Marine Le Pen aura décidément passé une sacrée semaine. A peine remise de son KO incontestable et unanimement reconnu face à notre championne WBC en catégorie journalisme, j’ai nommé Anne-Sophie Lapix, v’là-ty pas qu’elle revient, encore l’œil jauni par son coquard, sur le devant de la scène, pour sauver le peu de crédibilité qui lui reste.
Meeting de campagne de Marine Le Pen, le 15 janvier 2012 à Rouen (CHAMUSSY/SIPA).
Puisque son programme économique, nerf de la guerre de cette campagne présidentielle, a été réduit à néant, lui reste tout de même l’électorat populaire. Et pas question pour elle de partager le gâteau. C’est donc avec une ironie farouche qu’elle s’est attaquée à François Bayrou, ce vendredi, qui a tenu jeudi son premier meeting à Dunkerque en tenant à s’adresser tout particulièrement "parler au nom" des "petits, des obscurs, des sans-grade".
Estimant que le mot "sans-grade" et "petits" étaient la propriété exclusive de la famille, elle a tout bonnement déclaré : "Bayrou fait du Le Pen, mais tout le monde fait du Le Pen en réalité, avec plus ou moins de succès, il faut bien le dire", a commenté la candidate du parti d'extrême droite à l'Elysée.
Marine Le Pen serait donc la seule légitime pour parler au peuple ? A Saint-Cloud, il faut bien le dire, la nouvelle a eu un effet dévastateur. Les fous-rires ont déclenché une secousse sismique suffisamment importante pour qu’elle puisse être mesurée sur l’échelle de Richter.
Et pour ceux qui auraient des trous de mémoire, et il se pourrait bien que Marine Le Pen soit de ceux-là, il convient d’exhumer cet extrait d’un reportage diffusé en décembre dernier, pendant les vacances de Noël sur Canal Plus. Un passage très court, mais qui en dit long sur la légitimité de Marine Le Pen sur ce bon vieux peuple qu’elle connait si bien :
Quand je vous disais qu’à St-Cloud, tout le monde en rit encore…
Sinon, sans doute faudrait-il par ailleurs éclairer la lanterne de la châtelaine de Saint-Cloud, qui joue à la Madone d’Hénin-Beaumont les jours de messe : François Bayrou n’a guère de temps ni l’esprit à citer la famille Le Pen quand il fait ses discours… Eh, non, ne lui en déplaise, c’est chez Edmond Rostand que le Béarnais aime trouver sa muse, la libre inspiration de sa plume, et non dans les discours fleuves d'un homme d'extrême droite, aux idées nauséabondes et dont la fille est la digne héritière... loin du peuple.
Y’a des semaines comme ça. Quand ça veut pas, ça veut pas…