Contre qui faut-il pester face à cette énième affaire du voile, qui de nouveau a décidé de faire des vagues dans nos piscines : les courants salafistes qui sévissent de plus en plus dans nos cités ? Les journalistes qui semblent présenter la contrevenante comme une victime ? Ou encore ceux qui osent répondre au stupide sondage à propos de l’affaire, en condamnant la décision de la piscine ? Bref, chacun le comprendra, il y a quelque soit le point de vue de quoi hurler !
L’affaire se résume très facilement : une femme téléphone dans plusieurs piscine pour tenter de venir avec ses enfants à la piscine revêtue d’un Burkini (non, non vous ne rêvez pas, cela s’appelle comme cela…), tenue composée d’un voile et d’une longue tunique afin de ne dévoiler aucune partie de son corps. Essuyant refus sur refus, elle décide d’aller à la piscine de sa municipalité, dans laquelle elle a l’habitude d’aller (sans Burkini, bien évidemment), et se voit refuser l’entrée.
Première question : si elle se sentait dans son bon droit, pourquoi cette femme a-t-elle appelé plusieurs piscines au lieu d’aller directement à la sienne ?
Deuxième question : sachant que l’on refuse le port du caleçon à la piscine pourquoi autoriserait-on une tenue qui recouvre tout le corps pour une femme ?
Troisième question : connaissant parfaitement le règlement des piscines (pourquoi en aurait-elle appelé d’autres sinon ?), n’aurait-elle pas essayé de provoquer, afin d’attirer les medias vers elle ? Histoire de faire avancer sa cause…
L’histoire des piscines n’est pourtant pas nouvelle. Durant sa première mandature à la mairie, Martine Aubry avait concédé un créneau horaire pour femmes voilées dans la piscine olympique de Lille. Tollé général, d’autant que l’argument avancé était d’intégrer les femmes voilées (sic !). Et comment le seraient-elles à l’abri du regard de la société ? L’affaire fit tant de bruit, que celle qui deviendra Premier Secrétaire du PS, revint en arrière.
Ce qu’il y a d’inquiétant, c’est que chaque tentative ressemble à une provocation. Un coup de canif dans notre République laïque. Les extrémistes se frottent les mains et se régalent : en plaçant le thème sous la bannière des Libertés Individuelles, mascarade, ils faussent le débat et contournent un de nos principes fondamentaux : la laïcité. Plus les affaires s’amoncellent, plus l’opinion devient sensible aux demandes des fondamentalistes qui se cachent derrière les femmes éplorées. Ne nous y trompons pas : une femme qui est voilée sur le territoire français a toutes les chances de ne pas être libre dans sa tête. Et quand bien même nous démontrerait-elle le contraire, La République française n’a pas à prendre le risque d’un mensonge qui la protégerait d’une quelconque autorité, maritale, familiale ou religieuse. La France n’est pas un Etat multi confessionnel. C’est un Etat laïque. Nuance.
Quand nos journalistes françaises arrivent à Dubaï, elles ont l’obligation de se voiler. Elles obtempèrent. Aussi, quand les femmes musulmanes décident de vivre en France, elles doivent quitter le voile sans autre polémique possible. Si Madame voulait nager en Burkini, rien ne l’empêchait d’aller à Dubaï, ville où elle a d’ailleurs acheté son Burkini. Il y avait de quoi lui donner des indices, non ?