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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 19:31

Il est toujours étonnant de voir comment les médias créent de faux événements… Hier soir, François Bayrou était l’invité de l’émission de TF1, Parole Directe. Il confirma alors qu’il serait bien candidat à l’élection présidentielle. Secret de polichinelle, même si tous les titres de la soirée en firent des gorges chaudes, quand le Président du MoDem s’était déjà déclaré dès août et l’a dit et répété depuis des mois… Passons.

 

François Bayrou , président du MoDem, au siège de son parti, rue de l'Université, Paris, le 27 octobre 2011 (J.MARS/SIPA)

François Bayrou , président du MoDem, au siège de son parti, rue de l'Université, Paris, le 27 octobre 2011 (J.MARS/SIPA)

 

Ce type d’émission n’accouche que très rarement de pépites et pour cause : les questions sont convenues et les candidats en face sont préparés comme jamais pour y répondre. La langue de bois y est souvent de mise et laisse tout le monde sur sa faim. Sauf qu’hier soir la montagne n’a pas accouché d’une souris… mais d’un Himalaya.

 

On attendait bien évidemment que le député béarnais se confiât sur l’accord entre EELV et le PS, ce trouble coup de pied sous la table qui fit tomber la belle porcelaine et provoqua le départ médiatique impromptu de la convive écolo…

 

Mais François Bayrou ne s’intéressa point à la discorde sur le Mox, ce qui, soit dit entre nous, n’est compréhensible de personne, à moins d’être en master en ingénierie nucléaire. Non. Il alla un peu plus loin. Entre les lignes. Pour sortir un lièvre et non des moindres.

 

Non seulement, François Hollande a négocié des centrales nucléaires pour des circonscriptions, mais encore a-t-il négocié la souveraineté et l’influence de la France ! L’accord entre EELV et le PS ne portait donc pas seulement sur une vingtaine de centrales, mais aussi sur le rôle de la France à l’ONU. Et François Hollande d’accepter, s’il venait à devenir président (ce qui n’est pas fait, précisons-le de suite…) de renoncer au droit de veto dont la France dispose.

 

C’est de Gaulle qui doit se retourner dans sa tombe ! Ce fameux veto dont la France a menacé les États-Unis et qui permit notamment avec courage de faire entendre la voix de la sagesse de notre pays, lorsque le monde entier s’apprêtait à signer un blanc-seing aux États-Unis pour aller faire une croisade en Irak.

 

Les Verts ont décidément un véritable problème avec la dimension de la France et son histoire, Eva Joly ayant déjà proposé de rayer d’un trait le 14-Juillet. À la limite, de sa part, cela ne surprend guère.

 

Mais, que François Hollande ait cédé sur ce point, si important, si stratégique, si fondamental en ces temps d’instabilité où les démocraties naissent mais dans un avenir incertain et où il convient de conserver le peu d’influence qui nous reste dans ce monde globalisé, c’est pour le moins irresponsable.

 

On avait glosé à tort sur le fait que François Hollande était resté à Brive-la-Gaillarde quand Nicolas Sarkozy tentait de sauver le monde à en croire certains (tant qu’il y aura des naïfs pour le croire…). Mais, cette fois-ci, preuve est faite qu’au-delà du manque de charisme et d’expérience aux hautes responsabilités, Hollande est prêt à tout pour gagner. Y compris à brader le rayonnement et l’influence de la France dans la géopolitique. Consternant.

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 19:31

En publiant sa tribune dans "Le Monde", Yannick Noah pensait bien jeter un pavé dans la mare. Pour une réussite, c’est une réussite ! Le monde du sport dans son ensemble est consterné par les propos de l’ancien vainqueur de Roland Garros.

 

Yannick Noah assiste au quart de finale entre la France et la Grèce, Euro basket, le 15 septembre 2011, Lituanie (MILOSAVLJEVIC/SIPA)

Yannick Noah au quart de finale entre la France et la Grèce, Euro basket, 15 septembre 2011, Lituanie (MILOSAVLJEVIC/SIPA)

 

Pire, il a mis dans l’embarras tout le tennis français. La FFT s’est fendue d’un communiqué assez laconique, épargnant la légende Noah (mais pas ses propos) pour n’évoquer que la lutte contre le dopage :

 

"Face au fléau qu'est le dopage dans le sport, les accusations sans preuve et les propos provocateurs sont inappropriés, et la pire des attitudes serait de renoncer à lutter."

 

Et que dire des joueurs de tennis français qui jouent actuellement le Masters, Tsonga en simple et Llodra en double, l’un des tournois le plus important de l’année pour eux, qui doivent faire face dans les vestiaires à… Rafael Nadal et David Ferrer, soit la moitié de l’armada espagnole de Coupe Davis. Merci qui ? Merci Yannick !

 

L’heure pour eux est au profil bas. Interrogé sur les propos de la personnalité préférée des Français (jusque quand…) quant au dopage dans le sport espagnol, Tsonga a ainsi expliqué :

 

"Je suis venu dire à Rafa que je ne prenais pas part à ça. Et que ce que pensait un Français ne reflétait pas forcément l’opinion publique à tous les coups. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de souci. C’était pour mettre les choses au clair. Je n’ai pas envie [...] qu’il ne me regarde de travers alors que je n’y suis pour rien."

 

Rien de tel pour lancer le match qui s’annonce décisif entre les deux jeudi dans l’O2 Arena, puisque le vainqueur sera qualifié pour les demi-finales. Qu’il se rassure, Nadal ne semble pas lui en vouloir. Mais rien ne dit que l’Espagnol ne va pas trouver une motivation supplémentaire pour remettre les pendules à l’heure après son humiliante défaite face à son rival de toujours, Roger Federer.

 

Nadal est allé plus loin dans sa condamnation des propos de Yannick Noah, en tentant d’expliquer l’insolente réussite du sport espagnol, suffisamment notable pour que le tennisman reconverti en chanteur la juge suspicieuse :

 

"L’Espagne est au sommet du sport parce qu’elle a une génération fantastique. Ce qui compte c’est l’effort, le travail et l’envie de progresser. Nous ne bénéficions pas des mêmes installations que la France et pourtant, depuis vingt ans, nous sommes meilleurs qu’eux."

 

Ce qui compte, c’est l’effort, le travail et l’envie de progresser. De bien belles valeurs brandies en étendard par le sextuple vainqueur de Roland Garros, qui sont aux antipodes de la potion magique avancée par Noah.

 

Et la différence est grande entre une inspiration prise sans preuve auprès des piliers de comptoir et les arguments vérifiables de Nadal. Car si l’actuel numéro deux mondial évoque cette période de "vingt ans", ce n’est pas complètement par hasard. Cela ne fait pas exactement vingt ans que l’Espagne explose au plus haut niveau, mais une toute petite décennie.

 

Toutefois, en remontant vingt ans en arrière, on retrouve un événement qui a marqué un tournant décisif dans la mentalité, la préparation et la réussite des Ibériques : les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Cette grand-messe, qui restera dans les mémoires de tous ceux qui ont pu les vivre même à la télévision, a marqué toute une génération d’Espagnols qui aujourd’hui ont entre vingt et trente ans.

 

Leur réussite, aujourd’hui, ils la doivent aussi à cette vitrine qui les a marqués, motivés comme jamais. On se souvient de l’incroyable impact qu’a eu la Coupe de monde de football en France alors que ce sport connaissait une période de creux depuis la retraite de Platini et la non-qualification historique pour la Coupe du monde 1994 aux États-Unis.

 

Dans sa fumeuse analyse, Yannick Noah n’a tenu compte que de la réussite des Espagnols, sans avoir pris en compte à un seul moment le contexte de cette progression, qui n’a rien d’ailleurs rien de fulgurante : Arantxa Sanchez, numéro un mondial, Juan Carlos Ferrero, numéro un lui aussi, ont montré la voie en tennis, Miguel Indurain en cyclisme (si certains veulent évoquer des soupçons, c'est là aussi sur le net, le troquet des temps modernes, il faudrait sans doute dépasser le prisme de l’Espagne pour aborder celui du cyclisme en général…), Fermin Cacho qui remporta le titre olympique à Barcelone avant de l’assortir de l’argent en 1996, et de deux breloques du même métal aux championnats du monde de 1993 et 1997…

 

Eh oui, quitte à parler sport espagnol, autant s’y connaître un peu et évoquer tous ceux qui ont participé à sa gloire quand les grands soupçons n’étaient pas de mise… Et constater que, si les Français n’étaient pas "des nains" à côté d’eux, il leur est déjà arrivé de jouer les faire-valoir. Et qu’avant d’être soupçonné de dopage, un vainqueur peut légitimement avoir la présomption du meilleur jeu…

 

Car, dans ce cas-là, il y a d’autres nations qui pourraient être pointées du doigt :

 

- on peut parler de l’athlétisme américain qui a vu tomber Marion JonesJustin GatlinTim Montgomery, Chryste Gaines et tant d’autres, sans compter les éternels soupçons sur Florence Griffith Joyner, qui détient toujours le record du monde des 200 et 100 mètres en… 20’34 et 10’49, elle qui décéda brutalement à 39 ans, n’est peut-être pas le plus propre de la planète ;

 

- on peut aussi évoquer, si l’on veut parler de ceux qui nous font "passer pour des nains", la Jamaïque et les records invraisemblables de Bolt qui défient les lois de la nature que l’on avait imaginées et de ses athlètes féminines qui ont éclaboussé de leur talent Pékin tout en faisant grincer les dents – les leurs étant enserrées dans des appareils dentaires suspects pour quelques observateurs ;

 

- et les All Backs alors qui ont écrasé tout le monde lors de la dernière Coupe du monde de rugby ?

 

- et les Chinois qui dominent le tennis de table depuis plusieurs décennies ?

 

- et les Kenyans qui gagnent toutes les courses de fond et de demi-fond ?

 

Mais non, de cela, Yannick Noah n’en dit mot. Il préfère pointer seulement le sport espagnol. Sans aucune preuve. Quitter à écorner l’image du champion qu’il a été, comme le craint Claude Droussent, ancien patron de "L’Équipe". D’ailleurs, depuis lundi, on en parle beaucoup de Yannick. Mais lui reste muet… La gueule de bois ?

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 19:08

Mais qu’est-il donc arrivé à la personnalité préférée des Français pour avoir osé publié via "Le Monde" une tribune aussi lamentable et délétère ce week-end ? Dire que cet ambassadeur de la France ait pu tomber aussi bas dans le cliché, voire dans le beaufisme, fait un mal considérable à l’image de notre pays, que le nouveau Ministre des Sports, lui-même ancien champion olympique a déploré fort logiquement, et à l’en croire, bon nombre de sportifs français.

 

Yannick Noah lors de l'euro de Basjet le 15 septembre à Kaunas en Lithuanie (J. SKARZYNSKI/AFP)

 Yannick Noah lors de l'euro de Basket le 15 septembre à Kaunas en Lithuanie (J. SKARZYNSKI/AFP)

 

Qu’a donc dit le dernier vainqueur français de Roland Garros ? Il a tout simplement accusé les sportifs espagnols de se doper. Ni plus, ni moins. Comparant les Français et les Espagnols, il déclare ainsi : "Aujourd'hui, ils courent plus vite que nous, ils sont beaucoup plus costauds et ne nous laissent que des miettes. A côté d'eux, c'est simple on a l'air de nains. Qu'est ce qu'il s'est passé qu'on aurait raté ?"

 

Puis il donne la solution :

 

"Auraient-ils découvert des techniques et des structures d'entraînement avant-gardistes que personne avant eux n'avait imaginées ? (...) Aujourd'hui, le sport c'est un peu comme Asterix aux Jeux Olympiques : si tu n'as pas la potion magique, c'est difficile de gagner. Et là, on a l'impression que, comme Obélix, ils sont tombés dans la marmite. Les veinards."

 

"On a l'impression". Et Noah de préciser : "Mais ces dernières années, ils ont dû un peu forcer sur la potion sur l'hécatombe de contrôles positifs".

 

Pourquoi ces propos ?

 

L'accusation est claire, nette et précise. Même si Noah se fend d'une prétérition bien hypocrite pour tenter d'atténuer vainement son propos : "Il faut, bien sûr, respecter la présomption d'innocence, mais plus personne n'est dupe".

 

Mais alors quelle preuves irréfutables aurait en sa possession Yannick Noah ? Des rapports officiels ? Des décisions de justice ? Des confessions des intéressés ou de leurs intermédiaires ? Que nenni ! Des convictions. Et pas n'importe lesquelles : celles qu'il a obtenues... au troquet :

 

"Mais vous savez ce qu'on raconte au café des sports (je connais bien, j'y passe souvent m'en jeter un p'tit) ? Que ceux qui gagnent sont ceux qui arrivent à passer au travers des mailles su filet, qui sont plus rapides que les contrôleurs et utilisent les produits pas encore détectables."

 

Qui eût cru qu'entre un café et un ballon de rouge, on pouvait monter les dossiers solides pour faire tomber les dopés du sport international ?

 

Mais comment peut-on tomber aussi bas ? Déjà Yannick Noah nous était apparu étonnamment survolté récemment au Journal télévisé de David Pujadas sur France 2 le 3 novembre dernier avec ses lunettes de soleil au point de se demander s’il n’avait pas bénéficié d’une louche d’une autre marmite ce soir-là. Mais cette fois-ci, Yannick Noah dépasse les bornes.

 

Noah, l'ignorant

 

L’ancien numéro trois mondial a toujours eu la triste réputation de faire des sorties presse assez limites faisant valoir sa sincérité et l’absence de langue de bois, quand il aurait dû parfois user davantage de diplomatie. Mais comment peut-il à ce point désigner un pays et l’ensemble de ses sportifs et les placer dans l’œil d’un cyclone aussi grave, faisant une généralité que le Comité olympique espagnol a légitimement condamné samedi soir en qualifiant Yannick Noah d’"ignorant" ?

 

Et encore. L’ignorance serait excusable. Yannick Noah ne se contente pas de cela mais tombe dans la délation sans preuve au nom d’une suspicion de comptoir. De deux choses l’une : soit Yannick Noah dispose de preuves réelles et il doit balancer. Soit il n’a rien du tout si ce n’est qu’une conviction née d’une soirée trop arrosée. Auquel cas il eut mieux fait de se taire.

 

Noah conclut, avec ironie ? Sous les vapeurs de l'ivresse, l'on ne sait plus trop qu'en déduire : "la meilleure attitude est d'accepter le dopage."

 

La personnalité préférée des Français aurait-elle pris la grosse tête au point de se croire autorisée à tout, sans retenue, quitte à être à ce point irresponsable ? En tous cas, voilà une bien triste manière de fêter les 20 ans de notre victoire en Coupe Davis après 59 ans de disette, quand Yannick était capitaine. Assez moche même.

 

Et puis, il faudrait aussi se demander comment un journal comme le Monde, autrefois la référence, a-t-il pu laisser publier dans ses colonnes pareille tribune. Oui pourquoi.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 19:06

Quelle aventure rocambolesque que cet accord, que l’on avait dit à l’eau de rose, entre le PS et les Verts ! Sommés de trouver des atomes crochus en vue de la présidentielle, François Hollande et Cécile Duflot sont surtout parvenus à se prendre le chou.

 

Le PS, comme il sait le faire, a tenté de marcher à la carotte en proposant des circonscriptions. La présidente d’EELV a cédé à la tentation, quitte à prendre le RER pour aller siéger, enterrant de facto le destin présidentielle d’une Eva Joly, meurtrie, qui n’eut d’autre choix que d’aller planter ses choux. Verte de rage.

 

Eva Joly au 4e congrès du Parti vert européen, à la Maison de la chimie, Paris, le 12 novembre 2011 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

Eva Joly au 4e congrès du Parti vert européen, à la Maison de la chimie, Paris, le 12 novembre 2011 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

 

La pré-campagne aura donc fait deux victimes chez les Verts : Nicolas Hulot, à qui l’on ne trouvait pas assez de sang vert, et Eva Joly qui était trop verte dans ces plantations expérimentées où l’on sait donner des châtaignes et faire chou blanc de ses convictions pourvu que la moisson soit bonne. Le Joly carrosse est redevenu une citrouille et, sur la pointe de la seule pantoufle de vair qui lui reste, verra-t-on bientôt l’actuelle candidate faire marche arrière pour battre en retraite, lâchée en rase campagne ? Les carottes semblent cuites.

 

Un bien drôle de parti qu’EEV. Certains voient en lui un refuge pour les faucheurs d’OGM ou les protecteurs des animaux. D’autres les imaginent sans électricité, à vélo, sans téléphone mobile. Miroir aux alouettes. Ses cadres sont surtout connus pour un cynisme sans égal. Et Eva Joly n’est pas la dernière.

 

En 2009, l’ancienne magistrate avait décidé de se lancer dans la politique en débarquant aux européennes. Elle alla lustrer le tracteur de François Bayrou qu’elle estimait le plus à même pour tracer les sillons de ses valeurs éthiques. Elle lorgna sur la liste d’Ile-de-France sur laquelle était déjà implantée une certaine Marielle de Sarnez, autrement plus légitime pour mener la liste, puisqu’elle était la députée sortante. Madame Joly fut mécontente de son sort et de sa troisième place qui lui serait dévolue si elle s’entêtait à ne pas choisir une autre région. Elle claqua la porte du MoDem pour se réfugier dans les bras d’un Cohn Bendit qui sut parfaitement fructifier ce parachutage.

 

Elle est comme ça Eva, un vrai cœur d’artichaut, prête à s’ouvrir à qui la séduit. Les Verts lui ont fait de l’œil ? Qu’à cela ne tienne. On l’a dit sans expertise écologique, mais elle devient un des piliers d’un parti qui n’a jamais mis ses mandats au service de ses convictions, bien au contraire. Sa propagande écolo est brandie en étendard au service de ses ambitions.

 

Dernier épisode en date, Jean-Vincent Placé, qui, à peine arrivé au Sénat, a mis la pression sur le futur président de l’Assemblée, en menaçant de proposer sa candidature s’il n’obtenait pas certaines garanties. Chez les Verts, on n’a pas du sang de navet, qu’on se le dise.

 

On se souvient aussi de l’ancienne sénatrice Alima Boumediene-Thiery qui, forte de ses 10.000 euros mensuels, avait écrit en juillet dernier au ministre de l’Éducation nationale pour se plaindre que les conditions de ressources soient plafonnées pour les internats publics, ce qui l’empêchait de scolariser son fils. Soyez rassurés : la mousson de septembre l’emporta et elle ne fut pas réélue. De quoi revenir à des ressources suffisamment modestes pour placer son petit garçon.

 

Quelle drôle de salade que ce parti, qui ressemble davantage à un cheval de Troie qui recycle tout et tout le monde, afin d’assouvir les ambitions personnelles de chacun. Quitte à prendre tout le monde pour des pommes. C’est bête comme chou, mais ça rapporte énormément.

 

 

À lire aussi sur le même sujet sur le Plus :

Accord EELV - PS : faire de la politique autrement, un slogan ou une volonté politique ?

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 19:06

Et revoilà la bigote qui radote ! Dire qu’elle nous manquait serait exagéré. Mais avouons-le, chacune de ses sorties médiatiques suscite la curiosité de voir un tel phénomène surnaturel dans notre République laïque.

 

Après la polémique sur l’arrivée du gender dans les programmes scolaires, le "pauvre garçon" du petit journal, la voilà repartie en croisade contre Benetton cette fois-ci. Quelle fréquence dans l’intempérance ! Mais la Présidentielle approche et les électeurs sont loin d’avoir fait de l’hostie leur pain quotidien à en lire les sondages. Alors il faut buzzer. Buzzer sur un baiser.

 

Benetton - Campagne

 Benetton - Campagne "Unhate" (DR)

 

Vade retro. Benetton ose mettre en scène le pape "galochant" comme un galopin à la sortie d’un bar du marais avec l’imam de la mosquée Al-Azhar du Caire… C’en est trop pour la bigote qui sort de ses gonds 

 

"Ce qui me choque, c'est que ce sont deux religions qui sont exposées, non pas dans une posture d'amitié, mais d'amour. On ne peut pas rire avec les religions. Il s'agit du respect de l'autre dans sa croyance profonde."

 

Point de fraternité selon la Présidente du Parti chrétien démocrate mais de la violence, "ne fait qu'attiser" la haine.

 

Que l’on ne cautionne pas le procédé de Benetton est une chose. Bien que semblable dans l’image, la une de Charlie Hebdo en réponse à l’attentat dont il avait été victime n’avait pas la même finalité : l’hebdo utilise l’humour comme un vecteur de réflexion sur l’intégrisme, Benetton est dans une perspective publicitaire et instrumentalise à des fins purement commerciales la matière religieuse. Rien de très glorieux donc.

 

 

Mais ce n’est pas tant cet aspect somme toute suffisant pour déplorer une éthique devenue à ce point dérisoire que la provocation est l’arme décisive pour vendre, le cynisme même, qui choque Madame Boutin. Non. Ce qui la choque c’est que l’on puisse "rire des religions". Extraordinaire bras d’honneur à notre liberté d’expression. Et Madame Boutin a été députée de la République française. Et Madame Boutin a été Ministre de la République. Et Madame Boutin posture une fois de plus, une fois de trop, au poste suprême pour 2012 !

 

Respecter la laïcité

 

La France, terre de laïcité, a le paradoxe d’abriter les extrémistes parmi les plus bruyants d’Europe. Et Madame Boutin en est un ambassadeur des plus représentatifs. Ambassadrice du Vatican, aussi malgré son refus d'occuper officiellement le poste, puisqu'elle suit la parole bénite à la lettre près, le "Saint Père" ayant obtenu le retrait de la publicité. Est-il acceptable qu’une femme qui se présente comme présidente de la République puisse être celle qui applique les fatwas du Vatican ?


Certains ont cru, un peu trop précipitamment, à la rédemption de la Dame suite à l’affaire des caricatures ou même dans l’affaire du Théâtre de la ville puisque Christine Boutin s’était étonnamment désolidarisée des intégristes qui avaient tenté d’empêcher la représentation de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu.

 

Mais encore fallait-il vouloir entendre la raison de cette apparente rupture : la pièce de Romeo Casterllucci "s'avère être, de l'avis de certains qui ont pris la peine de la voir, loin de la provocation sacrilège. Bien au contraire, elle porte un message sur la compassion." En d’autres termes, si Madame Boutin avait épargné la pièce, ce n’était seulement que parce qu’elle était en accord avec son message.

 

Pour preuve, regardez ce qu’elle publie sur son blog de campagne à propos de l’intégrisme chrétien qui, à la croire, serait inoffensif (sic !) ce qui n’est pas sans rappeler le jugement d’un certain Ministre des cultes :

 

 

 

Sa nouvelle guerre sainte est lancée contre une autre pièce, jouée à Toulouse cette fois, Golgota Picnic, contre laquelle elle battra le pavé, condamnant "une injure inacceptable aux chrétiens." Elle a confirmé sa participation à une veillée de prière pour la première à Paris le 8 décembre, organisée par l’archevêché de Paris. Une nouvelle prière de rues pour les cathos ? Est-ce très responsable de la part d’une candidate à la République laïque française ?

 

A quand l’invalidation des candidatures de ceux qui pourfendent les principes fondamentaux de notre République ?

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 19:06

Daniel Schneidermann, qu’êtes-vous donc devenu ? Je ne m’adresse pas au journaliste qui tient actuellement la boutique de son site d’Arrêt sur images, au spameur qui inonde régulièrement les boîtes mail de ceux qui, comme moi, ont fini par le délaisser, pour leur demander de se réabonner, ni même à celui qui endossa le rôle d'écrivain quand, l’année dernière, avec votre équipe, vous avez publié "Crise au Sarkozistan".

 

Photo du journaliste Daniel Schneidermann prise le 02 octobre 2003 à Paris sur le plateau de l'émission littéraire

Daniel Schneidermann sur le plateau de l'émission "Campus" sur France 2 , le 02 octobre 2003 à Paris (M.BUREAU/AFP)

 

Non. Je m’adresse à celui qui avait éveillé notre conscience médiatique, celui qui faisait chatoyer nos dimanches midis, avec une émission qui était devenue au fil du temps le fruit défendu qui avait fait tomber notre cécité. Votre impertinence et vos chroniqueurs, de David Abiker à Judith Bernard, sans oublier Maja Neskovic, jouaient aux serpents pour nous faire déguster l’arbre de la connaissance du jeu médiatique, un jeu où la rhétorique l’emporte sur la sagesse et les devoirs.

 

Chaque dimanche était jour de fête. Combien de jeunes citoyens avez-vous formé et éduqué à l’image ? Je ne le sais. Mais j’en fais partie. Assurément.

 

Oui, qu’est-il devenu ce Daniel Schneidermann qui fut si injustement retiré de l’antenne de France 5 pour avoir décliné à l’envi la liberté de ton, si enviée mais si redoutée aussi. Un destin tragique qui m’avait ému, alors que la rédaction d’Evene.fr m’avait offert un petit stage dans ses murs, quand elle était, elle aussi, une petite structure fraîche et florissante, avant de se métamorphoseren appartements raviolis du "Figaro"

 

Je ne vous reconnais plus.

 

J’avais déjà été déçu, ô combien déçu de l’opus "Crise au Sarkozistan", dont vous aviez organisé la sortie avec un teasing digne des plus mercantiles publicistes, avec un décompte et une précommande durant tout le mois de novembre. Quitte à sortir les bonnes recettes des plus efficaces camelots : un livre offert pour trois achetés !

 

On vous pardonna ces allures cavalières : vous n’aviez point de grand éditeur pour vous soutenir et il fallut faire avec les moyens du bord.  Un beau succès tout de même que ce livre écoulé à 15.000exemplaires en moins d’un mois.

 

Mais formé à votre école, mon regard, pourtant partial et acquis à votre cause, fut assombri par une prose ankylosée de mauvaise foi et de principes auxquels vous nous aviez guère habitué. On nous promit les lettres persanes dès l’incipit – "Ce qui surprend le plus le voyageur revenant au Sarkozistan après de longues années…" –, nous eûmes à peine le droit de goûter à un pastiche coupé au vitriol, imbuvable dans l’analyse. Point d’ironie ici. Une charge sans nuance, un réquisitoire cynique, une attaque brutale, frontale, quand elle n’était pas ad hominem.

 

De la révélation d’un lifting à celui d’implants, le délit de sale gueule n’était même pas loin. Les personnages n’y étaient caricaturés que dans les illustrations. Pour le reste, ils furent d’un sordide réalisme, rendant presque cette prose grossière, dénuée de finesse, au risque de paraître dérisoire. Un crève-cœur quand on apprécie les auteurs. Les oripeaux de la métaphore n’ont jamais constitué pour autant la moindre essence d’ironie…

 

Accident de parcours ? Je voulus bien le croire. Malheureusement, ce livre fut à l’image de ce qui allait suivre sous votre plume.

 

En mars dernier, vous évoquiez le résultat des cantonales, en prétendant que l’information selon laquelle les scores du FN était en progression était de l’intox pure et simple et en regardant les chiffres bruts… Une analyse somme toute un peu courte quand on voit que, si le FN avait en effet perdu 7,41% de voix, dans le même temps, le PS en avait perdu 29,19% et l’UMP 39,6% !

 

Le FN perdait donc beaucoup moins de voix et se trouvait donc sur une dynamique nettement moins ralentie par l’abstention que les deux autres partis traditionnels. Un peu comme à la fin d’un 400 mètres dans lequel les compétiteurs courent moins vite qu’au début, tout en donnant l’impression au finish qu’ils accélèrent, quand en fait ils décélèrent moins que les autres.

 

Or, à lire le billet, on en arrivait à croire que le FN venait d’essuyer un revers électoral. Bien malheureusement, c’est le contraire qui se produisit. De celui qui croyait avoir dégoté un lièvre et qui repartit avec une motte de terre…

 

En juin dernier, vous vous emparâtes du dossier des rumeurs autour de Martine Aubry en vous enprenant violemment à Caroline Fourest. Encore une fois, en faisant parler votre idéologie avant le reste. Une étude sémantique quasi clinique des seules déclarations de l’essayiste, quand ces dernières s’appuyaient sur un livre et plusieurs articles traitant du sujet… que vous qualifiez pourtant de "dossier vide"… À vous croire presque aigri de faire partie des "fouresto-incompatibles" dont il était question dans votre billet.

 

En juillet, c’est un portrait du "Figaro" qui vous fit monter la bile. Un portrait d’Eva Joly, pour être plus précis, que vous dépeigniez alors comme sexiste. Franchement, nous fûmes nombreux à le lire, relire, et re-relire, nous ne vîmes pas cette fois-ci de mauvaise foi si manifeste dans la prose du quotidien de la majorité présidentielle, qui n’est pourtant pas avare en la matière.

 

Pourquoi alors vouloir y voir ce qui n’y était pas, si ce n’est pour faire passer votre idéologie avant l’interprétation rigoureuse des faits ? Car c’est bien de cela dont il s’agit. Chez vous, Daniel Schneidermann, les faits ne viennent pas renforcer ou vérifier l'idéologie ; c'est l'idéologie qui vient lire les faits.

 

Cela peut avoir une incidence dès lors que sa pensée subjective s’acoquine avec les contours de la réalité. Cela devient gênant, et d’autant plus criant dès lors que l’on quitte les côtes de la raison…

 

Et cela se vérifia il y a quelques jours lors de l’affaire de "Charlie Hebdo", quand vous refusâtes de vous apitoyer sur un canard qui avait choisi, selon vous, la facilité et qui sombrait dans la démagogie sans réflexion pour les vrais problèmes sérieux. Comme si s’inquiéter de l’arrivée des islamismes au pouvoir dans les jeunes républiques arabes n’avaient rien de sérieux ! Comme si l’humour ne pouvait être le vecteur décomplexant d’un sujet lourd, très lourd, et tellement plus caricaturé par l’UMP et son pseudo débat sur la laïcité que par une dizaine de dessins au demeurant fort drôles !

 

À force de vous prendre au sérieux, Daniel Schneidermann, vous avez fini par nous ennuyer. Jusqu'à vous fourvoyer. Durablement.

 

Votre art de couper les cheveux en quatre est devenu avec le temps une entreprise de démagogie au service de vos dogmes et de la santé financière de votre site. D’ailleurs, aujourd’hui, @si nous propose la deuxième aventure du Sarkozistan, histoire de remplir un peu la chaussette du Père Noël… Mais cette année, le réveillon, ce sera sans moi.

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 19:07

Décidément, l’ère Sarkozy nous aura tout fait. Tout ! Et dire qu’il existe au sein de la majoritéune droite sociale ! Un véritable oxymore !

 

Nicolas Sarkozy au G20 à Cannes le 5 novembre 2011 (ALFRED/WITT/SIPA)

Nicolas Sarkozy au G20 à Cannes le 5 novembre 2011 (ALFRED/WITT/SIPA). 

 

Quel festival ! Après les "salauds" de chômeurs qui piquent donc, selon la Droite sociale incarnée par Wauquiez, les logements de ceux "qui se lèvent tôt", au tour de ceux qui souffrent de maladies. Que dis-je  ! De ceux qui "volent la Sécurité sociale". Oui qui volent ! A quand la prison pour la grippe ?

 

La Sécurité sociale est en déficit ? Déremboursons les médicaments ! Cela ne suffit pas (et bien évidemment que cela était inefficace quand on sait que l’essentiel du coût est porté sur les hospitalisations) ? Eh bien une journée de carence pour tout le monde !

 

Nicolas Sarkozy : Discours sur la fraude sociale par publicsenat

 

Tout ça pour quoi ? Pour lutter contre les fraudes ? Quitte à faire passer à la caisse tout le monde ? Quitte à faire en sorte que le riche qui a de l’argent devant lui ne regardera pas à se faire signer un arrêt, et à se faire soigner alors que les emplois précaires n’en n’auront pas les moyens ? Et finiront par travailler en étant malade ! Et par contaminer tout le monde ! Ce qui coûtera d’autant plus à la Sécurité sociale : mais elle est où l’économie ?

 

Sarkozy est décidément plus atlantiste que jamais… au point de vouloir décalquer le système de protection d’assurance maladie, qui fut pourtant décrié avec certes quelques outrances cinématographiques par Mickaël Moore

 

Bravo, Monsieur Sarkozy ! Mais ajustez votre viseur : la fraude est votre crédo ? Eh bien, intensifiez vos contrôles ! Ce qui n’est pas sans rappeler le discours hugolien sur la peine de mort : "À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison ? Faites mieux votre ronde". Oui Monsieur Sarkozy : faites mieux votre ronde. Et cessez de saigner aux quatre veines ceux qui n’ont déjà plus de souffle pour espérer travailler.

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 19:07

L’intégrisme. Marine Le Pen ne semble n’avoir que ce mot à la bouche. Avec celui de communautarisme aussi, quand ils ne sont pas, à l’entendre, synonymes. Mais attention ! Pas tous les intégrismes. Non. L’intégrisme musulman exclusivement.

 

Car pour la présidente du Front national, c’est le seul qui vaille la peine d’être combattu. Un sentiment malheureusement partagé par certains qui font des échelles des intégrismes, en estimant qu’ils sont inégaux entre eux. Prenez par exemple l’homme qui devrait être exemplaire sur la question, et pour cause, il est ministre des Cultes. Eh bien à l’écouter l’intégrisme chrétien est inoffensif comparé au diable vert, se contentant de protester quand d’autres passent à l’acte :  

 

"Les intégristes chrétiens, comme vous les qualifiez, protestent, ils expriment aussi des opinions, il ne brûlent pas. En l'occurrence [l'incendie chez Charlie Hebdo, ndlr], nous avons affaire à un attentat."

 

Monsieur Guéant a une excellente mémoire, d’autant que ce n’est pas comme si en 1988 des intégristes chrétiens avaient mis le feu à un cinéma de Saint-Michel pour avoir "osé" diffuser La Dernière tentation du Christ. Cela date, en outre, me direz-vous ? Oui vous avez sans doute raison. D’autant qu’en 2011, Monsieur Guéant, les intégristes chrétiens ne brûlent pas. Et pour cause : les lames de couteaux peuvent seulement égorgiller, pour reprendre le néologisme hugolien…

 

Il faut bien dire que les intégristes chrétiens ne sont pas dangereux, comme le montre le témoignage diffusé ce dimanche sur Canal+ de ces deux fervents de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui parlent de rechristianiser la société comme à l’époque des croisades pour le premier intervenant, le second étant d’une lucidité qui n’a rien d’inquiétante ("je ne suis pas intégriste, je peux mourir martyre !") :

 


Je ne suis pas intégriste... je peux mourir en... par snoopyves1

Et puis prenez le grand chef de St-Nicolas-du-Chardonnet. Observez avec quel pacifisme il parle de son action !

 

 

 prières de rues catho Vidéo snoopyves1 sélectionnée dans Actualité

 

Marine Le Pen a bien raison : c'est insupportable de voir ces musulmans être les seuls à occuper la rue... Non vraiment, les intégristes chrétiens n’ont rien à voir avec la violence des intégristes musulmans.

 

intégrisme chrétien Vidéo snoopyves1 sélectionnée dans Actualité

 

Mais revenons-en à notre parti le plus laïque de France (à en croire ceux qui auraient interprété les propos d’Elisabeth Badinter qui s’offusquait seulement, et à juste titre, que personne n’ose parler, notamment à gauche, de la laïcité sous le fallacieux prétexte que défendre les valeurs laïques reviendrait à être racistes).

 

On disait Marine Le Pen en rupture avec les tradi ? C’est tellement évident qu’elle ne fait aucune différence entre les religions à présent. Aucune :  

 

 

Marine Le Pen au secours des cathos intégristes par snoopyves1

 

Le "deux poids deux mesures"… Amusant : cela ressemble à l’argument qu’emploient les intégristes musulmans pour parler du traitement des juifs dans les médias et la caricature. Coïncidence, forcément.

 

Et puis ce n’est pas comme si Bernard Anthony était encore au FN ! Non d’ailleurs le tournant laïque a beaucoup déçu chez les tradi qui votaient le Pen. Aujourd’hui il l’y a plus personne pour défendre leur paroisse, pas même Bruno Gollnisch pour justifier l’occupation illégale de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, paroisse prise en otage depuis le schisme lefebvriste, pour dénoncer lachristianophobie, ou encore pour affirmer que contre les cathos tout est permis… Non plus personne.

 

Le vice-président du parti, et par ailleurs conjoint de Marine Le Pen, Louis Aliot, ne s’est en outre pas chargé quant à lui d’appeler tous les militants de rejoindre la marche pour la vie au mois de janvier, une célébration qui ne réunit que des enfants de chœur et que les plus modérés de l’Église catholique.

 

Et sinon sur quoi va porter la campagne présidentielle de Marine Le Pen ? Ah oui sur la laïcité ! Ben oui, forcément, quand on est tellement irréprochable sur la question, on aurait tort de s’en priver !

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 19:08

Laurent Ruquier serait-il, cette fois, allé trop loin ? La semaine dernière dans l’émission On n’est pas couché, il a fait preuve d’un humour que l’on peut qualifier de douteux à l’encontre de Marine Le Pen, concernant ses origines :


Ruquier Marine le Pen et la croix gammée par snoopyves1

Ah ! On les attend les réactions de ceux qui vont dire qu’il y a deux poids deux mesures ! Que l’humour de "Charlie Hebdo" qui touche l’islam choque moins que l’antisémitisme supposé des Le Pen. Oui, mais à la différence des caricatures de Charlie qui s’attaquent à l’intégrisme, le trait d’humour de Ruquier s’attaque là ad hominem,  à la personne et à ses origines. Et ce n’est clairement pas la même chose.

 

Une attaque déplacée

 

Marine Le Pen a d’ailleurs décidé de porter plainte. Et elle a sans doute raison. Pour une fois. Oui, pour une fois  car s’il est bien une manie que l’on notera chez la présidente du Front national c’est bien celle qui consiste à porter plainte contre tout le monde, comme le révèle sa biographie non autorisée écrite par Caroline Fourest et Fiammetta Venner… contre qui elle a décidé de porter plainte !

 

Mais encore une fois, concernant l’affaire Ruquier, elle a bien raison. D’une part, parce que l’assimilation de Marine Le Pen à l’antisémitisme est déplacée, elle qui n’a eu de cesse de marquer ses distances sur ce thème avec son père. Autant la blague eut été pertinente avec Jean-Marie, autant elle est inepte vis-à-vis de sa fille, même si l’arbre généalogique avait vocation à évoquer toute la famille.

 

Ostraciser plutôt que débattre

 

Mais ce qui est plus grave finalement c’est que Laurent Ruquier s’est toujours refusé à inviter Marine Le Pen. Et quand il dit qu’il n’invite pas de gens qui font de "mauvais films", on est en droit de se poser des questions quand on a vu depuis des années des artistes se faire littéralement humilier par les chroniqueurs le samedi soir. Ses deux corbeaux les plus illustres, anciens complices, Naulleau et Zemmour s’en sont rappelé à leur bon souvenir, se vengeant indirectement de leur départ qu’ils estimaient, non sans immodestie doublée de mégalomanie, comme un coup de poignard à la liberté d’expression (sic) :

 


Marine non grata chez Ruquier par snoopyves1

Sur le service public, on ne peut pas d’un côté tirer à boulets rouges sur une candidate qui représente suivant les sondages jusqu’à 19% d’intentions de vote, jusqu’à l’insulte, et par ailleurs refuser de l’inviter. Tout cela manque singulièrement de cohérence. Et surtout d’éthique.

 

Las, Ruquier semble reprendre les bonnes vieilles recettes qui consistent à faire du FN, un parti de "fachos", et à botter en touche tout débat sur le fond. Pourtant le plat s’est avéré aigre en avril 2002…

 

Combien de fois faudra-t-il rappeler qu’on ne combat pas le FN en l’ostracisant, en l’insultant, ou en disqualifiant ses électeurs, mais en démontant, sur le fond, un par un ses arguments, pour mettre en exergue les insuffisances d’un programme fondé sur la séparation des Français, la peur, la haine de l’autre et une imposture laïque ?

 

L’inanité de ses solutions suffit à elle seule à combattre sans craindre la défaite du débat démocratique, à condition d’y mettre de la pédagogie nécessaire et de ne pas céder au tout aussi entêtant qu’improductif chant entonné par l’extrême gauche "F comme fasciste et N comme Nazi". L’histoire ne nous apprendrait donc rien ?

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 19:09

La culture est une notion complexe à aborder. Ne serait-ce que parce que personne ne s’accorde pour en définir les limites : ne doit-on considérer que les classiques ? Doit-on y intégrer les nouvelles formes d’expression ? La musique de Lully en fait partie, mais quid du rap et de slam ?

 

Jean-Baptiste Lully - Wikimedia Commons

Jean-Baptiste Lully (Wikimedia Commons).

Culture classique vs. culture au sens large 

 

Deux grandes écoles s’opposent farouchement sur la culture que l’école est censée apporter aux élèves : ceux qui ne conçoivent que la culture dite "classique", dans laquelle l’on retrouve toutes les œuvres qui ont su traverser l’épreuve du temps, et dépasser un succès ponctuel (d’ailleurs combien d’entre elles n’ont pas connu de succès du tout à l’heure de leur publication ?) et ceux qui grosso modo considèrent toute production comme œuvre potentielle et les placent au même niveau. Le manichéisme est décidément une sale manie dans l’Education nationale.

 

Le problème de la culture réside tant dans la qualité de l’œuvre, appréciée en fonction de critères esthétiques et normatifs, nécessairement subjectifs, que dans son implantation dans le temps. Il ne faudrait pas pour autant confondre "culture" et "chef d’œuvre". Des productions peuvent parfaitement s’accommoder de l’éphémère, sans affronter l’épreuve du temps et se révéler être d’une qualité indéniable. C’est dans cette confusion que les élitistes, qui n’apportent considération qu’aux œuvres du passé, ont la vue trouble.

 

Pour autant considérer tout discours de la même veine, d’un graffiti coloré et insultant vomi de manière illégale sur un mur, à la scansion d’un vers de Du Bellay est tout aussi inique. Et certains "modernes" ont eu tendance à ne plus rien voir du tout, ou pour le moins à ne plus distinguer le vrai du faux. Ces deux opposés ont laissé des stigmates dans l’Education nationale.  

 

Une promotion des artistes régionaux

 

Et comme souvent, la vérité se dessine entre les deux. Concernant les œuvres du passé, elles ne peuvent décemment devenir l’exclusif de la culture mais elles ne peuvent disparaître comme par magie. On ne fait pas table rase du passé comme s’il ne s’était rien passé. Malheureusement, les dispositifs mis à disposition dans les collèges et lycées notamment par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) ont tendance à ne privilégier que les œuvres et les artistes contemporains, officiellement pour réconcilier culture et éducation, officieusement pour promouvoir les artistes régionaux qui sans ces aides ne pourraient pas vivre de leur art. Je me suis vu proposer ainsi un projet théâtral dans lequel il m’était pour ainsi dire défendu d'intégrer des morceaux classiques. Seuls étaient autorisés les artistes subventionnés par la Drac… L’élitisme n’est pas toujours là où on l’imagine…

 

C’est non seulement un resserrement controversé et discutable de la culture, mais cela peut aussi donner lieu à un contresens pour les élèves. Parce qu’à y regarder de plus près, qu’est-ce que l’art moderne si ce n’est une transformation, un pastiche, une subversion, une négation voire une apologie des formes préexistantes ?

 

Et pour comprendre la subversion, il faut connaître les codes classiques. Ce qui n’est pas le cas actuellement. En conséquence, les élèves assistent à des spectacles passivement sans comprendre la modernité et traînent des pieds quand les organisateurs se régalent du spectacle. Est-là le but de l’Education nationale que d’assouvir la soif de culture des enseignants et des pédagogues quand les élèves attendent la moindre inattention pour sortir des paquets de bonbons ou de chips ? Dès lors, la culture devient un passage obligé, un objet de consommation insupportable.

 

Le professeur "crée" du théâtre

 

Les "pédagogistes" et leurs complices culturels, croyant dur comme fer que l’élève est amené à construire son savoir, et qu’il détient en lui, par naissance, la connaissance et le savoir ont eu l’idée de faire d’en faire des artistes. Kyrielles de formations furent ainsi proposées aux professeurs, les infantilisant de 18 à 36 heures pour faire découvrir l’acteur qu’il y avait en lui. A partir de littérature contemporaine, de ces pièces qui ressemblent à des pavés romanesques et qui ne s’achètent qu’en librairie spécialisée à grand coups de billets de banque, le professeur "crée" du théâtre. Le voilà redevenu enfant, l’espace de quelques jours. A lui ensuite de transposer les "activités" auxquelles il a pris part en salle de classe avec les élèves. Sont ainsi nés des spectacles sans queue ni tête, composée de rondes, ou de placements étranges, où la seule gageure est de garder son sérieux pour mettre à l’aise le spectateur. Danse contemporaine péroreront certains. Culture, où es-tu dans tout ce raffut ?


De la même manière, les programmes de français ont pollué la discipline plus de vingt ans avec des ponts d’or offerts à la littérature jeunesse. Entendons nous bien : je ne proclame pas qu’il faut bannir la littérature jeunesse. La censure n’a jamais été une solution, et nous fûmes les premiers à nous délecter étant plus jeunes de Picsou Magazine, de la collection Le Club des cinq ou encore des aventures de Tom-Tom et Nana dans J’aime Lire.

 

Mais je n’ai jamais étudié en cours de français le schéma narratif du dernier cambriolage des Raptout ! Ainsi, pendant une vingtaine d’années, il fallait donner à dose homéopathique les Perrault, Caroll et autres La Fontaine pour abreuver jusqu'à plus soif nos ouailles de Vignod, desChair de Poule ou encore de l’inénarrable Harry Potter, tous producteurs ou production à la page des temps modernes dont l’unique but est de faire vendre. Cannibales, ils ont tout dévoré sur leur passage, des professeurs leur consacrant plusieurs semaines de travail à grands coups de séquences, quand les auteurs ne venaient pas à prix d’or monnayer leur notoriété en improvisant des "rencontres" avec les élèves, tels des camelots. 

 

Lafontaine vs Harry Potter (Wikimedia Commons et montage Le Plus)

Jean de La Fontaine (Wikimedia Commons) et Harry Potter (montage Le Plus).

 

Fort heureusement, la nouvelle réforme des programmes vient de relayer ces produits du mercantilisme littéraire au rayon "lecture cursive", ce qui en langage pédago-jargonnant désigne les lectures faites pour le plaisir et non pour l’étude. Le futile est donc revenu à la seule place qui lui incombait : celle de l’oisiveté.

 

Dérives élitistes

 

Mais les exemples des dérives des dénommés "élitistes" abondent eux aussi. Ainsi, quand le très respectable et pourtant très lucide Jean-Paul Brighelli prétend avoir fait étudier en ZEP les deux tomes de l’interminable Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, dans La Fabrique du crétin, soit plus de 2000 pages, deux observations me viennent à l’esprit : l’une, bête et cynique, je le concède, met en doute sa parole. L’autre, plus réconfortante, me rassure de ne pas l’avoir eu comme professeur de français…

 

Je me souviens aussi de cet autre stagiaire qui fit étudier durant 5 mois Madame Bovary en pensant que c’était l’œuvre absolue et qu’elle représentait à elle seule la littérature française. Curieux couronnement pour celui qui avoua en son temps avoir fait "un livre sur rien".

 

Qui n’a pas connu ces interminables sorties au théâtre, où l’on sur-jouait un Molière joué en costume d’époque, nous laissant avec nos camarades muets d’ennui, ou hilares de bêtise quand au moindre "baiser" prononcé, nous pouffions de rire…

 

Il est évident qu’aborder des textes classiques nécessite de grandes préparations. Et il ne serait trop conseiller de commencer par des extraits plutôt que d’embarquer dans un rafiot qui coulera tôt ou tard au son d’un "Mais que diable allait-il faire dans cette galère !".

 

Ne pas priver pour autant les élèves de la belle littérature

 

Pour autant, priver les élèves de la belle littérature sous le fallacieux prétexte qu’ils ne la comprendront pas, c’est les insulter, les traiter d’abrutis et d’incapables, c’est les priver de ce que l’élève cultivé par le sang a eu dès le biberon, l’essence même de la culture. C’est finalement faire des différences sociales. Ce n’est pas l’œuvre qu’il faut bannir : c’est la précipitation à l’étudier.

 

Aussi, le grand public constate-t-il amèrement que la culture est absente de l’école, quand elle n’a cessé d’y être : mais entre ceux qui la font ingurgiter de force par l’entonnoir, et ceux qui déguisent de strass les oripeaux de la misère intellectuelle, la culture a pâle mine depuis des années.

 

Pourquoi ne faudrait-il pas aborder la culture de manière chronologique. Tout n’est que réécriture ou presque. Molière a emprunté à la Commedia dell’arte ses canevas et ses grimaces, à Plaute sa "Marmite" quand La Fontaine a versifié Les Fables d’Esope. Etudier prioritairement les œuvres de la culture universelle pour ensuite aborder sereinement une œuvre contemporaine.

 

Un héritage culturel à transmettre

 

Ce n’est pas rentrer dans le cliché que d’étudier Molière et sa langue, c’est de la responsabilité républicaine de tout professeur que de transmettre ce qui a constitué notre héritage culturel. Dans tous les cas, la qualité de langue, la précision du trait, ou la technique d’une sculpture doivent toujours être une référence, appréciée ou non. Cela n’empêche pas d’utiliser d’autres supports. Mais cessons de les uniformiser en parlant de "texte", de "support" ou de "document". Appelons les œuvres, "œuvres", et un documentaire télévisé, "documentaire télévisé".

 

Et à ceux qui, plus malins que les autres, s’interrogeront sur ce qui fait qu’une œuvre est une œuvre, je leur répondrai qu’en cas de doute, mieux vaut s’abstenir de la faire étudier. Mais s’ils venaient à priver pour cette raison les élèves des tragédies de Racine, c’est à coup sûr qu’ils n’ont pas leur place dans l’enseignement des Lettres.

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Présentation

  • : Les Nouveaux Démocrates
  • : Enseignant et essayiste. Auteur de La Croix et la bannière sur la rhétorique des intégristes à propos du mariage pour tous (Golias, novembre 2012) et de Mariage pour tous vs Manif pour Tous (Golias, mai 2015) Auteur également d'articles sur Prochoix, la revue tenue par Fiammetta Venner et Caroline Fourest (n°57,58,59, 63 & 66) Ancien membre du Conseil national du MoDem et candidat aux Régionales 2010 et législatives 2012. Démission du MoDem en octobre 2012. Blog d’un militant du Mouvement Démocrate (MoDem).
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