vendu la mèche, sur la chaîne au public confidentiel, LCP, au détour d’un débat sur les forces en présence de la présidentielle :

 

Sondages second tour : Bayrou vainqueur dans... par buildfreedom

 

Pourquoi ces sondages ne sont-ils réservés qu’aux seuls QG ? Ne serait-ce pas le travail du journaliste que de dévoiler ce type d’information ? Le citoyen n’a-t-il pas le droit de savoir que François Bayrou est le SEUL candidat à pouvoir battre et François Hollande et Nicolas Sarkozy ? Et notamment qu’il serait capable de réussir là où Nicolas Sarkozy est certain d’échouer, à savoir de battre François Hollande ?

 

On comprend mieux pourquoi François Hollande s’adonne à une violente charge à l’encontre de François Bayrou dans le livre qui sort ce jour : "Cet intrépide chevalier de la petite escouade centriste", qui a "du panache", mais un "panache gris" : "Son programme est un anti-programme. Comme si ne rien promettre résumait une politique. En le lisant, je suis saisi par la peur du vide. (…) Se refusant de définir sa majorité, il n'en trouvera aucune."

 

Aimable, n’est-il pas ?

 

Hollande sur un marché à Paris, le 19 février 2012 (FRED DUFOUR/SIPA).

Hollande sur un marché à Paris, le 19 février 2012 (FRED DUFOUR/SIPA)

 

Pas de quoi être surpris pourtant. La vérité est que François Hollande a peur. Et de la même manière qu’il avait été décidé de durcir le ton, le candidat PS y est allé de la plume. Une saillie peu naturelle à en juger certains qui estiment en outre qu’elle sort à contretemps. Le même François Hollande qui dénonçait il y a peu "les attaques, la falsification, la caricature". Autre candidat, autre mœurs ? Anosognosie, mal corrézien ?

 

Le changement, c’est aussi d’une seconde à l’autre avec François Hollande… 

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 20:22

Décidément Hervé Morin aura animé la campagne… à sa façon.

 

Si les pérégrinations de Christine Boutin dans sa course présidentielle ont ressemblé à un chemin de croix, celles d'Hervé Morin firent davantage penser à un vaudeville. Des joutes verbales avec Borloo au lâchage d'élus de son propre parti, le candidat du Nouveau Centre a davantage passé son temps à justifier sa candidature et à tenter de convaincre qu'il irait jusqu'au bout qu'à décliner la singularité de ses propositions. Et quelle singularité, serait-on tenté de dire quand il avait annoncé la couleur en voulant positionner le centre...à droite ?

 

Mercredi, alors que le président de la République allait annoncé son entrée en campagne et que Christine Boutin, "la bigote qui radote", avait déjà avalé son chapelet pour rejoindre le loup Nicolas Sarkozy, tout le monde lorgnait du coté d’Hervé Morin pour attendre un probable ralliement.

 

Le débarquement a bien eu lieu, sous la forme d’un lien menant tout droit à la page du site de campagne d’Hervé Morin. Voici le texte que l’on pouvait lire, daté du 15 février :

 

"Mes chers amis, qui m’avez soutenu si nombreux – bien plus que les sondages manipulés ne voulaient le faire croire - je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part solennellement de ma décision, prise dans ma cuisine en surveillant une blanquette de veau, de retirer ma candidature prometteuse à l’élection présidentielle.

 

Cette décision, qui prouve à ceux qui en douteraient encore que je suis un homme d’Etat, est dictée par l’intérêt supérieur de la Nation. J’ai en effet des parrainages à ne plus savoir qu’en faire, ma candidature s’apprêtait à décoller de façon spectaculaire selon un sondage secret de DCRI, mais la menace socialiste qui pèse sur le pays est trop forte pour que je prenne le risque de maintenir la division dans ma famille politique.

 

Après tout ce que j’ai dit sur Nicolas Sarkozy, vous allez sans doute moquer mon ralliement, que j’assume pourtant pleinement. Nicolas Sarkozy est le seul à pouvoir assurer l’avenir de la France, et ma réélection comme député de l’Eure, qui est tout ce qui me reste.

 

Ce fut une belle aventure. Elle s’achève. Mais des tee-shirts et autres goodies "Morin 1944" seront très prochainement en vente sur ce site"

 

Le site du candidat avait été hacké pour offrir, une fois de plus, une tranche de rire sur la toile.

 

Affublé du sobriquet de "Monsieur 0%", Hervé Morin avait déjà provoqué l’hilarité générale il y a trois semaines quand une maladresse lui avait fait dire dans un discours en Normandie qu’il avait vécu le débarquement des alliés. Une prouesse pour cet "encore" jeune homme de la politique (il n’a que 50 ans) qui n’avait pu échappé à l’hilarité des twittos, qui lancèrent un jeu devenu célèbre : le "Morin McFly", en référence au nom du héros du film "Retour vers le futur".

 

Parmi les meilleurs : 

 

- "La gueule de Gutenberg quand je lui ai parlé de Twitter !" Hervé Morin

- "Bon, je vous quitte, j'ai mon char d'assaut en double file sur les Champs" Hervé Morin

- "Le bouquin de Bayrou sur Henri IV est largement basé sur mon journal intime de l'époque" Hervé Morin

- "La Bible, je la préférais en version originale ! J'en ai d'ailleurs signé la préface !" Hervé Morin

- "J'ai vu Louis XVI se faire guillotiner ; je peux vous dire que je faisais pas le malin" Hervé Morin

 

Avouons que de la part de l’homme qui fit ses vœux depuis sa cuisine, cette sortie était crédible, non ?

 

Les vœux d'Hervé Morin aux adhérents du Nouveau... par nouveaucentre

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et ce jeudi, alors que son équipe avait repris en main le site de campagne, on apprenait dans une interview à paraître dans "Le Figaro Magazine"qu'Hervé Morin jetait l'éponge. Et cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'un gag.

 

Un centre n'existe que s'il est indépendant. Et pour l'avoir oublié, Hervé Morin, adepte du centrisme hémiplégique, a davantage nourri les risées que fourni un espoir dans le cœur des Français. Que peut-il espérer à présent si ce n'est remercier celui qui n'a investi personne sous l'étiquette UMPdans sa circonscription pour lui garantir une semi-retraite paisible ? Pas sûr que cette nouvelle fasse rire grand monde...

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 20:21

Autant prévenir tout de suite un lectorat qui aura tôt fait de voir en ces quelques lignes une charge immodérée et partiale à l’encontre de son candidat fétiche ou encore un exercice de style de mauvaise foi, passage obligé du militant que je suis. Il n’en est nullement question ici et je préfère le dire sans ambages : j’ai beaucoup de respect pour François Hollande, son itinéraire et les valeurs qu’il a, avec constance, défendues. L’homme a du talent et y rajoute un zeste d’humour, ce qui n’est pas pour déplaire.

 

Seulement, et c’est une triste litanie, la présidentielle a tendance à transfigurer les hommes et, pour être honnête, à les défigurer. Le candidat s’incarne dans cette métamorphose et ce nouveau costume offre une vision bien éloignée de l’homme et de ses valeurs.

 

François Hollande au Stade de France pour assister le match France-Irlande du Tournoi des Six Nations qui a été annulé, Saint-Denis, le 11 février 2012 (A.REAU/SIPA)

François Hollande au Stade de France, Saint-Denis, le 11 février 2012 (A.REAU/SIPA)

 

François Hollande n’échappe pas à la règle. L’homme qui apparaissait modeste, respectueux et sincère offre au fil de la campagne le visage d’un candidat arrogant, au point d’avoir conjugué les 60 propositions de son projet au futur simple de l’indicatif, comme s’il était sûr de son élection, et surtout aux vérités évolutives. Martine Aubry avait déjà été épinglée sur ce dernier trait, que Philippe Meyer avait identifié sous le néologisme de "menteresse". Chez François Hollande, l’on hésite entre le candidat-caméléon, qui modifie sa couleur de peau en fonction de celui qui observe, et le "menteur" qui tente maladroitement de dissimuler ses erreurs et ses manquements.

 

Et des erreurs, il en fait. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais Michel Rocard lui-même dans le cadre d'un colloque organisé mardi soir à l'Assemblée nationale par le club "Inventer à gauche". L'ancien Premier ministre a confié ses impressions sur les "100 premiers jours" imaginés par le président Hollande – et l’on ne pourra pas reprocher à Michel Rocard de céder à un quelconque zèle partisan.

 

Le diagnostic de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand, que François Hollande prend comme référence, est sans appel : les prévisions de croissance sur lesquelles est bâti le projet présidentiel ne sont pas "plausibles" : "L'hypothèse de croissance sur laquelle se fonde François Hollande n'est pas plausible." Dans un compte-rendu diffusé par LCP, les observateurs rapportent que Michel Rocard avait reconnu que les chiffres proposés par le PS s’opposaient à ceux que donnent l’Insee et l’OCDE. Et Rocard de rectifier pour tenter d’épargner son candidat : "Ce n'est pas lui que j'engueule, c'est le parti."

 

La révélation offre une brèche béante à ses adversaires, qui l’accusaient déjà de vouloir dépenser plus que nos finances le permettraient, jusqu’à la caricature. La preuve, l’UMP, devant occuper artificiellement le terrain, avait organisé une séance de spiritisme, version Téléthon, pour exorciser l’impact de la primaire sur les enquêtes d’opinion.

 

Comment croire en effet une seule seconde à une erreur de calcul ou de jugement de la part des cadres qui ont estimé le projet de François Hollande ? Ces chiffres n’étaient-ils pas conditionnés par l’ampleur des promesses effectuées par le candidat et qui ne pouvaient être fondées, pour paraître réalistes, que sur une croissance providentielle ? Un maquillage qui fait désordre pour celui qui veut apparaître dans la transparence et la vérité et qui rappelle l’adage de Pasqua : les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire.

 

De la même manière, François Hollande avait fait de la finance son adversaire principal au Bourget. De quoi rassurer la gauche de la gauche qui avait en tête le "capitaine de pédalo" lancé par Mélenchon. Ça, c’est François Hollande côté pile en somme.

 

Mais à la presse étrangère, en l’occurrence "The Guardian", où il faut rassurer ne serait-ce que pour éviter une inquiétude des marchés en cas d’élection, le candidat PS déclare :

 

"La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans, au cours desquels nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre !"

 

Soyez donc rassuré, peuple de gauche, avec Hollande au pouvoir, ce sera ouverture des marchés à la finance et à la privatisation ! Et il s’en vante ! Il faut dire que l’on a tous en souvenir la fabuleuse opération réalisée par l’État français qui, sous l’inflexion de Lionel Jospin, privatisa les autoroutes. Ça, c’est François Hollande côté pile.

 

François Hollande au Stade de France pour assister le match France-Irlande du Tournoi des Six Nations qui a été annulé, Saint-Denis, le 11 février 2012 (A.REAU/SIPA)

François Hollande au Stade de France, Saint-Denis, le 11 février 2012 (A.REAU/SIPA)

 

Alors haro sur la finance, ou vive la privatisation et l’ouverture au marché ? Hollande, le candidat-caméléon qui fait de la complaisance l’essence même de la campagne. Dis-moi qui tu es et je te dirais ce que tu veux. Une méthode pour le moins douteuse qui ne s’arrête pas à ces deux récents exemples, qui sont la continuité d’une tradition débutée dès la primaire : la valse sur les 60.000 postes dans l’Éducation (création, puis redéploiement, puis promesse de postes dans l’enseignement et non d'enseignants), celle éternelle sur les retraites (appréciée à sa juste mesurepar le Front de gauche lui-même...), ou encore les aller-retour sur le pacte sulfureux passé avec EELV

 

Finalement, il semblerait que le candidat François Hollande n’ait qu’un seul programme : gagner. Ou de la confusion entre la finalité et les moyens d’y parvenir. Décidément, je préfère nettement l’homme politique au candidat-caméléon Hollande…

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 20:19

Sur le plateau du 20 heures, hier soir, Laurent Delahousse a cru poser une question anodine au candidat François Bayrou, de celle qui fait office de marronniers en cette période : les parrainages de Marine Le Pen. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’attendait sans doute pas à la réponse que lui fit le candidat centriste.

 

Bayrou, MLP et Delahousse Vidéo snoopyves1 sélectionnée dans Actualité

 

Comme on le voit, Laurent Delahousse, une fois n’est pas coutume, n’avait justement pas bien compris ou analysé la réponse de François Bayrou : si Marine Le Pen n’avait pas ses signatures, il n’en appellerait pas aux élus du MoDem mais bien à tous les élus républicains (ce qui n’est pas la même chose, Monsieur Delahousse, et même pas "à peu près").

 

D’ailleurs ce lundi, c’est bien ce qu’ont repris bon nombre de journalistes et d’éditorialistes de cet entretien : faut-il réunir l’ensemble des républicains si Marine Le Pen ne parvenait pas à réunir ses parrainages ? Au premier rang des sondés, Manuel Valls, qui subissait alors le feu des questions de Jean-Pierre Ellkabach, donna sa réponse.

 

 

Il ne manque pas de culot Manuel Valls : "Une arrière boutique pour répartir des signatures 'et moi je te donne tel département,  et moi je te donne tel maire'" Mais de quoi parle-t-il ? De l’accord entre le PS et les Verts sans doute ? Là bas, c’était plutôt : "à toi la circonscription, à moi le perchoir !" Hors-sujet ou mauvaise foi manifeste de la part du porte-parole de François Hollande ? Chacun appréciera.

 

Au-delà de cette brillante illustration du proverbe "l’hôpital se fout de la charité" de la part du député-maire d’Evry, il faut tout de même apprécier à sa juste mesure, le piège tendu par François Bayrou à Marine le Pen.

 

Choix cornélien pour Marine Le Pen

 

La présidente du FN se retrouve en face d’une alternative insupportable pour elle : soit elle présente ses 500 signatures et montre que le système fonctionne. Soit elle en appelle au système pour lui procurer ses 500 signatures. Un choix cornélien pour celle qui prétend être la candidate qui s’oppose au l’UMPS, sigle dans lequel elle place tout le monde sauf elle-même, que son père appelait en son temps establishment.

 

À moins, bien évidemment, que Marine Le Pen ne récupère pas ses 500 signatures, estimant finalement qu’un "troisième tour" aux législatives était autrement plus rémunérateur qu’une défaite, fût-elle au mieux au second tour de la présidentielle, à raison de 1,63 euro par an et par voix récoltée.

 

Et à en croire Caroline Fourest qui rapporte que Carl Lang avait constaté sur le terrain que les maires qui avaient signé pour Jean-Marie Le Pen n’avaient toujours pas été approchés par l’équipe de la fille, il semblerait que Marine Le Pen ne fasse pas de la course aux signatures une priorité, et qu’elle ne se pressera pas outre mesure à solliciter le système. Le piège, alors, se refermera.

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 20:18

C’est à Roubaix qu’Eva Joly a tenu à faire rebondir une campagne qui s’enferre dans des scores faisant presque oublier qu’Europe Écologie fut à quelques voix près la deuxième force du pays il y a trois ans lors des Européennes.

 

Il est vain de s’attarder sur cette dégringolade abyssale, qui tient au moins autant au type d’élections, la présidentielle, qui n’a jamais réussi aux Verts, qu’au caractère la logique d’un parti qui, malgré un nouveau baptême, n’est jamais sorti de ses querelles d’appareil.

 

Eva Joly, le 3 février 2012 à Caen lors d'un meeting (B. GUAY/AFP)

Eva Joly, le 3 février 2012 à Caen lors d'un meeting (B. GUAY/AFP) 

 

Bien au contraire, il faut faire fi des postures et autres impostures que les uns prêtent aux autres pour ne s’intéresser qu’à la seule préoccupation que doit être celle d’un électeur à la veille d’une aussi grande échéance : le programme et ses valeurs. Et ce samedi fut l’occasion pour Eva Joly de présenter son programme précis.

 

Roubaix, un choix symbolique

 

Le faire à Roubaix avait une connotation particulière. Car Roubaix, ce n’est pas seulement la ville où les Verts sont dans l’opposition municipale alors que le PS est aux manettes… avec le MoDem. C’est aussi la ville qui a mis en lumière l’entrisme de l’intégrisme musulman comme le montrait une enquête édifiante de Marianne en 2006.

 

Caroline Fourest avait également esquissé ce clair-obscur dans la Tentation obscurantiste pour montrer notamment comment des cadres du Parti des Verts, jouaient malgré eux aux idiots utiles en cautionnant un islam non modéré et surtout hermétique à la laïcité.

 

Et parmi eux furent évoqués, dans l’essai de Fourest, Noël Mamère qui se faisait applaudir au congrès de l’UOIF, proche des Frères Musulmans, ou encore José Bové, dont les propos en retour d’un retour d’un voyage à Ramallah, participa sans ambigüité à la cabale conspirationniste qui visait à faire du Mossad l’instigateur des attaques des synagogues en France en 2006…  

 

Des souvenirs qui avaient d’ailleurs poussé le CRIF à refuser d’inviter Eva Joly à son diner traditionnel où Sarkozy et Hollande ont pu, à l’envi, redoubler d’appétence pour le clientélisme religieux.

 

Pourtant, à Roubaix, la candidate d’EEV fut muette sur la question du communautarisme ou de la laïcité. Et c’est même à se demander si les observateurs et les journalistes n’ont finalement retenu que cette introduction en cht’i qui fit le tour des rédactions sans susciter l’envie d’en revenir au programme.

 

Eva Joly salue Roubaix…en Ch’ti Vidéo LCIWAT sélectionnée dans Actualité

 

Une conception de la laïcité qui pose question

 

Il faudrait pourtant savoir : EEV ont-ils tiré toutes les leçons de leurs erreurs passées sur la question de la laïcité et du communautarisme ? Sont-ils revenus à davantage de prudence dans leurs liaisons dangereuses avec certaines franges de l’intégrisme qu’ils n’avaient pas su reconnaître ? Ont-ils pu prendre conscience que le multiculturalisme qu’ils défendaient était fondé sur d’incontestables bonnes intentions mais n’aboutissaient en réalité qu’à un affaiblissement coupable de notre laïcité ?

 

Si le discours de Roubaix ne fut pas l’occasion de le vérifier, le programme qu’Eva Joly dévoila et quelques prises de positions depuis quelques moins ont-elles pu nous renseigner sur le thème ?

 

Une première offensive fut lancée, voilà un an, dans les colonnes de Libération, co-signée par Esther Benbassa, qui entre temps est devenue députée, Noël Mamère et Eva Joly elle-même. Une tribune intitulée Manifeste pour une écologie de la diversité et qui en appelait à une laïcité raisonnée qui reconnaissait le différentialisme. Alors même que notre République est une et indivisible.

 

Et toujours cette fâcheuse manie de placer un épithète à notre Mère Laïcité. "Raisonnée" un jour, "ouverte" un autre.  Et le système d’intégration à la française, qui malgré ses dysfonctionnements a pourtant fait ses preuves, d’être battu en brèche : "Intégration, assimilation sont des mouvements venus d’en haut, autoritaires, ne prenant pas en considération les réalités humaines, et les dénigrant sous l’étiquette commode de communautarisme".

 

Un procès qui a provoqué une levée de bouclier, notamment chez les Universitaires, qui soulignèrent l'erreur tant philosophique que politique commise par nos cadres Verts.

 

Mais dans quelle galère Eva Joly s'était-elle embarquée, quand on sait que la véritable instigatrice de la tribune fut Esther Benbassa qui immanquablement fut la seule à réagir à la contestation. Esther Benbassa dont les prises de positions ont toujours fait couler beaucoup d'encre, qu'elles soient pour la Palestine ou contre l'Etat d'Israël, ou quand elle fait du Hamas, un parti simplement élu démocratiquement "quelles que soient par ailleurs sa nature et ses capacités élevées de nuisance"... Des opinions pour le moins tranchées et qui ne contribuent pas à lever les suspicions sur les Verts et les questions d'identité, de religion ou de communautarisme.

 

Lien de cause à effet ? Toujours est-il qu'Eva Joly se fit davantage discrète sur ces questions par la suite. Et ce n'est finalement qu'en janvier dernier, soit presque un an après, qu'elle fit sa sortie remarquée sur les jours fériés pour Laïd et Kippour. On en pensera ce que l'on en veut mais plus intéressante fut la réaction des Verts à celle de Laurent Wauquiez sur la proposition de la candidate écologiste. Ce dernier rappelant que "notre pays a des racines qui sont des racines chrétiennes", un communiqué des Verts rappelle fort à propos que le Ministre a une "conception singulière de la laïcité"... Mais juste parce qu'il en excluait le "judaïsme et l'islam", réduisant "l'Histoire de France à ses racines chrétiennes". 

 

Encore une fois, pour les Verts la loi de 1905 se résume à la liberté de culte, le second article, quand cette loi rappelle dans le premier que la République ne reconnaît aucun culte. Pas un, ni deux, ni trois. Aucun.

 

Reste alors pour se faire une idée le programme qu'a proposé Eva Joly à Roubaix et sobrement intitulé L'écologie, la solution. Un étrange programme à la vérité puisque les mots laïcité et religion en sont exclus. Un projet évasif sur ces questions où les Verts se savaient attendus. De quoi, en somme, ne froisser personne.

 

Un projet, et l'on n'en sait finalement pas davantage. Laissant les zones d'ombres et de flou. Chacun pourra ainsi y trouver son compte. Une habitude dans un parti où d’un côté on milite pour le mariage gay et de l’autre on flatte certains communautaristes qui n’ont fait ni des droits des femmes et encore moins des homosexuels une priorité…

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 20:17

Quel avilissant spectacle que celui que nous offrent en boucle les chaînes d’information continue qui font d’une poignée de mains et de quelques phrases échangées, et tellement préparées, un moment d’exception. Et l’organisateur de se réjouir sur iTélé que le CRIF gardera longtemps en mémoire ce doux moment avant que la campagne ne fasse rage.

 

Oubliées pour un soir, les polémiques entre ceux qui cautionnent la politique de la prostitution électoraliste pour rabattre les électeurs engagés dans la Marine, et les effarouchés qui n’ont rien trouvé d’autre pour répondre (à ce qui n’aurait mérité que le mépris du silence) que de brandir les assimilations grossières au nazisme, n’en déplaise à des commentateurs qui décidément, manquent cruellement d’objectivité.

 

Sarkozy et Hollande au diner du CRIF

François Hollande venant saluer Nicolas Sarkozy lors du diner du CRIF, le 8 février 2012. (CHRISTOPHE GUIBBAUD/SIPA)

 

Petits problèmes de neutralité...

 

On s’esbaudit à qui mieux mieux de voir les deux favoris déclarés des sondages s’inviter au dîner du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France ! Le même Nicolas Sarkozy qui avait provoqué un désordre sans précédent en voulant organiser l'inopportunément nommé débat sur la laïcité, dont les oripeaux sémantiques cachaient mal ses griefs envers l’islam. Le même François Hollande qui au Bourget avait déclaré avec gravité vouloir placer dans la Constitution française la loi de 1905 de la laïcité, qui martèle que la République ne reconnaît aucun culte.

 

Et l’on ne peut pas dire que le CRIF fasse dans la neutralité, notamment quand il se refuse à inviter Eva Joly, et le fait savoir au nom du passif des Verts sur la question israélienne. Il faut dire qu’entre José Bové, futur député européen, qui au retour d’un voyage de Ramallah en 2006 avec Thierry Messant suspectait à demi-mot le Mossad d’être l’instigateur des profanations des synagogues, comme le dénonçait Caroline Fourest dans "La Tentation Obscurantiste", ou encore Alima Boumediene-Thiery, qui fut sénatrice d’EELV, qui demanda le boycott des produits israéliensau point de déclarer dans la presse algérienne que "le lobby sioniste n’a pas à faire sa loi en France", les Verts n’ont pas toujours été exempts de tout reproche.

 

Question laïcité et neutralité chez les Verts, on repassera. D'autant que l’on n’oublie pas que les frères Cohn-Bendit applaudissaient la désobéissance civique des jeunes collégiennes voilées, et que les députés de la même couleur ont refusé de voter la loi sur la dissimulation des visages dans l’espace public avant qu’Eva Joly ne propose de légiférer pour accorder des jours fériés pour Kippour et Laïd.

 

Un coup médiatique réussi

 

Mais la question n’est finalement pas de savoir si Messieurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, en leur qualité de citoyen, ont le droit de participer à titre personnel au dîner du CRIF, mais si leur présence est particulièrement bienvenue alors que l’on est à trois mois de la présidentielle.

 

Au-delà de l’épineuse question de la laïcité, l’on voit bien que celle du clientélisme est particulièrement importante et l’on se doute bien des interrogations nombreuses que cette participation va engendrer. Et après l’électorat arménien, l’électorat juif… Bientôt ce ne sera plus l’élection du président de la République mais l’élection du médiateur des communautés de France.

 

Et le pire dans l’histoire, c’est que et François Hollande et Nicolas Sarkozy auront réussi leur coup. Non pas vis-à-vis de l’électorat juif, si tant est qu’il en existe un qui vote comme un seul homme, mais davantage leur coup médiatique. Tous les journaux ce matin ne parlaient que de "ça" :

 

 

Opération réussie : les deux grands adversaires du bipartisme se saluent avant le combat de boxe. Et dire que certains analysent avec le plus grand sérieux que les deux plus exposés médiatiquement sont ceux qui voient leurs intentions de vote progresser ! Quelle puissance dans l’analyse !

 

Et pendant ce temps là, bien évidemment, le CSA publie son rapport mensuel constatant que sur France 2, la chaîne qui consacre le plus de temps à la politique, et de loin (presque 11heures pour ses émissions d'information contre par exemple mois de 1h15 pour TF1 ou encore moins de 32 minutes pour M6 pour le mois de janvier), Hollande et Sarkozy totalisent à eux deux plus de 60% du temps d’antenne au grand mépris de l’ensemble des candidats.

 

Le même CSA comptabilisera-t-il "l’image" du CRIF qui ne parlait pas de la présidentielle à proprement parler ? Au royaume des aveugles les borgnes sont les rois. 

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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